Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Ogres et seigneurs

Eurosport
ParEurosport

Publié 27/02/2006 à 17:15 GMT+1

La domination autrichienne sur les pistes alpines n'est éclipsée que par les records historiques de Kjetil-Andre Aamodt et Janica Kostelic, quadruples champions olympiques. Bode Miller et les Italiens ont sombré, les exploits sont venus d'Anja Paerson, An

Eurosport

Crédit: Eurosport

Le triplé réalisé lors du slalom masculin a confirmé de manière éclatante la suprématie autrichienne dans les disciplines alpines à l'occasion de ces Jeux de Turin. Avec 14 médailles (sur les 30 distribuées dans les 10 épreuves au programme !), la "Wunderteam" autrichienne s'est taillée la part du lion, alors que l'Italie, devant son public, est restée bredouille, que les Américains ont compensé les échecs à répétition de Bode Miller par le sacre des outsiders Ted Ligety et Julia Mancuso, et que la France a alterné les hauts (Antoine Dénériaz, Joël Chenal) et les bas (Carole Montillet et Jean-Pierre Vidal). Sans oublier le Norvégien Kjetil-Andre Aamodt et la Croate Janica Kostelic qui sont rentrés dans l'histoire !
Avec 14 médailles (sur les 23 remportés par la délégation autrichienne à Turin), la Wunderteam a battu le record qu'elle avait établi à Nagano (11 médailles en 1998). Et même si les Autrichiens ne comptent, au final, "que" deux champions olympiques dans leurs rangs à Turin, après les doublés de Benjamin Raich (slalom et géant) et de Michaela Dorfmeister (descente et super-G), ils ont littéralement écrasé la concurrence avec 8 médailles (sur 15 en jeu) chez les garçons et 6 médailles (sur 15 en jeu également chez les filles).
Cinq doublés, dont deux en or
Aux doublés en or de Michaela Dorfmeister et Benjamin Raich s'en ajoutent trois autres : les deux médailles de bronze de Rainer Schoenfelder (combiné et slalom), l'argent et le bronze d'Hermann Maier (super-G et géant) et de Marlies Schild (combiné et slalom).
Bien, bien loin de ces performances, l'équipe italienne est, au contraire, passée à côté de "ses" Jeux. En témoigne l'échec, symbolique, de la star Giorgio Rocca, sorti sans gloire dès la première manche d'un slalom qui lui était promis depuis ses cinq succès consécutifs enregistrés en Coupe du monde au début de la saison.
L'absence d'Isolde Kostner, la méforme de Daniela Ceccarelli, championne olympique surprise du super-G il y a quatre ans, ont laissé la jeune classe italienne privée de leaders sur les pistes de San Sicario ou Sestrières. En dépit des efforts de Nadia Fanchini (8e du géant et 10e de la descente, à 20 ans), l'armoire aux médailles du ski alpin italien est restée fermée à Turin. Au grand dam des anciennes gloires Alberto Tomba ou Deborah Compagnoni...
Miller, zéro pointé
Autre zéro pointé, celui du skieur qui était annoncé comme "la" star de ces JO : Bode Miller. L'Américain, déjà passé à côté de l'or olympique que son talent mériterait à Salt Lake City, il y a quatre ans (il avait dû se contenter de l'argent du combiné et du géant), a fait un flop intégral à Turin, se faisant plus remarquer par ses virées nocturnes ou ses matches de basket impromptus avec ses amis que par ses performances en piste.
Avec Miller, les autres leaders américains (Daron Rhalves, transparent, et Lindsay Kildow, blessée dans une chute à l'entraînement de la descente) ont déçu. Heureusement pour le ski US, la relève était déjà là à Turin. Ted Ligety, dans le combiné masculin, et Julia Mancuso, dans le géant féminin, ont su répondre présents le jour J, se parant de l'or olympique pour leur première victoire sur le circuit.
Paerson était là
C'était loin d'être le cas pour la Suédoise Anja Paerson, qui a déjà tout gagné sur le circuit de Coupe du monde, et dans toutes les disciplines ! Après deux médailles de bronze un peu amères (dans la descente et le combiné), elle a pu goûter à l'or promis en dominant les Autrichiennes Nicole Hosp et Marlies Schild dans le slalom. Au final, et même si la Suédoise est la seule à avoir remporté trois médailles dans les disciplines alpines à Turin, son bilan reste contrasté.
Tout comme celui de l'équipe de France, puisqu'aux formidables exploits d'Antoine Dénériaz (champion olympique de descente) et de Joël Chenal (médaillé d'argent en géant) ont fait écho les malheurs de nos deux champions olympiques en titre, Carole Montillet et Jean-Pierre Vidal. La première, côte cassée dans une chute à l'entraînement de la descente, est allée chercher, au prix d'un courage remarquable, une superbe 5e place en Super-G. Le second, en revanche, bras gauche cassé, lui aussi à l'entraînement, la veille du slalom, a dû mettre en écharpe ses rêves de conserver son titre de Salt Lake.
Aamodt et Kostelic, hors-catégorie
Finalement, seuls deux champions hors-catégorie peuvent prétendre éclipser la domination autrichienne alpine à Turin. En remportant le super-G, à 34 ans (14 ans après avoir été sacré à Albertville dans la même discipline), le Norvégien Kjetil-Andre Aamodt est devenu le premier skieur de l'histoire à avoir gagné 4 titres olympiques.
Sa pendante chez les dames, Janica Kostelic, a atteint elle aussi ce total historique à Turin au terme de sa victoire dans le combiné, qui faisait suite à ses trois médailles d'or conquises à Salt Lake City. Mais, à 24 ans seulement, la prodigieuse Croate (qui a également remporté, avec l'argent du super-G, sa 6e médaille individuelle aux Jeux d'hiver, un record chez les dames dans les disciplines alpines) a encore tout l'avenir devant elle. A condition que sa santé fragile (une grippe et une crise de tachycardie l'ont privé de deux épreuves, la descente et le géant) laisse vieillir en paix celle qui est peut-être déjà la plus grande skieuse de tous les temps...
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité