Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

La légende Stenmark

Eurosport
ParEurosport

Publié 29/01/2009 à 10:30 GMT+1

Avant le coup d'envoi des Championnats du monde de Val d'Isère qui débutent mardi prochain, (re)découvrez cinq figures du ski alpin qui ont marqué l'histoire de leur sport. Ce jeudi : le Suédois Ingemar Stenmark, l'homme aux 86 victoires en Coupe du monde

Il avait une devise : "Vinna eller försvinna". "Gagner ou disparaître". A juste titre, Ingemar Stenmark est considéré comme le plus grand skieur de l'histoire. Et fait, encore aujourd'hui, la fierté de toute une nation. Le sport en Suède a connu une période faste dans les 1970 et 1980. Le tennis mondial et nordique possédait en son sein Bjorn Borg, le ski alpin avait Ingemar Stenmark. Ce dernier reste à ce jour le skieur le plus émérite de son sport. Loin devant tous les autres.
C'est dans le petit village de Joesjö que le petit Stenmark voit le jour le 18 mars 1956. Quatre ans plus tard, ses parents décident de déménager et s'installent à Tarnaby, future cité d'une certaine Anja Paerson. Dans d'irréels paysages arctiques, au côté de son ami Stig Strand (vainqueur du globe de slalom en 1983 et deux victoires en Coupe du monde), l'enfant se nourrit de ski toute la journée. Honnêtement, qui y a-t-il d'autre à faire en Laponie suédoise, à part, chasser et pêcher ? A Mozart la première symphonie, à Stenmark sa première paire de ski. C'est à cinq ans que le jeune Suédois découvre le sport qui fera de lui une star planétaire trente ans plus tard. A huit ans, lors des championnats nationaux, le petit maestro remporte son premier titre. Le premier d'une longue série.
15 victoires consécutives
Ses faits de gloire sont d'un autre temps : Stenmark, c'est 86 victoires en Coupe du monde (derrière lui, on retrouve Hermann Maier avec… 54 succès), dispatchées entre géants (46) et slaloms (40), et étalées sur quinze longues années (1974 à 1989). Stenmark, c'est également trois gros globes de cristal consécutifs, seize (!) petits globes en géant et en slalom (8 de chaque), deux titres olympiques, sept médailles mondiales dont cinq en or. Des récompenses à ne plus savoir qu'en faire. D'un naturel timide et d'un calme légendaire au moment de quitter la cabane de départ, Ingemar Stenmark n'a jamais été un monstre en communication. Lui, ce sont ses skis qu'il préférait faire parler. Et uniquement dans les épreuves techniques. La descente puis le Super-G (à partir de 1982, date de création de l'épreuve), ils laissaient ça aux autres. Il s'essaya une seule fois à une descente, celle de Kitzbuehel en janvier 1981, en vue de remporter le combiné autrichien. Très loin à l'arrivée sur la Streif, Stenmark se classa, pour l'anecdote, 3e du combiné remporté par l'Américain Phil Mahre, son grand rival de l'époque.
C'est en 1974 que le Suédois, âgé de 18 ans, fait ses débuts en Coupe du monde. Dès sa première saison chez les "grands", il termine 12e du général. A l'époque, ce sont les Italiens Piero Gros et Gustavo Thoeni qui dominent chez les messieurs. Plus pour très longtemps. C'est d'ailleurs de l'autre côté des Alpes, à Madonna di Campiglio, qu'il remporte le premier de ses 86 succès. Le 17 décembre 1974, lors du slalom, le Suédois s'offre le luxe de devancer les deux locaux Paolo Di Chiesa et Fausto Radici. L'année suivante, il échoue pour cinq petits points derrière Thoeni dans sa quête de gros globe de cristal. 1976, 1977 et 1978 ne lui échapperont pas. De mars 1978 à février 1980, Ingemar Stenmark reste invaincu en géant, établissant un record (15 victoires de suite) que personne n'a réussi à battre jusqu'à maintenant.
"Une belle journée pour arrêter"
Son histoire olympique débute, quant à elle, en 1976. Lors des Jeux d'Innsbruck, Stenmark se pare de bronze en géant. Un début en douceur. Deux ans plus tard, à Lake Placid, le slalom et le géant tombent dans son escarcelle, malgré deux premiers manches conclues respectivement aux 3e et 4e rangs provisoires. Pourtant, cinq mois plus tôt, rien ne laisse présager qu'il participera aux épreuves américaines. Lors d'une descente d'entraînement, Stenmark est victime d'une violente chute. On lui diagnostique une grave commotion cérébrale. Rétabli à temps, le Suédois décroche ses deux premiers et derniers titres olympiques, mais préfère renoncer à la descente. En raison de son statut professionnel, il est interdit de participation aux JO de Sarajevo en 1984. En 1988, à Calgary, à 32 ans, il assiste au double sacre d'Alberto Tomba. L'homme n'a plus gagné en Coupe du monde depuis février 1987 (slalom du Markstein). Un constat s'impose : une page, la sienne, se tourne. Au début de sa carrière, l'homme avait prévenu : "Je skie pour gagner. Quand je ne serai plus d'humeur combative, je ne serai plus capable de gagner et j'arrêterai les courses".
Sa 86e et dernière victoire en Coupe du monde se déroule lors du géant d'Aspen le 19 février 1989. Et c'est deux semaines plus tard, à Nagano, qu'il fait des adieux très sobres au cirque blanc. "Il fait beau. C'est une belle journée pour arrêter". Pour la dernière fois d'une carrière commencée quinze ans plus tôt, Ingemar Stenmark participe à un slalom. Celui qui présente le plus beau palmarès de l'histoire de son sport sort du tracé lors de la seconde manche. Gagner ET disparaître. La veille, à Shigakogen, le Suédois s'était classé 4e du dernier géant de sa carrière après avoir signé le meilleur chrono du second run. Comme une évidence.
A LIRE EGALEMENT :
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité