Janica Kostelic à propos de Lindsey Vonn : "On ne mélange pas les pommes avec les poires"

J.K. : Le fait d’être souvent avec Ivica ne me laisse pas beaucoup de temps pour faire autre chose. A l’instar de tous les entraîneurs de l’équipe croate, j’apporte mes conseils au quotidien, aux entraînements mais aussi en course. Certains jours, je dois beaucoup m’investir. D’autres, moins. Après, sur mon temps libre, je fais un peu de sport, je regarde des films, je vais boire un café, je prends soin aussi de mon petit business chez moi. Je lis aussi. J’adore la photographie, alors ça m’arrive de sortir mon appareil et de prendre n’importe quoi. Bref, je m’occupe (rires).

J.K. : Bien sûr, même s’il reste plein de choses à faire dans mon sport. Ce qui vaut pour tous les sports. Mais, à titre personnel, j’avais atteint tous les buts que je m’étais fixés. Il n’était pas nécessaire d’être plus gourmande et d’aller plus loin. Le ski doit rester plaisant. Si le résultat est là, c’est une bonne chose. Mais si ce n’est pas le cas, vous avez quand même skié et fait ce que vous aimiez. C’était ma philosophie quand je skiais en compétition.

J.K. : Je garde de supers souvenirs de ces affrontements avec Anja. Mais ils ne me manquent pas. Car si c’était le cas, je serais encore sur les skis. Nos duels nous ont permis de nous dépasser toutes les deux. On a passé tellement d’années ensemble, à se défier dans la pente. C’était génial. Mais ça ne me manque pas. Je suis passée à autre chose.

J.K. : Elle est définitivement sur la bonne voie pour y parvenir. Elle est au-dessus du lot chez les filles.

J.K. : Sincèrement ? Je pense qu’il ne faut pas mélanger les pommes avec les poires…

J.K. : …

J.K. : Non, jamais. Les gens me regardaient bizarrement ou me critiquaient quand je disais que le sport féminin est plus drôle que celui des hommes. Nous sommes ce que nous sommes, nous les femmes. Et nous devons rester ce que nous sommes. A quoi ça sert de nous mesurer aux hommes ? Ils sont plus forts, ils vont plus vite, c’est tout. Les règles physiques données par la nature ne sont pas les mêmes pour tous les individus. Alors pourquoi ne pas en tenir compte simplement ?

J.K. : Je suis fan de Tina Maze. Elle est ma favorite. Pour son ski et pour tout ce qu’il y a autour. J’ai skié avec elle en Coupe du monde, et on s’est connu très jeune, il y a longtemps. La Croatie n’étant pas un pays réputé pour ses montagnes, on skiait ensemble dans une "ligue" avec les Slovènes. Elle était à l’époque mon adversaire la plus coriace. C’est une grande battante, une fille intelligente et une personne intéressante. J’espère vraiment qu’elle décrochera le général cette saison. J’aime beaucoup aussi Marlies Schild.

J.K. : Il y a un tas de jeunes skieuses très sympas. Mais je ne les connais pas beaucoup. Dominique Gisin est un exemple à suivre. Elle est si courageuse de skier encore aujourd’hui après toutes ses blessures et ses opérations. C’est une guerrière. Mais elle continue car elle aime le ski. C’est tout ce que j’apprécie chez une skieuse. Lotte Sejersted est très intrigante avec un sacré caractère (rires). Et puis, il y a Mikaela Shiffrin, qui est une étoile qui va briller encore plus dans quelques années. Elle est mature pour son âge, mais j’aime aussi son côté enfantin.

J.K. : Difficile de faire un choix. Les skieurs sont parfois bizarres. Il y a des jours où je me demande s’ils vont me dire bonjour ou pas. J’ai peur parfois d’aller vers eux (rires). Je ne pense pas que dire bonjour à quelqu’un qu’on ne connait pas doit être un problème, non ? Je me dis qu’ils sont dans un mauvais jour. Voilà, je me dis ça : on a tous nos mauvais jours (rires).

J.K. : (rires) Eux, ils sont vraiment sympas. Mais c’est difficile d’en sortir un du lot. Je ne les connais pas vraiment. En tout cas, ils dégagent l’image d’une équipe très soudée. Les Norvégiens sont aussi assez "cools". Ils savent s’amuser quand ils peuvent le faire. C’est tout ce que j’aime.