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Mathieu Faivre : "Cette première victoire, ce n’est pas le Graal, ce n’est qu’un passage"

François-Xavier Rallet

Publié 09/12/2016 à 12:08 GMT+1

COUPE DU MONDE - Héros du géant de Val d’Isère, dimanche dernier, Mathieu Faivre repart pour un tour ce week-end. Sur la Face de Bellevarde cette fois-ci. A 24 ans, le Français ne vit surtout pas ce premier succès comme un aboutissement. « Je n’ai pas touché mon Graal. Cette victoire est un simple passage », avertit le Niçois.

Le podium du géant de Val d'Isère : Marcel Hirscher, Mathieu Faivre et Alexis Pinturault

Crédit: AFP

Première victoire en Coupe du monde dimanche dernier et l’endroit a été plutôt bien choisi, à Val d’Isère…
M.F. : Je l’ai choisi par défaut car c’est quelque chose que je n’avais pas du tout orchestré. Si ça avait été à Sölden, ça aurait été à Sölden. Si ça avait été à Alta Badia, ça l’aurait fait aussi. Avec un peu de chance, c’est tombé à Val d’Isère. Tant mieux. Tant mieux pour moi, tant mieux pour les Français et pour la France.
L’ambiance vous a marqué ?
M.F. : C’était incroyable, une ambiance particulière. J’avais des potes qui étaient montés. Faire ça devant eux, c’était vraiment un régal.
Pourtant, votre sobriété a été remarquée sur le podium au moment de la Marseillaise…
M.F. : C’est ma personnalité. J’ai vu passer deux-trois commentaires sur le fait que je ne la chantais pas. Je connais parfaitement la Marseillaise, je rassure tout le monde (sourires). C’était juste ma façon à moi d’apprécier ce moment. J’étais fier d’entendre cette Marseillaise, car je suis fier d’être Français. Mais la sobriété, c’était mon moyen à moi d’exprimer ma joie.
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Cette fois-ci, Faivre a pu savourer "sa" Marseillaise

Cette première victoire intervient après 47 départs en Coupe du monde. L’attendiez-vous avec impatience ?
M.F. : Alors, pas du tout. Ce qui est marrant, quand j’ai vu les médias le week-end dernier, à en écouter certains, j’avais l’impression d’avoir déjà 30 ans, de n’éclore que maintenant. Mais, je n’ai que 24 ans. J’ai gagné ma première Coupe du monde et je compte déjà trois podiums. Thomas Fanara a attendu 34 ans pour décrocher sa première victoire, Julien Lizeroux près de la trentaine. Donc, c’est un peu paradoxal. Même quand je suis 4e mondial, j’ai l’impression d’être 25e pour certains.
24 ans, c’est un de moins qu’Alexis Pinturault. C’est peut-être ce qui fausse la donne ?
M.F. : Je dirais que l’unité de mesure a changé avec Alexis, c’est sûr. Il gagne depuis tout jeune. Cela fait un moment qu’il est sur le devant de la scène et donc peut-être que les gens ont l’impression que je suis vieux, qu’il était temps que j’arrive. Mais pour moi, ce n’était pas du tout le cas. Bien évidemment, quand je prends le départ d’une course, c’est pour la gagner, mais cette victoire n’était pas ce que je recherchais absolument.
C’est pour ça qu’il n’y a pas eu de fête à votre retour à l’hôtel ?
M.F. : De toute façon, Je n’en avais pas envie car ce n’est pas un aboutissement. Je n’ai pas touché le Graal. Cette victoire, c’est simplement un passage. Je ne dis pas que je vais en claquer des milliers d’autres mais aujourd’hui, je ne le ressens pas comme une finalité. J’ai encore envie de progresser, de travailler, de me surpasser.
Vous n’avez pas savouré du tout ?
M.F. : Dans ma chambre, je ne me suis pas posé sur mon lit en me disant : "Voilà, c’est bon, t’as atteint tes objectifs. Maintenant, ce n’est que du bonus." Bien au contraire, j’ai posé le trophée, j’ai vu mon sac de ski en vrac, j’ai rangé mes affaires, j’ai rangé la bouteille de champagne, et je n’avais qu’une envie, c’était de retourner à l’entraînement.
Marcel Hirscher a eu des mots élogieux à votre sujet…
M.F. : Marcel, c’est quelqu’un d’extrêmement gentil. C’est quelqu’un qui dit bonjour, avec qui on peut discuter. Donc, évidemment, ça me fait plaisir. Mais ça me fait tout aussi plaisir d’avoir reçu un message de Fritz Dopfer, qui a la jambe dans le plâtre avec une double fracture tibia-péroné et qui était "très heureux pour moi". Même chose pour Felix Neureuther qui m’a confié qu’il n’avait pas vu une manche pareille depuis un sacré bout de temps. Avoir la reconnaissance du milieu, c’est génial. Quand on vient me dire : "là, mon salaud, t’as fait une sacrée manche", ça fait plaisir.
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Marcel Hirscher, Mathieu Faivre et Alexis Pinturault à Val d'Isère 2016

Crédit: AFP

Après la piste Oreiller-Killy, se présente samedi la Face de Bellevarde. Un autre type de neige et des conditions différentes. Comment l’appréhendez-vous ?
M.F. : J’apprends à aimer ce genre de conditions, ce genre de profil, avec de la pente et avec de la glace. Ça va de mieux en mieux. Je sais que je suis capable de faire de très bonnes manches dans ce genre de conditions. Ça me demande beaucoup plus de travail et d’implication qu’une piste comme la OK avec ce revêtement très agressif, très sec. Ce sont des neiges que j’apprécie tout particulièrement. Le week-end dernier, c’était des conditions que j’aime depuis tout gamin. Et la Face, ce sont des conditions que j’apprends à aimer.
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