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Coupe du monde I Val Gardena : Cyprien Sarrazin, 4e de la descente, a bien l'étoffe d'un patron... sous conditions

Vincent Bregevin

Mis à jour 16/12/2023 à 20:22 GMT+1

Cyprien Sarrazin a montré qu'il pouvait endosser le costume de leader des Bleus sur la vitesse en prenant la quatrième place de la descente de Val Gardena samedi. Ses performances dans la station italienne, avec une chute stupide sur la première descente jeudi et une autre quatrième place sur le Super-G vendredi, résument à la fois son potentiel et sa marge de progression pour y parvenir.

Sarrazin s'invite encore dans le gratin : sa descente en images

L'angoisse de Bryce Bennett voulait tout dire. Au micro d'Eurosport dans le portillon d'arrivée, alors qu'il venait de s'incruster sur le podium d'une descente remportée ce samedi par Dominik Paris à Val Gardena, l'Américain a stoppé l'interview. La raison ? Cyprien Sarrazin était en piste. "Je préfère qu'on attende pour poursuivre. On ne sait jamais avec ce gamin. Il est imprévisible." Le Français ne l'a pas délogé de la première place. Mais son quatrième temps à l'arrivée n'a pas contredit les craintes de Bennett. Sarrazin est bien de la trempe des meilleurs skieurs mondiaux quand il est dans un bon jour.
C'était le cas samedi. Pourtant parti avec le dossard 25, Sarrazin a déjoué les pronostics pour échouer à cinq petits centièmes du podium. La performance n'en est pas moins remarquable. En tête sur le haut du tracé, le Français de 29 ans a su maîtriser son ski sur la portion de glisse et jusqu'à l'arrivée au bas de la piste. Il s'est donné la petite marge nécessaire pour faire fructifier son indéniable talent. Ce qu'il devrait réussir plus souvent.
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Sarrazin a tutoyé la gagne puis flirté avec la boîte

Cette fin de semaine à Val Gardena n'est pas loin de résumer à la fois son potentiel et sa marge de progression. Le potentiel, ce sont ces deux quatrièmes places consécutives, après celle acquise vendredi sur le Super-G. La marge de progression, c'est cette sortie de piste sur la première descente jeudi. Sarrazin était parti sur d'excellentes bases avant de partir à la faute. Une erreur qu'il aurait largement pu éviter. "Ce n'est pas une erreur d'un skieur de 30 ans, expliquait Pierre-Emmanuel Dalcin, consultant sur Eurosport. Il ne passe pas 5° à côté de la ligne, il passe 15-20° à côté… C'est interdit."

"J'ai bien rectifié et j'en suis fier"

Sarrazin a su en tirer les enseignements. Son erreur sur la descente, c'est bien la genèse de ses performances abouties sur les deux courses suivantes. "Ça fait du bien, s'est-il réjoui au micro d'Eurosport. Ce n'est pas loin du podium, mais c'est comme hier (4e du Super-G), je la prends dix fois cette place. Je fais vraiment une bonne course compte tenu des conditions. J'ai appris d'il y a deux jours, quand je suis sorti. J'ai bien rectifié ça et j'en suis fier. J'ai fait mon ski, j'ai réussi à être moi-même."
C'est la clé de sa réussite. Et celle des Bleus dans la quête d'un successeur à Johan Clarey, parti à la retraite l'hiver dernier après avoir signé sept des neuf derniers podiums tricolores sur les épreuves de descente. Un rôle qui peut convenir à Sarrazin. Sous certaines conditions. "C'est un pseudo-leader en attente, estime Pierre-Emmanuel Dalcin. Il est capable de tout, on se demande toujours s'il va gagner ou s'il va s'écrouler. La balance, elle est là. Le discours des coaches, c'est de dire que quand il skie à 90%, il est déjà plus rapide que la plupart des coureurs. Il s'agit de trouver ces 10% de marge qu'il peut gagner en lucidité."
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"J'ai surtout envie de sortir l'émulation"

Son erreur sur la descente de jeudi laissait craindre que Sarrazin ne trouve pas la solution. "J'ai eu peur qu'on assiste au début de la saison II de Cyprien Sarrazin, reconnait Dalcin. Je ne remets pas tout en question. Mais il n'est pas parti à l'abordage. Il a su rester calme, se dire qu'il avait fait une erreur mais qu'il avait encore une chance avec le Super-G puis la deuxième descente. C'est la preuve qu'il devient plus mature, qu'il se connaît de mieux en mieux, et que le message de ses entraîneurs est en train de passer et d'être intégré."
Les performances de Sarrazin sur le Super-G et la deuxième descente vont en effet dans ce sens. Un chemin à suivre pour trouver cette régularité qui doit lui permettre d'enfiler le costume de chef de fil des Bleus sur la vitesse. "On a un potentiel énorme avec lui, conclut Dalcin. C'est possible que ce soit le prochain qui monte sur des podiums. Mais Matthieu Bailet est lui aussi capable d'aller en chercher, il l'a déjà fait. Nils Allègre aussi. S'il faut parler de leader, pour moi, le plus talentueux, c'est Cyp' (Sarrazin) mais il n'est pas tout seul. Je n'ai pas envie de sortir un mec, j'ai surtout envie de sortir l'émulation qui est en train de naître parce qu'ils se tirent tous vers le haut." C'est peut-être ça, l'enseignement le plus positif de cette fin de semaine à Val Gardena.
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