Nils Allègre, encore 4e à Val Gardena : le paradoxe de "la place du con"

"Je n'ai pas le droit de tirer la tronche (...) Je ne peux pas être triste." Voici les injonctions autoproclamées de Nils Allègre, 4e vendredi en super-G à Val Gardena. Il est à "la place du con", selon ses dires. Comme la veille en descente "sprint". Comme en 2023 et en 2024, au même endroit. Cela fait beaucoup, concède le Français, qui explique pourquoi il était si motivé, au micro d'Eurosport.

Allègre, amer : "J'aurais vraiment voulu monter sur le podium devant mes parents"

Video credit: Eurosport

Un sourire crispé sur le visage, Nils Allègre a décrit l'ambivalence de sa situation. "C'est un peu dur, mais le mec qui est 35e aujourd'hui, s'il me voit faire la gueule, il va dire : 'Il fait la gueule alors qu'il est 4e', donc je n'ai pas le droit de tirer la tronche, a estimé le Français de 31 ans, au pied du podium d'un super-G remporté par le surprenant Jan Zabystran ce vendredi. Mais j'ai de la frustration parce que c'est une histoire qui se répète."
L'histoire se répète… surtout à Val Gardena, pour Allègre, qui y a terminé quatre fois au quatrième rang. Trois fois en descente (2023, 2024 et 2025) – dont une ce jeudi – avant d'innover avec ce super-G. "Quatrième, c'est la place du con. J'ai l'impression de ne pas trop être un con en ce moment, a-t-il rit jaune, à notre micro. Cela fait partie de mon histoire, je pense, maintenant."
Touché par l'empathie de Francesca Marsaglia, ex-skieuse italienne l'interrogeant pour Eurosport, Nils Allègre n'a pas identifié un moment clé, source du prolongement de cette ritournelle. "J'ai tout donné, je n'ai pas de regret, je fais une manche très fluide", a-t-il considéré, battu de 7 centièmes de seconde pour la boîte par Giovanni Franzoni (3e, +0"37).
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Allègre finit encore au pied du podium

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Il y a mes parents, je voulais vraiment monter sur le podium pour eux, devant eux
La veille, à l'arrivée de la descente dite "sprint", il avait en revanche souligné un accroc potentiellement décisif : "Je m'ouvre un peu sur un saut en haut, ça me coûte peut-être trois ou quatre centièmes (soit l'écart avec le podium, ndlr), mais bon, le ski, c'est de l'immédiat, il faut être très bon, tout le temps." En résumé ? "Il faut aller chercher les centièmes devant. Certains le font."
Un constat froid auquel il a eu du mal à s'arrêter, vendredi, sa voix se nouant : "Il y a mes parents, je voulais vraiment monter sur le podium pour eux, devant eux, ça m'aurait fait plaisir, mais il y a des mecs qui ont fait des choses un peu mieux que moi aujourd'hui." 
Et le lauréat d'un super-G, en 2024 à Garmisch-Partenkirchen, de synthétiser : "Je ne peux pas être triste. C'est une course super, quatrième en Coupe du monde. C'est juste que ces quatrièmes places s'empilent. C'est frustrant. J'avais de bonnes sensations, j'avais de bonnes infos, des bons skis, du bon matériel… et puis c'est comme ça." Sera-ce encore "comme ça" samedi ? Une nouvelle descente, "normale" cette fois, est au programme à Val Gardena, à partir de 11h45.
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