Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Ski Alpin - Zermatt-Cervinia, la vraie mauvaise idée après les deux descentes annulées : "Il n'y a rien qui va"

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 12/11/2023 à 13:07 GMT+1

Comme l’an dernier, il n’y aura pas eu de descente ce week-end à Zermatt-Cervinia après l'annulation des deux courses prévues. Pas franchement une surprise à la vue des craintes que l’étape italo-suisse inspire depuis son apparition au calendrier. Pour Johan Clarey, néo-retraité et désormais consultant pour Eurosport, il faut que cela change.

"Il n'y a rien qui va" : Clarey inquiet pour l'avenir du ski après le fiasco Zermatt-Cervinia

Les raisons ont changé, les conditions météorologiques aussi mais, à l’arrivée, le constat est le même. Apparu au calendrier l’an dernier, l’étape de Zermatt-Cervinia n’avait pas pu avoir lieu en raison d’un manque de neige et 2023 a offert un scénario opposé (chutes de neige, fort vent) mais toujours aussi incompatible avec la tenue des deux descentes que l’étape italo-suisse est censée avoir au programme. Zéro sur quatre donc, en deux ans. Cela fait beaucoup, pour une épreuve qui ne cesse de faire parler d’elle. Et pas en bien.
Principal absent de ces descentes, Alexis Pinturault avait ainsi refusé de venir sur ce premier rendez-vous de vitesse en raison du "non-sens" qu’il représente. "Cette compétition, surtout à ce moment-là de l’année, n’a pas de sens, expliquait-il. L’épreuve n’est pas dans l’air du temps. Ça choque tout le monde." Une vraie mauvaise idée qui semble de plus en plus évidente.

Prévisible au vu des conditions

"Est-ce que Zermatt-Cervinia était une bonne idée pour commencer cette saison de descente ? Moi j’ai mon idée, avoue Johan Clarey, néo-retraité et désormais consultant pour Eurosport. J’ai mon idée depuis deux ans déjà. Ça a été annulé l’an dernier à cause d’un manque de neige, cette année c’est annulé à cause des conditions météo… Je crois qu’on a vu les limites de cette course." D’autant que personne n’a été surpris que la course ne puisse pas avoir lieu.
picture

Il n'y aura pas de descente à Zermatt-Cervinia ce week-end

Crédit: Getty Images

"Ce qu’il s’est passé ce week-end était prévisible, poursuit le vice-champion olympique (2022) et du monde (2019) de descente. Organiser des courses à plus de 3000m d’altitude au mois de novembre dans une zone glacière, forcément ça augmente fortement le risque d’annulation. Je crois que le côté ‘chanceux’ de faire des courses va être difficile à trouver à ce moment-là de la saison." Courir à Zermatt-Cervinia, passe encore, mais pas à ce stade de la saison et à cette période de l’année. C’est aussi ce qui ressort des propos d’ancien slalomeur allemand Felix Neurether, retraité depuis 2019.
"Le site et ces descentes sont une très bonne chose pour le ski alpin, mais pas à cette époque de l'année, analysait dans L’Equipe le triple médaillé mondial. On doit raisonner à long terme et prendre en compte le changement climatique. Il faut penser à l'avenir du ski en adaptant le calendrier. C'est très important que toute l'industrie comprenne qu'il ne faut plus programmer de courses aussi tôt."
Ce n’est pas ce qu’il faut faire pour l’avenir du ski
Mais, sur le glacier italo-suisse, le problème est encore plus profond. "Il n’y a vraiment rien qui va, il faut dire les choses comme elles sont, avoue Clarey. En plus de cela, il y a d’autres problèmes qui s’ajoutent à cela : au niveau organisationnel, c’est très compliqué avec deux pays différents (Italie et Suisse), deux organisations différentes. Ça complique la préparation de la piste, les athlètes sont logés à plus d’une heure du site de compétition… Tout ça ajoute des problèmes au problème."
L’épreuve italo-suisse est pourtant également au programme de la Coupe du monde femmes, qui s’y rendra le week-end prochain (du 15 au 19), mais à quel prix ? "Peut-être que les filles auront un petit peu plus de chances la semaine prochaine mais je pense que ce n’est pas ce qu’il faut faire pour l’avenir du ski, approfondit notre consultant. Ça va demander une grosse réflexion au printemps pour organiser quelque chose de différent."
picture

Le panneau d'arrivée à Zermatt-Cervinia enlevé après l'annulation des deux descentes

Crédit: Imago

Mais, pour cela, il faudra que tout le monde y mette du sien. "C'est capital que tout le monde se réunisse et mette sur la table les différents sujets à traiter, estime Neurether. Pour l'instant, il ne se passe rien. Les fédérations doivent mettre la pression, ensemble, sur la FIS, pour que cette dernière n'ait pas d'autre choix que d'évoluer." Le ski alpin et ses acteurs en ont besoin.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité