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Sotchi 2014 : Pierre Vaultier champion olympique sur un seul genou

Nicolas Sbarra

Mis à jour 18/02/2014 à 14:14 GMT+1

Pierre Vaultier estime "miraculeux" son titre olympique obtenu lundi, moins de deux mois après une rupture d'un ligament croisé d'un genou. Il n'était même pas sûr d'être présent à Sotchi après avoir tenté un pari fou.

Pierre Vaultier Sotchi 2014

Crédit: AFP

"Incroyable", "miraculeux", ce sont les termes utilisés par Pierre Vaultier pour décrire son titre olympique de snowboardcross, mardi matin, tant il revient de loin. Le 21 décembre, à Lake Louise, le Français prenait part à une manche de Coupe du monde lorsqu’il s’est gravement blessé. Le verdict a été sans appel, rupture du ligament croisé antérieur du genou droit. Une blessure qui nécessite en principe plusieurs mois de convalescence. Mais le natif de Briançon a décidé de ne pas subir d’opération, tenant absolument à participer à ces Jeux Olympiques dans une posture très instable. "Je n’ai pas de ligament croisé, je cours avec une attelle. C’est incroyable ce qui m’arrive, je n’atterris pas", a-t-il avoué à l’arrivée. "J’étais un outsider complet, c’est même miraculeux", a estimé le snowboardeur de 26 ans.

De Le Rue : "Il pensait qu'il ne viendrait pas"

C’est que Vaultier aurait très bien pu ne pas être présent sur la piste de Rosa Khoutor cette semaine, cela a été une vraie course contre la montre. "Le timing était ultra serré, il y a 15 jours, j’ai tout mis en œuvre pour arriver à Sotchi", a avoué l’ambassadeur de la station de Serre-Chevalier. "Il pensait qu’il ne viendrait pas", révèle même son compatriote Paul-Henri De Le Rue. Jusqu’à fin janvier, Vaultier était cloîtré en intérieur, ne pouvant toucher la neige. Un épanchement de synovie n’a pas arrangé les choses. "Il y a deux mois j'avais le genou énorme, j’ai enchaîné ponction sur ponction, infiltrations… Je n’avais plus de muscle", a précisé le Tricolore.
Pierre Vaultier a su tirer parti de ces péripéties. Les favoris, c’étaient l’Australien Alex Pullin ou l’Américain Nate Holland, éliminés avant même les demi-finales. Lui, il "avait moins de pression, a priori c’était (sa) chance". Cela lui a permis de bien gérer le report des courses de lundi à mardi, quelque chose de "difficile pour la tête", mais pas la sienne. Le Français s’est "vidé la tête", alors qu’il "aime rester concentré dans le portillon, dans ma bulle". Impassible, Vaultier avait l’oeil noir avant chaque départ derrière son masque.
Les courses d’un jour, ça n’a jamais été mon truc
L’histoire de l’athlète tricolore est d’autant plus belle qu’elle couronne une grande carrière, jusque-là maudite en grands championnats. "Les courses d’un jour, ça n’a jamais été mon truc, aux championnats du monde ou aux Jeux Olympiques", a-t-il admis. S’il a été triple vainqueur du globe de cristal du snowboardcross (2008-2010-2012), il n’a jamais fait mieux que quatrième aux Mondiaux. Et aux JO, malgré le statut de favori il y a quatre ans, le Français n’avait pris que la neuvième place. C’est aussi une revanche sur l’histoire.
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