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Cagnotte leetchi, stages annulés : Chez les Bleus, le budget fond

Christophe Gaudot

Mis à jour 27/10/2023 à 09:20 GMT+2

En mai dernier, la Fédération française de ski avait communiqué sur des difficultés financières. Son président, Fabien Saguez, avait évoqué un manque de 300 000 à 500 000 euros. Entre temps, l'équipe de France de snowboardcross, privée de stage avant la reprise de la saison, a lancé sa cagnotte leetchi. Et chez les skieurs, on a aussi dû mettre la main à la poche pour se préparer.

Mathieu Faivre

Crédit: Getty Images

"Notre objectif ? Constituer un budget complémentaire nécessaire à la hauteur de nos ambitions et adapté à nos besoins pour la préparation des échéances de la saison 2023-2024". Oui, sur Leetchi, il est possible de participer au budget de l'équipe de France de snowboardcross. "Recommandé" auraient peut-être ajouté des athlètes rencontrés par Eurosport à la mi-octobre, quelques jours avant leurs partenaires du ski alpin, eux aussi confrontés à une cure d'austérité aux conséquences nombreuses.
Il n'aura échappé à personne que depuis bientôt deux ans, l'inflation touche tous les secteurs de la société partout en occident. Mais au pays de la neige, il n'y a pas que les coûts qui augmentent, le nombre de courses suit lui aussi la tendance. Fort de 38 épreuves en 2021/2022, le calendrier de la Coupe du monde de ski en compte 46 en 2023/2024. La logistique prenant toujours plus d'importance au sein du sport de haut niveau, les Fédérations, si elles n'ont pas encore du mal à joindre les deux bouts, tiennent à maîtriser les budgets pour éviter, demain ou après-demain, le déficit.

300 000 à 500 000 euros manquants

On évoque ainsi 300 000 à 500 000 euros de manque au budget, qui s'élève entre 11 et 12 millions, cette saison. C'est pourquoi l'équipe de France de snowboardcross, par exemple, a dû se contenter d'un stage au Chili pour toute préparation à l'hiver qui arrive. Sauf miracle, Chloé Trespeuch et les autres arriveront moins prêtes que leurs adversaires pour la première Coupe du monde de la saison, du 1er au 3 décembre prochains aux Deux Alpes (Toute la saison de sport d'hiver sera à suivre sera à suivre sur Eurosport et l'App Eurosport).
"C'est frustrant parce qu'on nous demande en tant qu'athlète d'aller chercher des performances et franchement on a rempli le rôle à 100%, à tous les niveaux, plaide la double médaillée olympique. Là on n'a plus d'argent pour partir en stage avant la Coupe du monde." Même son de cloche chez Julia Pereira de Sousa Mabileau : "On a demandé le budget pour savoir si nous en tant qu'athlète on pouvait prendre les choses en main et payer notre stage mais une semaine en Suisse ou en Autriche, c'est hyper cher."
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Chloé Trespeuch lors des premières descentes sur la piste de Bakuriani aux Championnats du monde 2023 de snowboard

Crédit: Imago

Les snowboarders ne sont pas les seuls impactés. Ainsi, ici et là, la FFS n'a pas remplacé certains entraîneurs partants. Et pour les athlètes de l'équipe de France de ski alpin, la note est salée.

8 000 euros la saison pour les skieurs

"Notre cotisation fédérale a augmenté de 350% en 2-3 ans, note Victor Muffat-Jeandet pour Eurosport. Le géantiste inclut ici le billet d'avion pour Ushuaia, lieu de stage annuel de l'équipe de France puisqu'il est, depuis cette saison, à la charge des skieurs. Pratiquement 3 000 euros qu'il faut ajouter aux 5 000 euros de cotisation fédérale obligatoire, quand celle-ci s'élevait encore à 2 000 euros il n'y a pas si longtemps. Certains comme Mathieu Bailet craignent cette direction prise et notent à juste titre que le coût total de la saison peut être difficile à encaisser pour un jeune débutant, sans références et donc sans sponsor.
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Victor Muffat-Jeandet 11e du géant d'ouverture, à Sölden, le 23 octobre 2022

Crédit: Getty Images

"A Ushuaia, on n'était pas logé sur la station, poursuit Muffat-Jeandet. Il y a des restrictions. On est ric-rac. On doit faire attention partout. Il y a plein de petites choses qu'on n'a pas pu faire. Ce n'est pas simple." Nils Allègre relève lui l'absence du stage aux Deux-Alpes et une sérénité financière en baisse, forcément. "C'est dommageable de mettre la main à la poche quand on représente l'équipe de France, avance de son côté Mathieu Faivre. Dire qu'on ne ressent pas le manque de moyen, ce serait un mensonge mais dire que ça nous impacte fondamentalement, ce le serait aussi."
Reste que face à l'Autriche ou la Suisse, le fossé se creuse et une implication de tous sera nécessaire pour compenser ces soucis financiers. Du côté du snowboardcross, la cagnotte leetchi ne dépasse à ce jour, pas les 1 000 euros, preuve d'un sport qui peine à trouver sa place. Et si elle brille habituellement aux Jeux Olympiques, l'équipe de France pourra-t-elle continuer sur la saison qui arrive ? "On sera là aux Deux Alpes oui, mais est- ce qu'on sera performants ?, questionne Julia Pereira de Sousa Mabileau. Il n'y a pas de secret, pour être le meilleur il faut s'entraîner."
(Avec Florian Pigeon)
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