2026, l'année du Grand Chelem en carrière pour Carlos Alcaraz et Jannik Sinner ?
Publié 23/09/2025 à 23:37 GMT+2
Carlos Alcaraz et Jannik Sinner reprennent du service cette semaine. Leur rivalité réserve encore quelques petits bonbons pour cette fin de saison, à commencer par la place de N°1 mondial, mais c'est en Grand Chelem, l'an prochain, qu'ils seront attendus. Avec une ambition commune, susceptible de solidifier encore davantage leur place dans la légende. A titre individuel, et en tant que duo.
"Dépassé et frustré, Sinner a vécu à l’US ce qu’Alcaraz a vécu à Wimbledon"
Video credit: Eurosport
Il reste encore une saison à finir, un automne à vivre, la première place à aller chercher, un Masters à conquérir, deux Masters 1000... Mais pour le Grand Chelem, 2025, c'est terminé. Or le Grand Chelem c'est, malgré leur jeune âge, ce qui propulse Carlos Alcaraz et Jannik Sinner vers les sommets. Ces deux dernières années, l'Espagnol et l'Italien ont fait main basse sur tous les titres majeurs : quatre chacun. Jusqu'où pourront-ils aller ? 8 ? 10 ? 15 ? Une vingtaine, comme les trois géants du XXIe siècle, les fameux membres du Big 3 ?
En réalité, personne ne peut répondre à une telle question, laquelle englobe trop de paramètres différents. Mais un autre objectif peut s'inscrire dans leur viseur à beaucoup plus court terme : le Grand Chelem en carrière. Vainqueurs de trois des quatre titres majuscules, il leur manque chacun une marche. L'Open d'Australie pour Alcaraz, Roland-Garros pour Sinner. Le Murcien aura donc l'opportunité de boucler le "Career Slam" en premier, dès le mois de janvier. C'était déjà le cas début 2025, mais il avait échoué en quarts de finale contre Novak Djokovic. Sinner pourra ensuite essayer de le rejoindre, ou de le devancer, au printemps prochain. Un autre pan de leur rivalité.
Franchement, que je le fasse avant ou après lui, je m'en moque
"Ça va être super, avait réagi Alcaraz à New York juste après leur finale à propos de cette quête du Grand Chelem en carrière. C'est mon principal objectif, pour être honnête. L'Open d'Australie est devant nous, ce sera mon premier ou deuxième tournoi de l'année et réussir à gagner les quatre tournois majeurs dans ma vie, il n'y a pas de plus grand objectif." Mais dans son esprit, cette ambition ne concerne que lui, il ne l'envisage pas comme élément de concurrence avec Sinner. "Franchement, que je le fasse avant ou après lui, je m'en moque, assure-t-il. Je veux juste y parvenir. Dès l'année prochaine si possible. Mais si je ne gagne pas en Australie l'an prochain, j'aurai d'autres occasions."
De son côté, Riccardo Piatti connaît bien Jannik Sinner, qu'il a formé et entraîné de 13 à 20 ans. Pour le technicien italien, son jeune compatriote a tout le temps lui aussi de compléter sa collection. "Je pense qu'il a six ou sept ans devant lui", estimait-il dans La Stampa le mois dernier. Sinner a déjà conquis Melbourne, Londres et New York. Il lui reste Paris, où il ne lui a manqué qu'un minuscule point cette année. On pourrait donc considérer que s'il avait converti une de ses trois balles de match en finale contre Alcaraz en juin dernier, il aurait déjà le Grand Chelem en carrière en poche, même si Wimbledon aurait peut-être été abordé différemment par les deux hommes derrière.
/origin-imgresizer.eurosport.com/2025/09/07/image-b3d2d3d2-ab9e-494d-9d7e-1376f7b362db-85-2560-1440.jpeg)
Même Sinner n'a rien pu faire face à cet Alcaraz-là : le long format de son sacre
Video credit: Eurosport
Une chose est sûre, il est difficile au vu des deux dernières saisons d'imaginer que les deux jeunes stars du tennis mondial, qui n'ont encore que 22 (Alcaraz) et 24 ans (Sinner) puissent échouer dans cette quête. Le transalpin, on l'a vu, est déjà passé à un cheveu. Et si "Carlitos" n'a jamais dépassé les quarts de finale en Australie, on voit mal ce qui, sur le fond, pourrait l'empêcher d'y viser le titre. L'uniformisation aidant, ils ne font pas face à une incompatibilité particulière avec une surface, ce qui avait pu être le cas de grands champions du passé à qui il a manqué un des quatre tournois, comme Pete Sampras, Boris Becker et Jimmy Connors avec la terre battue, ou encore Ivan Lendl et Mats Wilander avec le gazon.
Aujourd'hui, ils ne sont que huit
Carlos Alcaraz a raison. Il ne jouera pas à quitte à double lors du prochain Open d'Australie. Leur force, c'est d'avoir déjà beaucoup accompli à un très jeune âge et d'avoir toujours le temps qui joue pour eux. Les malédictions existent, bien sûr. On ne sait jamais. Il peut y avoir des blessures, la lassitude ou l'émergence subite d'un nouveau monstre qui irait encore plus vite et plus loin qu'eux. Mais pour l'heure, Sinner semble être le seul à pouvoir freiner Alcaraz et vice versa.
Même si Roger Federer, Rafael Nadal et plus encore Novak Djokovic ont brisé beaucoup de barrières et d'une certaine manière banalisé l'extravagant, le Grand Chelem n'en reste pas moins un accomplissement rare. Dans toute l'histoire du tennis, huit hommes et dix femmes ont réussi à remporter les quatre plus grands tournois du monde dans leur carrière. Chez ces messieurs, avant l'arrivée du Big 3, la chose semblait même proche de l'impossible depuis la fin des années 60. Le grand huit est aujourd'hui composé de : Fred Perry (Grand Chelem complété en 1935), Donald Budge (1938), Rod Laver (1962), Roy Emerson (1964), Andre Agassi (1999) Roger Federer (2009), Rafael Nadal (2010) et Novak Djokovic (2016).
/origin-imgresizer.eurosport.com/2025/09/07/image-c49b0314-a5f5-479a-bbb2-9e67a3674659-85-2560-1440.jpeg)
Sinner se consolera avec le plus beau point de la finale : le Top 5 points
Video credit: Eurosport
C'est donc un tout petit cercle que Carlos Alcaraz et Jannik Sinner peuvent intégrer. Il est fou de se dire que l'Espagnol aurait pu y parvenir à seulement 21 ans. Il peut encore le faire à 22. Ce serait le record absolu. Il détrônerait Donald Budge, âgé de 23 ans lorsqu'il a remporté son quatrième Majeur différent. Dans l'ère Open, Nadal a été le plus rapide, à 24 ans. L'âge de Sinner. Si l'un des deux atteint cet objectif en 2026, il s'ancrera encore un peu plus dans l'histoire.
Et si, par "hasard", Alcaraz soulève le trophée à Melbourne puis Sinner à Roland-Garros pour que tous les deux règlent la question du Grand Chelem en carrière avant même l'été prochain, ce duo infernal, en tant qu'entité, laissera une trace définitivement indélébile. Un Big 2 pour l'éternité. La confirmation, aussi, que ce début de siècle tiendrait une place à part : il y aurait alors eu autant d'auteurs du Grand Chelem en carrière en 17 ans (5) que lors des huit décennies précédentes.
Sur le même sujet
Publicité
Publicité