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Andy Murray : "C'est malheureux de devenir numéro 1 de cette manière"

Sébastien Petit

Mis à jour 05/11/2016 à 20:54 GMT+1

MASTERS 1000 PARIS-BERCY - Le samedi 5 novembre 2016 restera comme un jour à part dans la carrière d’Andy Murray. Sans jouer sa demie, après le forfait de Raonic, le Britannique a réussi à s’emparer de la place de numéro un mondial. Entre bonheur immense et grosse frustration, "Muzz" ne savait pourtant pas sur quel pied danser, au point de rester au maximum dans la retenue.

Andy Murray interrogé sur sa prise de pouvoir sur le court de Bercy

Crédit: AFP

15h20, la nouvelle tombe sans crier gare. Milos Raonic ne peut pas jouer, Andy Murray est qualifié pour la finale du tournoi de Bercy. C’est à ce moment précis, presque surréaliste, que tout le monde a compris que le Britannique était officiellement le nouveau patron du tennis mondial, en lieu et place de Novak Djokovic, détrôné.
Lui l’a appris quelques minutes plus tôt, bien au chaud dans son vestiaire, alors qu’il était en train de regarder sur son i-Pad des vidéos de son adversaire une dernière fois avant de rentrer sur le court. C’est le Canadien lui-même qui est venu le voir pour lui annoncer son forfait. Et le faire basculer dans une nouvelle dimension. Sans se battre. Curieuse façon de prendre le pouvoir.
Le Britannique, d’ailleurs, ne s’en cache pas : "Évidemment, on ne s'attendait pas à ça aujourd'hui (samedi). Quand j'ai entendu ce qui se passait, c'était un peu bizarre. Il a fallu de nombreuses années de travail pour arriver là. C'est malheureux que cela se soit produit de cette manière. J'aurais préféré jouer sur le court. Pour l'instant, j'ai du mal à vous dire ce que cela représente vraiment." Frustré, le père Andy ? Ou peut-être plus simplement en état de choc ?
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Andy Murray en conférence de presse à Bercy

Crédit: AFP

Des excuses plus que des éclats de rire

Ce n’est pas mentir que de dire que Murray ne réalise pas encore ce qu’il se passe. Mais les gens autour de lui sans doute davantage. Après tant d’années de travail, tant de matches joués, tant de temps passé dans l’ombre des Federer, Nadal et Djokovic, le Britannique peine à se dire que maintenant, c’est son tour. Pour de bon. Enfin pour au moins les deux prochaines semaines, le Serbe pouvant encore récupérer le trône à l’issue du Masters de Londres.
Du coup, sa manifestation de joie a été toute relative. Pour ne pas dire inexistante. Peut-être a-t-il explosé de joie dans le vestiaire, sauté dans les bras de ses proches, fait sauter les bouchons de champagne, comme Novak Djokovic lorsqu’il a remporté Roland-Garros il y a six mois ? En tout cas, devant le public, c’est presque gêné qu’il s’est présenté sur le court central… Malgré le fait que son match ait été annulé par la force des choses, le Britannique est tout de même venu taper quelques balles d’entraînement avec des jeunes ramasseurs de balle… devant près de 15000 spectateurs.
Un accueil particulier a été tout de même prévu pour féliciter celui qui va devenir officiellement le numéro 1 dans deux jours. Après quelques mots dits au micro du speaker de l’enceinte parisienne, Murray a pu entendre ses collègues présents cette année à Bercy, le féliciter par écran interposé via des interviews pré-enregistrées par l’organisation. Thiem, Raonic, Goffin, Berdych, Wawrinka… et même Djokovic ont salué la performance de l’Ecossais. Comme quoi, c’était presque écrit.
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Andy Murray a tapé quelques balles avec des ramasseurs, à défaut de pouvoir défier Raonic en demie à Bercy

Crédit: AFP

"Il va falloir que je trouve un nouvel objectif"

Scène cocasse entendue dans le salon des joueurs : avant que Murray ne vienne sur le court, Guy Forget, directeur du tournoi, est venu le féliciter en personne. Mais l’Ecossais lui a surtout présenté ses excuses pour ne être venu jouer ce match si important pour lui, le tournoi et le public. Sa mère Judy, elle, avait du mal à retenir ses larmes. Non pas qu’elle soit déçue de cette journée particulière, loin de là. Mais assister à l’avènement de son fils en simple, quelques mois après celui de son frère Jamie en double, restera pour elle comme un moment exceptionnel pour le clan Murray.
Devant les journalistes, Andy est resté impassible. Ce n’est pas vraiment le genre à monter sur les tables ou arriver en salle de presse en lançant une chenille géante tout en distribuant des bises au passage. Lui est resté calme, répondant aux questions dans un ton monocorde, comme quelqu'un qui vous lirait le menu dans un restaurant. Il est comme ça, Andy, humble même dans les moments les plus extrêmes. "Quand j'ai débuté sur le circuit professionnel, je n'imaginais pas être numéro 1 un jour, a-t-il raconté. Je n'y avais jamais pensé. C'était plus quand je jouais au foot ou quand je faisais de la lutte avec mon frère, on s'imaginait qu'on allait devenir champions du monde mais pas en tennis."
"Je voulais très, très bien terminer cette saison, a-t-il encore expliqué. Je ne pensais pas forcément à la position de numéro 1, mais je voulais vraiment bien faire et maintenant, il va falloir que je trouve un nouvel objectif, qui va continuer à me motiver et à progresser…" Comme rester numéro un mondial, par exemple ? Ne l’être que deux semaines, ce serait quand même aussi frustrant, non ?
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