Sur les traces de Nadal

Robin Söderling est, depuis une petite année, un nom familier. Ceux qui adulent Roger Federer le retrouvent avec une certaine nostalgie, depuis sa défaite face au Suisse en finale de Roland-Garros. Ceux qui préfèrent Rafael Nadal, avec un peu plus d'amertume, car il reste celui qui a mis fin au règne de l'Espagnol en huitième de finale des Internationaux de France. Cette semaine, le Suédois, qui a fait l'impasse à Monte-Carlo, débutera officiellement sa saison sur terre battue sur les terres de Rafael Nadal, à Barcelone, où l'Espagnol est quintuple tenant du titre. Mais là où finalement Rafa fera l'impasse pour se préserver. Il n'y aura donc pas de duel en finale entre les deux protagonistes, qui étaient têtes de série N.1 et 2 avant le forfait de "Rafa", pour la première fois sur surface ocre depuis l'épisode parisien.

Depuis qu'il s'est s'est révélé au grand public le 31 mai 2009, l'élève de Magnus Norman est devenu un membre permanent du Top 10 (rang qu'il atteindra quatre mois plus tard). Un membre actif car il a remporté un titre sur terre battue à Bastad, devant son public, joué un quart de finale à l'US Open (perdu face à Roger Federer) et participé à sa première Masters Cup où il a atteint la demi-finale face à Juan Martin Del Potro, pour clôturer une belle saison 2009. En 2010, saison de sa confirmation, c'est timidement qu'il reprend la compétition, très timidement même avec deux défaites de suite : à Chennai (face à l'Américain Robby Ginepri) et surtout à l'Open d'Australie (face à l'Espagnol Marcel Granollers en 5 sets), faisant de lui le seul joueur du Top 10 à ne pas remporter un match sur le circuit ATP alors que le mois de février débutait.

C'était le moment choisi par Robin pour sortir de sa boîte en soulevant son 5e trophée ATP à Rotterdam. Une bouffée d'oxygène qui lança le Suédois pour de bon. Si son passage à Marseille n'est pas une réussite (défaite en quart de finale face au futur vainqueur, Michael Llodra), les deux premiers Masters 1000 de 2010 le sont : avec deux demi-finales disputées à Indian Wells (défaite face à Andy Roddick) et Miami (défaite face à Tomas Berdych). Un parcours aussi flamboyant qu'inédit pour le Suédois, désormais 8e mondial. A une semaine du Masters 1000 de Rome, le retrouver en Espagne démontre ses prétentions à vouloir se jauger sérieusement sur cette surface qui l'a révélé.

Exempté de 1er tour, grâce à son statut de tête de série N.2, Söderling affrontera Juan Ignacio Chela pour son premier match sur surface ocre de l'année. L'Argentin, 53e au classement ATP, a gagné son billet en battant le Serbe Filip Krajonovic, 328e mondial et invité en Catalogne (6-1, 6-4). Et malgré 16 Espagnols présents dans le tableau barcelonais, le Suédois pourrait n'en croiser qu'un avant les demi-finales : Feliciano Lopez, tête de série N.16, cible potentielle du 3e tour. Pour atteindre le dernier carré à Barcelone, où il n'a d'ailleurs jamais passé le 2e tour en deux participations, il devra d'abord dominer Tomas Berdych en quart de finale, le Tchèque bourreau de ses espoirs de finale à Miami. Il a bien le temps de penser à ses retrouvailles sur terre avec Nadal... Mais ailleurs qu'à Barcelone.