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Rafael Nadal, lassitude légitime ? "D’ici Roland, il faut vraiment qu’il ne coupe plus"

Cyril Morin

Mis à jour 24/04/2019 à 08:56 GMT+2

ATP BARCELONE - De retour sur les courts ce mercredi après son élimination surprise à Monte-Carlo, Rafael Nadal va devoir réenclencher la machine pour se remettre à flot en vue de Roland-Garros. Selon nos consultants, il n'y a pas d’inquiétudes majeures à avoir pour lui. A condition que le physique suive, comme toujours.

Rafael Nadal

Crédit: Getty Images

On peut tout gagner et considérer que c’est une mauvaise habitude. C’est ce que vit Rafael Nadal à chaque déconvenue sur terre battue. Car l’Espagnol a mal habitué le circuit : normalement, au printemps, personne n’ose venir embêter le roi de l’ocre sur sa surface fétiche. Faut-il encore le préciser, pour celui qui a glané 57 titres sur terre et présente un ratio ahurissant de victoires : 92% !
C’est précisément parce qu’il nous a mal habitués que le circuit ne sait pas trop comment interpréter sa défaillance inattendue en demi-finale de Monte-Carlo. Face à un Fabio Fognini incandescent et un vent tourbillonnant, Nadal est "redevenu humain" selon notre consultant Arnaud Di Pasquale. "Ce n’est pas tous les jours qu’il devra affronter tous ces paramètres-là : du vent, un joueur en état de grâce et à l’aise sur terre battue", souligne-t-il.
Paul-Henri Mathieu, qui a croisé Nadal à dix reprises, ne dit pas autre chose : "Sur ce tournoi, il gagne quand même ses premiers tours assez facilement, rappelle-t-il. Oui, les premiers sets étaient accrochés mais il a souvent fait ça en carrière. Il met son adversaire sous une pression terrible au premier pour mieux dérouler ensuite. Face à Fognini, il était dans un jour sans face à un adversaire qu’il n’apprécie pas trop."
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Court physiquement ?

Il n’empêche. Sur cette semaine monégasque, Nadal n’a jamais dégagé le sentiment de puissance habituel, celui qui lui permet de dicter l’échange. Même lui l’a reconnu face à la presse depuis Barcelone, affirmant avoir été "irrégulier" : "Je n'ai pas affiché le niveau que j'aurais souhaité", a-t-il fini par lâcher.
La raison semble évidente : sa caisse physique sans doute un peu trop légère, après une coupure d’un mois et un passage sur terre peut-être moins évident qu’à l’accoutumée. "C’est une question de temps, développe Di Pasquale. Forcément, on a envie de revenir dans un tournoi qu’on a déjà gagné onze fois, qui rappelle des souvenirs. Il lui manquait quelques jours, même si c’est un terrien pur jus."
Pour PHM, il est urgent d’attendre Barcelone avant de tirer la sonnette d’alarme. "On a pu le sentir résigné par moments, ce qui est nouveau, avance-t-il. Peut-être qu’une douleur physique est là, on verra ça dès Barcelone cette semaine. S’il est amené à perdre, on pourra se poser des questions. Mais sinon, je ne suis vraiment pas inquiet."
Même s’il perd un ou deux matches d’ici Roland, rien de dramatique
Cette résignation supposée prend encore plus d’écho avec les propos de Toni, son oncle, affirmant qu’il n’était "plus un joueur de tennis blessé" mais un "blessé qui joue au tennis". C’est évidemment le motif d’inquiétude principal pour le numéro 2 mondial, plus sujet aux blessures au fil des années. Surtout que son discours après match laissait transparaître une certaine fatalité qui ne colle pas aux personnage. "C’est vrai qu’il l’a avoué après coup et c’est assez rare pour le souligner, note Di Pasquale. En réalité, s’il peut remettre ses habitudes en place, il n’y aucune raison qu’il ne gagne pas Roland-Garros. Il faut vraiment qu’il ne coupe plus d’ici là, c’est tout."
Le son de cloche est identique chez Paul-Henri Mathieu : "Même s’il perd un ou deux matches d’ici Roland, il n’y a rien de dramatique, nuance-t-il. Il faut simplement qu’il arrive en forme. Porte d’Auteuil, avec ce format en trois sets, il aura le temps de se poser physiquement et prendre un ascendant psychologique sur ses adversaires." Le principal intéressé, lui-même, se veut optimiste pour la suite. "J'espère être prêt à bien jouer. Et si ce n'est pas ici à Barcelone, ce sera à Madrid, à Rome ou à Roland-Garros", a estimé le Majorquin qui n'a toujours pas gagné le moindre titre cette saison.
Finalement, malgré les défaillances et le sentiment d’un Nadal plus friable qu’à l’accoutumée sur terre battue, personne ne veut s’affoler. "S’il est en forme, il reste très au-dessus", conclut PHM. À l’Espagnol de le prouver une nouvelle fois. Histoire qu’on se réhabitue tous à l’extraordinaire.
Rafael Nadal
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