Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

ATP Cincinnati : Malédiction conjurée et ambition assumée, Zverev n'a peut-être jamais été aussi attendu

Maxime Battistella

Mis à jour 20/08/2021 à 21:37 GMT+2

ATP CINCINNATI - Sacré champion olympique à Tokyo, Alexander Zverev a renoué avec le circuit ATP cette semaine dans l'Ohio. Alors qu'il n'avait jamais franchi un tour à Cincinnati, le numéro 5 mondial a surfé sur sa confiance actuelle pour rallier les quarts de finale. Mais il vise désormais beaucoup plus haut que cela.

Alexander Zverev à Cincinnati en 2021

Crédit: Getty Images

Quand le chat n'est pas là, les souris dansent. L'adage correspond bien à ce que vivent Daniil Medvedev, Stefanos Tsitsipas et Alexander Zverev lors de cette tournée nord-américaine de préparation à l'US Open. En l'absence de l'incontesté et incontestable patron du circuit Novak Djokovic, ainsi que de ses comparses usés du "Big 3", le Russe et le Grec ont déjà bien saisi l'opportunité de briller au Canada puisque le premier est allé chercher le titre et le second a impressionné jusqu'à sa demi-finale perdue de justesse face à Reilly Opelka. Et à Cincinnati, l'Allemand les a rejoints, prêt à son tour à se tailler la part du lion.
Car s'il a fait l'impasse sur le Masters 1000 de Toronto, le grand Sascha avait une bonne raison : il s'est accordé quelques jours de repos supplémentaires après être allé chercher l'or aux Jeux de Tokyo. Un succès d'autant plus important pour le joueur de 24 ans qu'il l'a conquis avec la manière en mettant fin à la série de 21 victoires consécutives du numéro 1 mondial en demi-finale. Sa reprise dans l'Ohio était par conséquent très attendue. Allait-il rester sur sa dynamique dorée dans un tournoi qui ne lui réussissait pas du tout jusqu'ici ?
picture

Retour autoritaire pour Zverev : l'Allemand n'a fait qu'une bouchée d'Harris

Quand il m'ont présenté comme le champion olympique, ça m'a donné la chair de poule
En six tentatives précédentes, aussi incongru que cela puisse paraître, Alexander Zverev n'avait jamais gagné un match (dans le grand tableau) à Cincinnati. Mais cette semaine, il a mis fin à ce cercle vicieux. "Je suis heureux de la manière dont je joue désormais et d'obtenir ma première victoire en sept ans ici. C'est bien évidemment un super début de semaine pour moi", a souligné l'intéressé après avoir battu Lloyd Harris (7-6, 6-2) lors de son entrée en lice mercredi. Un succès inaugural suivi d'un autre, tout aussi convaincant en huitième de finale contre Guido Pella (6-2, 6-3).
En y ajoutant son titre à Tokyo, l'Allemand en est désormais à 8 matches gagnés consécutivement, une série au cours de laquelle il n'a perdu qu'un set contre… Djokovic. S'il y a quelques années, ce nouveau statut de champion olympique lui aurait peut-être pesé, son expérience (malgré son jeune âge) lui permet d'en tirer plutôt une certaine confiance. "C'est super. Quand je suis arrivé sur le court et qu'ils m'ont présenté comme le champion olympique, ça m'a donné la chair de poule. Ça m'a même rendu nerveux au début je dois dire, parce c'est un sentiment spécial", a-t-il encore confié.
picture

La victoire et les larmes : Zverev très ému après son succès sur Djokovic en demi-finale

Une (mini) traversée du désert salutaire en 2019

Très puissant et solide en fond de court, Zverev fonde une partie de ses succès actuels sur sa position sur le court. Il colle beaucoup plus à sa ligne de fond qu'il y a deux ans, lorsqu'il avait traversé une phase de doute et de stagnation dans son tennis. A l'époque, il avait essuyé bien des commentaires acerbes, voire quelques opinions définitives sur ses limites tennistiques. Il faut dire qu'il avait (mal) habitué auparavant le circuit et les observateurs à une progression linéaire et une ascension éclair : à tout juste 20 ans, il comptait déjà 6 titres dont deux Masters 1000 conquis à Rome et Montréal (en 2017) et avait émergé quelques semaines à la place de numéro 3 mondial.
Son passage à vide en 2019 a permis à d'autres membres de la fameuse "Next Gen" de prendre la lumière à sa place, au premier rang desquels Daniil Medvedev et Stefanos Tsitsipas. Zverev en a profité pour se reconstruire dans l'ombre depuis une saison et demie pour revenir clairement dans le jeu. Comme le Russe (US Open 2019, Open d'Australie 2021) et le Grec (Roland-Garros 2021), il a goûté à une finale en Grand Chelem à Flushing Meadows l'an dernier, passant d'ailleurs plus près de la consécration face à Dominic Thiem, que ses deux comparses battus à chaque fois de leur côté par Djokovic.
picture

Alexander Zverev - ATP Cincinnati

Crédit: Getty Images

De la frustration de Flushing à l'or olympique, une confiance à nouveau au zénith

Son échec d'un rien à New York l'an passé a même solidifié son ambition. Zverev l'a lui-même avoué des mois après, il a fait des cauchemars de cette opportunité manquée et n'a eu depuis qu'une obsession : se donner les moyens de conquérir le Graal en Majeur. Malgré tout, beaucoup d'observateurs y compris parmi ses collègues-joueurs voient plutôt Medvedev voire Tsitsipas franchir cette étape avant lui. Car le numéro 5 mondial traîne comme un boulet une plus grande inconstance, notamment sur le plan mental.
Mais son tout récent sacre olympique l'a peut-être bien fait changer de dimension, y compris sur cet aspect. Après sa performance remarquable face à Djokovic, le natif de Hambourg a totalement assumé son statut de favori en terrassant Karen Khachanov en finale à Tokyo. Ce supplément de confiance, qui pourrait bien faire la différence dans les semaines à venir, se manifeste particulièrement au service. Si sa première balle fait toujours autant de dégâts, son bras ne tremble presque plus sur seconde : il a ainsi limité dernièrement son quota de doubles fautes (une seule contre Harris, trois face à Pella).
Alors que son retour à Flushing Meadows approche, Zverev semble avoir les clés pour prendre une revanche éclatante sur son destin. Encore faut-il le confirmer sur cette fin de semaine à Cincinnati, d'abord face à Casper Ruud en quart. "Je suis encore un peu sur mon nuage (après sa médaille d'or, NDLR). Mais j'ai extrêmement faim, je ne suis pas encore satisfait", avait-il d'ailleurs prévenu avant le tournoi. Une victoire éventuelle sur l'un de ses acolytes Tsitsipas et Medvedev (voire les deux) et un nouveau trophée en Masters 1000 lui permettraient d'aborder son grand défi dans des conditions idéales. Avant peut-être de recroiser la route du "Djoker" en quête de Grand Chelem calendaire à New York.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité