Carlos Alcaraz après sa défaite contre Djokovic : "Je suis fier et, honnêtement, je ne sais pas pourquoi j'ai pleuré"

Pour livrer un grand combat, il faut être deux. Et celui de cette nuit fut absolument gigantesque. Carlos Alcaraz a perdu, certes. Mais il a poussé Novak Djokovic jusqu'au fin fond de ses retranchements pour offrir une finale d'une folle intensité (5-7, 7-6, 7-6). Le Serbe a fini par déchirer son polo de bonheur, ce qui donne une certaine idée de son soulagement. En face, l'Espagnol avait bien du mal à contenir ses sanglots. Pourtant, avec quelques minutes de recul, le numéro 1 mondial a préféré garder le positif.

"Je suis fier de moi. Honnêtement, je ne sais pas pourquoi j'ai pleuré parce que je me suis battu jusqu'à la dernière balle, a rembobiné Alcaraz en conférence de presse. J'ai failli battre l'un des plus grands joueurs de notre sport. C'est fou d'en parler maintenant, mais j'ai quitté le court vraiment, vraiment heureux de ce que j'ai fait." Comme son adversaire, le dernier vainqueur de Wimbledon est passé par toutes les émotions.

Il a d'abord étouffé Djokovic qui fut à deux doigts du précipice. Il lui a fallu ensuite digérer le retour en grâce du Serbe et sauver sa peau sur des points importants. Ce qu'il fit avec brio en effaçant quatre balles de match, dont certaines avec un soupçon de génie, et 12 des 13 breaks contre lui dans la dernière manche. Alcaraz a vendu chèrement sa peau en prenant des risques sur les points les plus importants, notamment au filet.

"Je me sens à l'aise de jouer le service-volée, parfois. Bien sûr, à ce moment-là, je voyais que depuis la ligne de fond, il était encore plus difficile pour moi de gagner un point, a-t-il expliqué. Mon entraîneur m'a dit la même chose depuis les tribunes : 'Va au filet. Va au filet'. Je voyais que ça marchait, alors j'ai décidé de le faire plus souvent dans le troisième set parce que, comme je l'ai dit, physiquement, j'étais à la limite."

Djokovic a alors dû s'employer comme rarement. "J'ai tout laissé sur le court", a continué l'Espagnol. Après la rencontre, le Serbe a tressé les louanges de son jeune adversaire comparant le combat du jour aux plus grandes conquêtes de sa carrière, notamment face à un autre Espagnol qui refuse la défaite : Rafael Nadal. "Pour moi, c'est formidable d'entendre ce genre de choses de la part de Novak, qui a joué des matches emblématiques, des matches historiques, s'est réjoui Alcaraz. Il a dit que certains matches contre moi étaient parmi les plus difficiles qu'il ait joués, c'est formidable. Cela signifie que mon équipe et moi-même faisons du bon travail, que nous sommes sur la bonne voie." Cela donne surtout envie de revoir ces deux-là face à face, et, si possible, le plus rapidement possible.