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Murray reste de marbre

Eurosport
ParEurosport

Publié 26/02/2010 à 11:08 GMT+1

Andy Murray collectionne les mécontents. Après la colère de Jean-François Caujolle à Marseille, le sponsor principal du tournoi de Dubaï a fait savoir sa déception à l'égard du Britannique qui a jeté un froid cette semaine : "L'important, c'est d'être prêt pour Indian Wells". Djokovic a réagi.

2010 ATP Dubai Andy Murray

Crédit: Eurosport

Andy Murray a le sens des priorités. Pour le Britannique, tendu comme un arc vers ses objectifs principaux : gagner un tournoi du Grand Chelem, devenir N.1 mondial, il ne s'agit pas de traîner en route. Le calendrier ATP est miné par l'accumulation de tournois, clairement déséquilibré lors du premier semestre, et les meilleurs doivent faire des impasses pour optimiser leur propre calendrier.
L'Ecossais a donc négligé Marseille et profité de Dubaï pour remettre son tennis en place et faire quelques expérimentations. L'objectif, ce sont les deux gros tournois américains d'Indian Wells et Miami, ces "proto-Grand Chelem" qui rapportent beaucoup de points ATP et les derniers grands rendez-vous avant la saison sur terre. C'est logique mais c'est cruel pour les tournois intermédiaires et leurs spectateurs. Entre maladresses et cynisme, Murray et le tournoi de Dubaï ont remis les pieds dans le plat.
Battu par Janko Tipsarevic, Murray a lancé sans sourciller (repris dans L'Equipe) : "J'aurais préféré gagner mais j'ai surtout pris ce match comme un laboratoire. J'ai essayé des trucs nouveaux, j'ai fait beaucoup de services volée, j'ai moins slicé en revers et c'était instructif." Très instructif aussi pour John Beddington, consultant chez Barclays le sponsor (britannique) officiel du tournoi : "C'est très décevant pour nous que cela puisse indiquer qu'il ne prend pas le tournoi au sérieux" (sur guardian.co.uk). Dubaï, qui a été récemment au coeur de l'actualité internationale, a misé énormément sur le sport pour construire l'image de la ville-Emirat. Financièrement, cette place-forte de la production pétrolière mondiale a su attirer les plus grands sportifs, dont Roger Federer, qui y possède une résidence.
Dubaï : un "laboratoire"
Ce tournoi hivernal, supposé réchauffer les joueurs de tennis, a donc laissé Murray de marbre. Il avait cependant eu droit au "grand jeu" : visite du nouvel et luxueux hippodrome de Mayden, logement somptueux dans une suite du Burj al-Arab ("le plus luxueux endroit du monde", dit la promo du lieu) et surtout d'un chèque de 500 000 dollars pour constater la présence de l'ambition N.4 mondial. Si Murray semble prendre tout ceci pour de l'argent comptant, il ne fait que répéter ce que Roger Federer a déjà formulé moins clairement par le passé : l'essentiel, ce sont les Grand Chelem et les Masters 1000, et le reste du temps, on peut travailler son tennis sans dommages. Mais il est vrai que le tact du Suisse n'est pas un atout partagé par tous les "Top 10".
Le bilan de cette semaine étonnante, qui a vu toutes les têtes de série du tournoi sortir très rapidement à l'exception de Novak Djokovic, c'est que le marketing de l'ATP a encore beaucoup de boulot sur la planche, et que Murray est en train de se tailler une sacrée réputation après tant d'efforts de polissage de sa propre image. Djokovic, N.2 mondial appliqué qui a lui définitivement quitté son costume de guignol, a tenu à intervenir : "Quand vous êtes top 10 dans le monde, vous avez une certaine responsabilité. Vous ne pouvez pas juste vous présenter et vous entraîner." Djokovic, qui évoquait déjà un changement de formule de la Coupe Davis, qui a créé un tournoi à Belgrade, incarne, à l'autre bout de la table de Murray, le joueur engagé dans le futur de l'ATP. Qui aura raison, celui qui ne s'occupe que de sa propre carrière ou celui qui veut assumer ses (ou "des") responsabilités ? Réponse, non pas à Dubaï, mais à Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open...
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