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ATP Dubai : Ugo Humbert titré et en progression permanente : "Ce titre ne sort pas de nulle part"

Maxime Battistella

Mis à jour 03/03/2024 à 01:47 GMT+1

Titré sur le circuit pour la sixième fois de sa carrière en six finales, après avoir battu Alexander Bublik (6-4, 6-3) à Dubai, Ugo Humbert a pris une nouvelle dimension qui se traduira par sa présence dans le Top 15 la semaine prochaine. Et si le Messin a ébloui aux Emirats arabes unis, il récolte surtout les fruits d'une progression régulière. Les fondations sont solides pour la suite.

Humbert en mode "perfect" : les temps forts de sa finale victorieuse face à Bublik

"J'ai joué un tennis fantastique cette semaine." En peu de mots lors de la cérémonie de remise des trophées à Dubai samedi, Ugo Humbert a résumé ce que tous ceux qui ont suivi son parcours ont constaté. Oui, le Messin a été impressionnant aux Emirats arabes unis autant techniquement, physiquement que mentalement. Et il ne s'agit pas ici d'un excès de chauvinisme. Deux membres du Top 10, Hubert Hurkacz et Daniil Medvedev, ainsi qu'Alexander Bublik en finale l'ont constaté à leurs dépens. Le numéro 1 tricolore sera le 14e meilleur joueur du monde lundi, et ce n'est que mérité.
Car avec sa formidable patte gauche, il fait des merveilles. Et pas seulement. "Même s'il a progressé un peu dans tous les secteurs, j'en retiens deux, observe Arnaud Clément qui a commenté le tournoi ATP 500 sur Eurosport. D'abord, sa manière de bouger. Il défend en se tenant près de sa ligne. C'est un contreur, il ne se met pas cinq mètres derrière sa ligne, mais il est beaucoup plus capable de contrôler les attaques adverses. Il perd très peu de terrain, ce qui veut dire qu'il a progressé physiquement, qu'il est plus vif, plus rapide. Il a dû prendre en force du bas du corps. Ensuite, c'est son côté coup droit, qui n'était pas le plus fort à l'origine – il était bien plus solide en revers –, qui s'est beaucoup amélioré. Il faut voir les dégâts qu'il est capable de faire avec. Il est très solide et super stable."

Plus intense, plus explosif et plus lucide

Medvedev, pourtant connu pour ses qualités exceptionnelles en défense, s'est retrouvé à de multiples reprises à plusieurs mètres de la balle, impuissant lors de la demi-finale. La vitesse du court à Dubai – l'une des surfaces les plus rapides sur le circuit – y est pour quelque chose, indubitablement. Mais ce qui ne fait pas non plus le moindre doute, c'est que ces derniers mois, Humbert a effectivement beaucoup gagné en explosivité en coup droit. Son coach Jérémy Chardy, connu pour son punch de ce côté quand il jouait, n'y est sûrement pas pour rien.
Plus important encore, ce sont les intentions du Messin qui font la différence. "L'autre point marquant, c'est l'intensité qu'il est capable de garder, souligne notre consultant. Pour battre ces joueurs-là, les Hurkacz et Medvedev, à la régulière, c'est essentiel. Il trouve avec son jeu d'attaque des solutions dans les moments compliqués, notamment au retour. Il arrive à faire des petits ajustements, de position, d'adaptation. Contre Hurkacz par exemple, il avait dû remporter à peine deux points à la relance dans le premier set, et puis il a trouvé le déclic pour le retourner comme peu peuvent le faire contre ce serveur-là. C'est très costaud. Et ce sont des progrès que l'on voit depuis la seconde partie de saison 2023 qui se traduisent sur le court de manière assez logique. Ce ne sont pas des victoires qui arrivent comme ça de nulle part."
Dans la tête de Humbert, tout est clair. Ce qui l'aide d'autant mieux à gérer les moments de tension. Et l'ancien capitaine de Coupe Davis d'ajouter : "Quand il sert pour le titre, il est rattrapé par le stress, il se crispe, il ne bouge plus, le bras ne passe pas. Et pourtant, il continue à y aller. C'est aussi sa force. Il joue juste. Il développe son tennis offensif avec beaucoup de justesse, rarement de la précipitation. Dès qu'il a une ouverture, il y va. Et c'est ça qui est extrêmement gênant pour ses adversaires. C'est une pression permanente. Si tu joues une balle moyenne contre lui, tu sais que tu vas être en difficulté. Et il fait beaucoup rater ses adversaires à cause de ça."
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La boulette : le directeur du tournoi de Dubai confond Humbert et Bublik

Aller chercher des quarts et des demies en Grand Chelem, ce doit être son objectif
Désormais 14e mondial alors qu'il n'était pas dans les 100 premiers il y a un peu plus d'un an, l'objectif suivant est tout trouvé : le Top 10. Humbert ne souffrirait vraisemblablement pas du syndrome de l'imposteur dans cette élite, lui qui a gagné la moitié de ses matches contre ses membres (12 sur 24, et même 4 sur 7 contre le Top 5). Mais il lui reste près de 800 points à combler. Pour y arriver, il n'a pas vraiment le choix, il faut aussi transformer l'essai en Masters 1000 où il n'a atteint que deux quarts de finale jusqu'ici. Et ce pourquoi pas dès Indian Wells ?
"Les Masters 1000 et les ATP 500 type Dubai, c'est à peu près la même histoire quand même. C'est le même format de match, il faut être capable de jouer plusieurs Top 10 d'affilée et il a montré qu'il pouvait faire ce genre d'enchaînement. Nous étions nombreux à dire qu'il pouvait se rapprocher du Top 10 vu sa fin de saison 2023. Il est 14e après deux mois en 2024, on ne va pas dire l'inverse ! Mais à ce classement-là, toutes les places, il faut aller les chercher, insiste Arnaud Clément. Ce n'est plus pareil. Il ne faut pas vraiment se concentrer sur le classement, mais sur les tournois qui arrivent pour faire de gros points. Il y a les Masters 1000, et puis après, aller chercher des quarts, des demies en Grand Chelem. C'est ce qui doit être son objectif, parce que son tennis est très perturbant pour tout le monde."
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