Masters 1000 Monte-Carlo - Quarts de finale : Ugo Humbert bute sur Casper Ruud aux portes des demies (6-3, 4-6, 6-1)

Il a été exemplaire jusqu'au bout, mais il est tombé sur plus fort que lui. Ugo Humbert a vu vendredi sa belle aventure s'arrêter dans le Masters 1000 de Monte-Carlo face à Casper Ruud, 10e mondial et double finaliste à Roland-Garros. Le Français a tout donné, a montré une combativité irréprochable mais a fini par logiquement baisser pavillon face au Norvégien en trois sets (6-3, 4-6, 6-1) et 2h05 de jeu sur le court Rainier-III. Il échoue donc pour la troisième fois aux portes du dernier carré dans cette prestigieuse catégorie de tournoi. Son bourreau défiera, lui, le numéro 1 mondial Novak Djokovic pour une place en finale.

Certaines défaites sont moins amères que d'autres. Et celle qu'a subi Ugo Humbert ce vendredi sur le Rocher en fait partie. Pourquoi ? Tout simplement parce que le Français, par son attitude de guerrier, son langage corporel positif, a changé l'âme d'un match qui menaçait de tourner court. Mené 6-3, 2-0 et semblant impuissant face au tennis de terrien si solide de son rival, le Messin a persévéré, serrant le poing après chaque échange remporté. Et il en a été récompensé en instillant le doute dans l'esprit de Ruud, qui dominait pourtant de la tête et des épaules jusqu'ici.

Baladé d'un bout à l'autre du court par les grandes frappes bombées du Norvégien, Humbert n'avait a priori pas les armes pour rivaliser en fond de court. Mais sa détermination et son agressivité à la relance ont progressivement payé dans le deuxième acte. A tel point qu'après avoir concédé le débreak (6-3, 2-2), Ruud est totalement sorti du match en offrant sur un plateau à nouveau son engagement à Humbert (quatre erreurs dont deux doubles fautes). Et ce dernier a fait preuve d'un sacré caractère pour confirmer son avantage après un jeu long de 12 minutes (6-3, 2-4).

Par son punch en coup droit long de ligne, mais aussi sa capacité à prendre la balle tôt en coup droit court croisé, Humbert a fait progressivement reculer Ruud. Et même dans le bras de fer du fond, le rapport de forces s'est équilibré, le Français faisant preuve de patience pour attaquer la bonne balle. Revenu à une manche partout, il a alors éprouvé le besoin de sortir du court pour se remettre de ses émotions. Une pause toilettes qui l'a peut-être plus desservi qu'autre chose, cassant son propre rythme. Certes, Humbert ne s'est pas fait breaker d'entrée de troisième manche mais lors de son jeu de service suivant, Ruud exploitant parfaitement sa baisse d'intensité (6-3, 4-6, 3-1).

Le Français a ainsi payé les efforts de la veille lors de sa remontée contre Lorenzo Sonego, même s'il a obtenu des occasions de débreak dans le jeu suivant dont une sauvée par une défense prodigieuse du Norvégien. Une fois à nouveau aux commandes, ce dernier a retrouvé tout son punch, notamment côté coup droit, et a logiquement enfoncé le clou dans une fin de match à sens unique. Mais Humbert n'aura pas à rougir : sur sa pire surface, le Français a joué un tennis décomplexé susceptible de le porter encore plus que la 13e place mondiale qui sera la sienne lundi prochain.