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Novak Djokovic et la politique des petits pas

Laurent Vergne

Mis à jour 27/06/2017 à 19:07 GMT+2

ATP EASTBOURNE – Novak Djokovic est la tête d'affiche inattendue du tournoi d'Eastbourne, cette semaine. Le Serbe, toujours en quête de sa confiance évaporée au fil des mois, a besoin de matches et surtout de victoires. Même à petite échelle. Dans sa situation, tout est bon à prendre avant un rendez-vous comme Wimbledon.

Novak Djokovic à Eastbourne.

Crédit: Getty Images

A Eastbourne, on se frotte les mains. Les organisateurs ont reçu la semaine dernière une nouvelle en forme de divine surprise, comme un cadeau de Noël en plein mois de juin : Novak Djokovic en personne a demandé une wild-card afin de s'aligner dans la station balnéaire de la côte sud de l'Angleterre. Grande attraction du tournoi, le Serbe est entré en scène mardi pour disputer son huitième de finale face au Canadien Vasek Pospisil, issue des qualifications. Enfin plutôt un jeu - remporté - et huit petites minutes passées sur le court, la pluie reportant la suite des événements à mercredi.
Voir Djokovic à Eatsbourne est un événement à double titre. D'abord parce que Nole n'avait plus disputé le moindre match entre Roland-Garros et Wimbledon depuis... 2010. Une méthode qui ne l'avait pas empêché de s'imposer à trois reprises sur le Centre Court (2011, 2014, 2015) et d'atteindre la finale en 2013. Mais plus rare encore est sa présence sur un tournoi la semaine précédant le coup d'envoi d'un tournoi du Grand Chelem.
Rien n'est normal toutefois dans la situation actuelle de Djokovic. Et le fait qu'il ait éprouvé le besoin de jouer juste avant Wimbledon en dit au final assez long sur ses tourments du moment. "Ces dernières années, j'ai eu la chance de connaitre beaucoup de succès pendant la première moitié de saison. C'est pour ça que je n'éprouvais pas spécialement le besoin de jouer sur gazon avant Wimbledon. Puis la transition entre Roland-Garros et Wimbledon était plus courte, seulement deux semaines", a-t-il expliqué lundi.

A double tranchant

Il y en a désormais trois, laissant davantage d'opportunités. Mais pourquoi privilégier la toute dernière semaine plutôt que le Queen's ou Halle ? "Parce que j'avais le sentiment que ça venait trop tôt pour moi, a justifié le Djoker. J'avais besoin de repos, d'une coupure. Voilà pourquoi je suis à Eastbourne. Puis c'est un nouvel endroit pour moi, un tournoi que je ne connaissais pas, alors ça me donne une motivation supplémentaire de bien faire."
Le pari de Djokovic est à double tranchant. S'il est performant cette semaine, s'il soulève le trophée par exemple, il abordera Wimbledon avec un petit coup de boost psychologique. Surtout quand, comme lui, on n'a remporté qu'un seul titre au cours des dix derniers mois, en janvier, à Doha. A l'inverse, s'il connait un nouveau couac, l'option Eastbourne n'aura fait que renforcer sa crise du moment.
Mais sans doute a-t-il estimé qu'il n'avait pas le choix. Un peu comme s'il s'était dit "de toute façon, ça ne peut pas être pire". De son point de vue, il a donc plus à gagner qu'à perdre dans le cadre champêtre du Devonshire Park. Au fond, après l'avoir entendu évoquer l'hypothèse d'un break significatif après sa défaite contre Dominic Thiem à Roland-Garros, il est plutôt rassurant de l'entendre dire qu'il est "excité" à l'idée de jouer à Eastbourne.
Ce n'est certes pas cette semaine qu'il saura s'il est en mesure de tourner enfin le dos à ses mois de doute. Mais après les bonds de géant pendant des années, Djokovic s'accommode aujourd'hui de la politique des petits pas...
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Novak Djokovic

Crédit: Getty Images

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