ATP Finals 2023 | Stefanos Tsitsipas : "Je suis dégoûté, c'est la deuxième fois que ça m'arrive au Masters"

C'est un cauchemar que personne n'aimerait vivre. Avoir tout fait pour se qualifier pour l'une des épreuves les plus notables de la saison, y être parvenu et devoir finalement y renoncer. Carlos Alcaraz en avait fait l'expérience l'an dernier en déclarant forfait quelques jours avant les ATP Finals. Pour Stefanos Tsitsipas, ce fut en quelque sorte pire mercredi. Car il avait déjà entamé la compétition avec une défaite derrière lui, et il a dû renoncer alors que son deuxième match contre Holger Rune avait à peine commencé, trahi par son corps et plus spécifiquement son dos.

Il n'a tenu que trois petits jeux et est sorti du court avec difficulté, incapable de porter son sac et sous quelques sifflets de spectateurs déçus. Vu les rumeurs autour de son cas ces derniers jours, le Grec aurait-il pu anticiper cet abandon en laissant sa place à Hubert Hurkacz ? "Toutes mes excuses aux fans et au public venus me soutenir aujourd'hui et regarder le match. Je suis vraiment dégoûté de ne pas avoir pu finir. C'est dommage aussi de ne pas donner ma place à quelqu'un qui aurait pu essayer de faire quelque chose", a-t-il concédé en conférence de presse.

Avant de préciser dans la foulée ce qui l'avait poussé à s'aligner. "Mes docteurs ont suggéré que je joue, m'ont donné le feu vert pour y aller et essayer, donc… Malheureusement, mes sensations étaient terribles. J'ai fait tout mon possible pour être prêt pour ce match mais ça n'a pas marché. Je n'ai pas passé beaucoup de temps sur le court ces derniers jours. J'avais un petit peu de difficultés à me déplacer. Et c'est difficile de rivaliser sans pouvoir bouger correctement. C'est du tennis, pas des fléchettes. J'ai senti que quelque chose n'allait pas lors de l'échauffement en servant. La douleur m'a frappé violemment au dos, j'ai su à ce moment-là qu'il était possible que je n'aille pas au bout. La douleur était très grande, j'ai joué des matches en ayant mal par le passé, en serrant les dents, mais c'était clairement trop. J'ai eu à prendre cette décision difficile."

La blessure de Tsitsipas a donc fait bien des malheureux. Le Grec lui-même d'abord qui retrouvait des sensations ces dernières semaines après un été américain et un automne chinois compliqués, Hubert Hurkacz ensuite qui jouera un troisième match de poule sans espoir de se qualifier et le public enfin, auquel une exhibition entre le Polonais et Taylor Fritz a été proposée pour combler le vide. Mais il serait bien sévère de faire un procès au numéro 6 mondial qui n'a pas manqué de respect au Masters, bien au contraire.

Les spasmes dorsaux peuvent parfois être contrôlés lors d'un tournoi, Roger Federer en sait quelque chose, lui qui avait gagné Wimbledon notamment en 2003 et 2012 dans ces conditions, profitant au mieux des jours de repos entre les matches. Selon une consoeur greque, Tsitsipas souffrirait d'un oedème dans le bas du dos depuis Shanghai. Malgré la douleur, il s'était tant battu pour se remettre d'aplomb à Anvers (où il a aussi joué le double), Vienne et Bercy et être présent pour ce rendez-vous de prestige qu'il a peut-être trop tiré sur la corde.

"Le circuit est très exigeant. Nous jouons beaucoup de matches à un très haut niveau et à une très haute intensité toute la saison. Il y a peut-être quelques rares occasions au cours desquelles je vais plier un match 6-2, 6-3 ou 6-2, 6-1. Mais ces matches n'arrivent pas souvent. Comment expliquer cette blessure ? C'est peut-être à cause d'un manque de repos. J'ai beaucoup chassé les points et le classement, je me pousse vraiment jusqu'à la limite. Il y a aussi un phénomène de surcharge de travail ou de matches, ça pourrait être ça aussi", a noté celui qui jouait son 75e match de la saison.

Un crève-cœur d'autant plus difficile à supporter qu'une mésaventure semblable lui était arrivée il y a deux ans, à ceci près qu'il avait déclaré forfait avant son deuxième match à l'époque. C'est peut-être aussi à cause de ce souvenir qu'il a tenté cette fois sa chance jusqu'au bout. "C'est vraiment malheureux. Ça fait deux éditions du Masters à Turin (avec 2021, NDLR) où je dois me retirer du tournoi. Ça ne m'était jamais arrivé avant, ou à très peu d'occasions. Ça me fait beaucoup de mal parce que ce tournoi est celui qui signifie le plus pour moi avec les Grands Chelems", a-t-il conclu.