ATP Genève | Novak Djokovic après sa défaite en demi-finale : "Bien sûr que je suis inquiet"

Les prochaines semaines diront si le passage de Novak Djokovic à Genève a été réellement un échec. Mais du point de vue du résultat brut, il est clair que le Serbe espérait autre chose de sa venue sur la terre battue suisse qu'une défaite en demi-finale contre le 44e joueur mondial en défendant à moitié ses chances. Très fébrile physiquement, il a ainsi perdu les six derniers jeux de la partie qui l'opposait à Tomas Machac (6-4, 0-6, 6-1), donnant même l'impression de balancer quelque peu les derniers points. Mais que s'est-il donc passé ?

Le numéro 1 mondial a éclairci le mystère en conférence de presse, révélant qu'il souffrait de maux d'estomac. "Je n'ai pas passé une super nuit, et aujourd'hui (vendredi) c'était difficile. J'avais des sensations horribles durant la première partie du match. Je ne veux enlever aucun mérite à (Tomas) Machac, qui a mérité sa victoire, mais je ne sais pas quoi penser de ce match. Je préfère l'oublier. Je ne sais pas non plus comment j'ai pu gagner le deuxième set", a-t-il confié.

Pris de tremblements au milieu du premier acte lors d'un changement de côté, Djokovic est apparu très en difficulté dans ses déplacements latéraux. Il s'est même clairement économisé au maximum en renonçant à s'engager dans certains échanges, voire en ne faisant pas du tout l'effort pour aller chercher une balle en plein point. Le Serbe a pris un cachet avant le début de la deuxième manche et a joué par intermittences parfois brillamment en quelques coups de raquette.

Emmené dans ce faux rythme, Machac s'est complètement perdu à son tour avant de se retrouver. En réengageant le bras de fer, le Tchèque a logiquement pris le dessus. Bien qu'amoindri, Djokovic a tiré du positif de sa semaine. "Le bilan est bon. J'espérais jouer plus d'un match en venant ici, et j'en ai disputé trois. Mais j'aimerais pouvoir me sentir mieux. Ce n'est pas agréable de souffrir de la sorte sur le court. C'est dur de se concentrer sur le tennis quand on a d'autres soucis en tête. J'espère juste être prêt et en bonne santé pour Roland-Garros", a-t-il insisté.

Le temps presse en effet pour le tenant du titre : il n'a que peu de jours pour reprendre des couleurs avant d'entamer la défense de son titre à Paris. Mais faisant partie de la partie haute du tableau, il devrait pouvoir ne se lancer dans le tournoi que mardi face à Pierre-Hugues Herbert, ce qui lui donnerait trois bons jours de repos. Il n'empêche : le niveau de tennis encore très sinusoïdal montré cette semaine à Genève n'est pas vraiment de nature à avoir boosté sa confiance. Lui-même le reconnait.

"Bien sûr que je suis inquiet. Je n'ai pas bien joué du tout cette année, à part quelques matches par-ci par-là. Les choses sont ce qu'elles sont. Je ne me vois pas comme un favori à Paris. J'essaierai de prendre les matches les uns après les autres", a-t-il considéré. Pas du genre à verser dans l'excès d'humilité, le Serbe sait que l'heure est grave. Mais en tennis, d'une semaine à l'autre, tout peut aller très vite. Il serait prématuré d'enterrer l'homme aux 24 titres du Grand Chelem.