ATP Hambourg - Arthur Fils vient à bout d'Alexander Zverev (6-3, 3-6, 7-6) et remporte son plus grand tournoi

21/22, cela pourrait être la note attribuée à Arthur Fils pour avoir remporté son tout premier ATP 500 ce dimanche à Hambourg face à Alexander Zverev. Mais c’est le nombre de balles de break écartées au total par le Français dans ce match joué à l’extérieur, encore un peu plus quand il s’est mis le public à dos après une petite prise de bec avec son adversaire et des petits échanges en forme de “je t'aime mon non plus” avec les spectateurs. Un peu d’insolence de jeunesse, de l’insouciance dans les situations chaudes et une bonne dose de talent pour faire 6-3, 3-6, 7-6 à l’arrivée en 3h34.

Devenir le quatrième plus jeune joueur français à intégrer le top 20 après Noah, Gasquet et Leconte n'a pas été un long fleuve tranquille. Le premier set a eu quelque chose de l’anomalie. D’abord parce qu’Arthur Fils n’avait, avant ce dimanche, remporté que trois matches contre un membre du top 10 dans sa carrière. Alors le voir prendre une première manche dans une finale d’ATP 500 contre Zverev relevait de l’exceptionnel, quand bien même le gamin est immensément doué.

Mais surtout car, du haut de ses 20 ans, il a balayé du revers de la main, et du coup droit, pas moins de neuf balles de break. Jamais déstabilisé dos au mur, pas même suite à un échange houleux avec l'arbitre un peu plus tard dans la deuxième manche à 0/40 avant de remporter sa mise en jeu, Fils a tenu bon jusqu’à faire 6-3. Et ce grâce à une balle de break convertie au premier essai. Comme si l’homme d’expérience sur le terrain, celui qui sait être décisif lorsque le scénario l’exige, c’était lui. Du haut de son palmarès épais d’un ATP 250 glané l'été passé. Et ce, face à un Allemand qui fait partie des tout meilleurs au monde sur ocre en ce moment.

D’ailleurs, la deuxième manche a suivi la logique de la hiérarchie et des statistiques. Même s’il a fallu aller jusqu’à la 17e balle de break pour enfin prendre une mise en jeu du Français, côté Zverev. On a senti l’Allemand monter en puissance pour recoller au score. Mais on a aussi senti un Zverev fébrile, tenter à l'intox d'interrompre des échanges en jugeant, à tort, des balles trop longues. Un agacement qu'il a exprimé verbalement, ce qui a eu le don d'hérisser les poils du Français, qui le lui a fait savoir par un regard glacial au moment de la poignée de main de fin de match.

Reste qu'au moment d'entrer dans le set décisif, entre la tension, le niveau de jeu très élevés, quelques échanges exceptionnels et un public un peu vexé par la jeunesse impertinente du tout juste vingtenaire, tout était en place pour un final d'exception. Ca n'a pas raté. Les deux hommes se sont rendus coup pour coup, montrant à la fois leurs faiblesses, les retours pour Zverev, et leur force, le mental pour Fils. Et ce jusqu'au tie break conclu en champion par le natif de Bondoufle. Un service volée pour commencer, un enchaînement de coups droits semblables à des obus pour enchaîner, une demi-volée de velours pour faire 4-0... il s'est envolé pour aller chercher sa finale, et son premier ATP 500. Et il n'a rien volé à personne en chemin.