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ATP Marseille - Débarrassé de la douleur, Tsonga veut soigner sa sortie : "Je continue à progresser"
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Publié 15/02/2022 à 00:08 GMT+1
ATP MARSEILLE - A 36 ans et après quatre années minées par les blessures, Jo-Wilfried Tsonga peut enfin enchaîner les tournois. Le Manceau, qui affronte son compatriote Gilles Simon au 1er tour de l'Open 13 Provence mardi, espère pouvoir valider sa montée en puissance physique par des victoires et retrouver un niveau qui lui permette de prendre du plaisir jusqu'à la fin de sa carrière.
Jo-Wilfried Tsonga à Rotterdam en 2022
Crédit: Getty Images
Petit à petit, il redevient un joueur de tennis. Retombé au 243e rang mondial après n'avoir joué qu'à 11 reprises (pour une minuscule victoire) lors des saisons 2020 et 2021, Jo-Wilfried Tsonga peut à nouveau pratiquer sa passion qui est aussi son métier. Pour la troisième semaine consécutive, le Manceau de 36 ans (37 en avril) s'aligne ainsi sur un tournoi ATP puisqu'il affrontera son compatriote Gilles Simon dans un duel "vintage" au 1er tour de l'Open 13 Provence. Une belle occasion de poursuivre la remise en route d'une machine un peu rouillée mais qui retrouve peu à peu des repères.
Eliminé au 2e tour du Challenger de Quimper, au 2e tour de l'ATP 250 de Montpellier en poussant le 36e mondial Filip Krajinovic au tie-break du deuxième set, puis au 1er tour de l'ATP 500 de Rotterdam en s'inclinant là aussi au tie-break (9/7) face au 11e mondial Hubert Hurkacz, Tsonga est en forme physiquement mais n'est pas encore satisfait de son jeu. "De mon point de vue, ce n'est pas encore ça, mais je suis très content parce qu'il y a eu une évolution et au fur et à mesure des matchs, je sens bien que les automatismes se remettent en place. Physiquement je suis de plus en plus libéré, je continue à progresser", analyse-t-il.
Engagé en Challenger dans la foulée, il n'a qu'une obsession : jouer
Et pour que les sensations s'améliorent encore, il n'y a pas de secrets : il faut se réhabituer à la compétition, à ses exigences et au stress qui l'accompagne. "J'essaie de jouer un maximum, je ne calcule pas : s'il faut que j'aille jouer un Challenger pour jouer des matchs, j'y vais parce que je sais très bien qu'il n'y a qu'en rejouant des matchs et en faisant le maximum de points et de situations réelles de match que je vais continuer à progresser. Surtout qu'en quatre ans, j'ai joué une année... et ce n'est pas beaucoup", souligne-t-il.
S'il passe le 1er tour de cet Open 13 qu'il a remporté à trois reprises (2009, 2013 et 2017), un éventuel rendez-vous face à Félix Auger-Aliassime l'attend. Homme en forme du moment tout juste auréolé du premier titre de sa carrière à Rotterdam, le Canadien ressemble à un obstacle quasi-insurmontable pour Tsonga. Conscient que ni les invitations ni son classement ne le protègent désormais face à ce type de tirage compliqué, il a anticipé la suite. Après ce tournoi de Marseille, dont il est actionnaire principal, l'ex-numéro 5 mondial est ainsi engagé dans le Challenger de Pau.
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Jo Wilfried Tsonga (Montpellier)
Crédit: Getty Images
Son corps ne lui a laissé quasiment aucun moment de répit ces dernières années : outre une drépanocytose sous-jacente (maladie génétique touchant les globules rouges et provoquant de grosses fatigues), il a souffert des genoux, des vertèbres, de l'articulation sacro-iliaque qui s'est calcifiée, l'obligeant à abandonner au 1er tour de l'Open d'Australie en 2020. Il n'a repris qu'en pointillés la saison 2021 fin février à Montpellier avant d'y mettre un terme sur une défaite au 1er tour à Wimbledon. Mais il s'est bien remis de son dernier pépin, une déchirure au mollet. "Je n'ai plus de douleurs et c'est extraordinaire", se félicite Tsonga.
"Par contre, j'ai des restrictions liées à mes blessures parce qu'on ne sort pas indemne d'une double hernie discale, on ne sort pas indemne d'une opération à chaque genou, on ne sort pas indemne d'une articulation qui s'est figée", souligne-t-il. La perte de mobilité induite l'oblige à compenser et à modifier certaines choses dans son jeu, ce pour quoi il a besoin de jouer des matchs. Alors quel objectif se fixe-t-il ? Le même qu'il s'était fixé en 2019 : "Revenir à un bon niveau pour reprendre du plaisir et partir la tête haute", explique-t-il.
"J'aurais très bien pu me dire : 'J'arrête' quand j'abandonne en Australie en 2020. J'aurais pu me dire : 'Ca va, j'ai assez cravaché depuis un an pour revenir, je suis revenu et je me refais mal... Les médecins ne savent pas pour combien de temps j'en ai, ça peut durer 6 mois comme 5 ans.' J'ai beaucoup hésité, mais j'avais envie de me donner une chance d'arrêter la tête un peu haute et en jouant correctement au tennis. C'est un challenge que je me suis mis : arrêter mais à un moment où je l'ai décidé, à un moment où je suis capable de jouer à un certain niveau", assène Tsonga. En somme, retrouver la maîtrise de son destin pour clore un magnifique chapitre de sa vie
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