Open 13 - 18e mondial, 5 titres : Ugo Humbert, la grosse bête qui monte, qui monte

Vingt jeux et aucun set lâché en trois matches face à Alejandro Davidovich Fokina, Hubert Hurkacz et Grigor Dimitrov, soit les 24e, 8e et 12e joueurs mondiaux. Tout ça en l'espace de trois jours. Oui, Ugo Humbert est en pleine bourre. La tornade messine a balayé tous ceux qui se présentaient à lui à Marseille cette semaine avec une débordante confiance en lui. Dimanche, Dimitrov, tête de série numéro 1 de l'Open 13 et vainqueur du tournoi de Brisbane en janvier, fut la dernière victime d'un joueur bouillant que rien ne pouvait arrêter.

"J'ai fait un très bon match face à un des meilleurs joueurs du monde en ce moment, s'émerveillait Humbert après sa démonstration. Il joue tellement bien, il sert bien, slice beaucoup mais j'ai réussi à rester concentré sur mon service et à être agressif sur mes retours." Rien ne résiste à celui qui aligne désormais onze victoires lors de ses douze derniers matches… et sa cinquième victoire en autant de finales. Ce qui dit quelque chose de la caboche du bonhomme : "En finale, je suis très fort mentalement", reconnaît celui qui partage cette folle statistique avec du beau monde (Hurkacz, Alcaraz, Klizan, Gulbis, Schalken, Enqvist et Andreï Medvedev).

Après sa victoire à Metz en fin d'année dernière, Humbert confirme sa progression constante et sa régularité, désormais, dans les ATP 250. "Je sers bien, je suis fort en fond de court et dans la tête, a-t-il égrené. Tout est là." Victime d'une intoxication alimentaire à Brisbane, il n'a pas préparé l'Open d'Australie de la meilleure des manières et a dû rendre les armes face à Hubert Hurkacz.

Quelques jours plus tard, il corrigeait le Polonais, certes en deux sets, avec une marge assez étonnante. Bien sûr, sa meilleure arme reste son service (69% de premières balles ce dimanche et, surtout, 87% de points gagnés derrière celle-ci). Mais il y a ajouté une agressivité en retour qui le rend diablement redoutable. Ce lundi, c'est assez logiquement qu'il goûtera, à 25 ans, au meilleur classement de sa carrière en atteignant le 18e rang mondial. Avec Adrian Mannarino, il porte un tennis tricolore orphelin de ses anciens mousquetaires, retraités (Tsonga, Simon) ou à leur crépuscule (Monfils, Gasquet).

"C'est génial je m'approche du Top 15, c'est de plus en plus excitant. C'est un objectif. Je dois maintenant bien jouer aussi sur les plus grands tournois", a expliqué celui qui sera justement la semaine prochaine à Rotterdam, un tournoi ATP 500. Humbert entamera ensuite la tournée américaine en mars avec très peu de points à défendre, lui qui s'était arrête en 16e de finale à Indian Wells et en 32e de finale à Miami. De quoi espérer grappiller encore quelques places et de continuer à grimper. Vu sa forme du moment, pourquoi se fixerait-il des limites ?