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ATP Miami : Encore titré, Jannik Sinner "deviendra numéro 1 mondial s'il reste aussi autoritaire"

Maxime Battistella

Mis à jour 01/04/2024 à 11:01 GMT+2

En allant chercher son deuxième titre en Masters 1000 à Miami face à Grigor Dimitrov (6-3, 6-1), son troisième trophée déjà de la saison, Jannik Sinner a bouclé dimanche un premier trimestre quasi-parfait. Par son niveau de jeu, sa maîtrise, sa sérénité et sa confiance, l'Italien s'est imposé comme la référence sur dur. Pour le moment, en 2024, il y a lui et les autres.

Henin : "Sinner a développé une capacité d'adaptation assez phénoménale"

Il y a les chiffres et ce qu'ils disent ou ne disent pas de l'impression dégagée par un sportif. En ce qui concerne Jannik Sinner, ils sont édifiants et traduisent efficacement ce qui émane de lui sur le court. En demi-finale et en finale à Miami, le nouveau numéro 2 mondial a infligé deux cinglantes leçons à Daniil Medvedev (6-1, 6-2) et Grigor Dimitrov (6-3, 6-1) pour conquérir son troisième titre en… quatre tournois cette saison. Avec 22 victoires en 23 matches – et même 24 sur les 25 derniers à cheval sur 2023 – il domine le circuit d'une main de fer dans un départ tonitruant digne de ce qu'ont réalisé les trois monstres du tennis moderne Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic.
Le constat est ahurissant et il ne s'arrête pas là. Car si Sinner est le nouveau dauphin de Djokovic au classement technique, à la Race, il a creusé un écart impressionnant en trois mois. Le voici nanti d'une avance de 1350 points sur Daniil Medvedev, de 2200 points sur Carlos Alcaraz et de près de 3000 (2990 exactement) sur la légende serbe. Alors que le "Djoker" avait pris l'habitude de marquer de son empreinte les débuts de saison, l'Italien lui a succédé dans ce rôle et est incontestablement l'homme fort du moment. Mais est-ce réellement une surprise ?
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Un sens unique pour finir : comment Sinner a éteint Dimitrov en finale

Le meilleur sur la dernière demi-saison

"On le voyait arriver, bien sûr, vu la fin de saison dernière, nous confie Justine Henin, consultante de luxe pour Eurosport. On le sentait être capable de jouer comme il l'a fait chez lui, devant son public où il était arrivé à battre Djokovic de cette manière (en poules au Masters de Turin NDLR), en étant extrêmement déterminé et conquérant, sans oublier ces victoires contre Medvedev. On sentait cette phase de confiance énorme mais on se posait encore la question du format Grand Chelem sur lequel il avait buté à plusieurs reprises en perdant des gros combats. Et il a battu Djokovic à nouveau et il y a ce scénario en finale de l'Open d'Australie : revenir de deux sets à zéro pour sa première finale alors qu'il était dans le doute… La manière avec laquelle il a géré ça m'a vraiment impressionné. Mais je ne pense pas que ça ait été un déclic, plutôt une continuité de tout ce qu'il a mis en place."
Le fait est que si l'on élargit le spectre, Sinner n'a connu que trois défaites depuis septembre contre Ben Shelton en huitième à Shanghai, Novak Djokovic en finale du Masters et Carlos Alcaraz en demie d'Indian Wells sur un total de… 45 matches. Pour prolonger le bilan statistique, l'Italien est à plus de 93 % de victoires et cinq titres sur une demi-saison (sans compter sa victoire en Coupe Davis). Ce qui s'apparentait fin 2023 à un duel Sinner-Djokovic s'est transformé début 2024 en cavalier seul. Le rythme est dément, et n'ayons pas peur des mots, digne d'un numéro 1 mondial.
"C'est le plus fort pour le moment, acquiesce sans détour Justine Henin. Il l'a montré depuis le début de cette saison en étant extrêmement dominateur. Les résultats sont la conséquence du tennis qu'il développe, de la confiance accumulée avec les victoires. Le classement se calcule sur 52 semaines et c'est la conséquence. Il deviendra numéro 1 mondial s'il arrive à rester aussi autoritaire. Quand on a un début de saison comme celui-là, on se donne une bonne chance d'atteindre son objectif. Mais ça passera par le travail qui amènera le résultat qui, lui-même, amènera le classement. Il a certainement d'autres objectifs encore avant de devenir numéro 1 mondial."
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Comment Sinner a détruit le jeu de Medvedev en une heure

Un Djokovic 2.0 seulement sur dur jusqu'à présent

Car ce que ce bilan extrêmement flatteur ne dit pas, c'est que la domination incontestable de Jannik Sinner s'est exercée sur une seule surface. L'Italien est le patron du circuit sur dur, une sorte de Djokovic 2.0, avec une précision et une régularité comparables à la relance et à l'échange, et un soupçon de puissance en plus. Mais le sera-t-il aussi sur les autres surfaces ?
En 2011, après avoir commencé sur dur sa folle série de victoires, Novak Djokovic avait réussi à transposer sa domination sur terre (41 succès consécutifs en tout), et ce même si Roger Federer avait fini par l'arrêter en demi-finale à Roland-Garros. Si Sinner veut devenir le patron du circuit tout court, il devra encore s'inspirer de son modèle serbe.
"Il se prouve qu'il est capable de faire de plus en plus de choses. Et quand vous vous prouvez des choses comme ça, la confiance est encore plus grande et vous rentrez dans une dynamique tout à fait nouvelle. C'est une surface sur laquelle il n'a pas réussi à se prouver les mêmes choses. Il faudra lui donner du temps sur cette surface. Il pourra y jouer les premiers rôles, je ne vois pas à l'heure actuelle de frein majeur par rapport à ça", considère enfin la quadruple championne de Roland-Garros.
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