Masters 1000 Miami - Finale - L'immense première de Jakub Mensik prive Novak Djokovic de son 100e titre (7-6, 7-6)
Colossale sensation au Hard Rock Stadium de Miami, cette nuit. Jakub Mensik, 19 ans, a décroché le tout premier titre de sa carrière en battant en finale Novak Djokovic (7-6, 7-6). Le Serbe a été emporté par la fougue et la jeunesse d'un des nouveaux grands talents du circuit. Pour "Nole", le 100e trophée devra donc attendre...
Mensik n'a eu peur ni de Djokovic ni de l'enjeu : Son sacre en vidéo
Video credit: Eurosport
La pluie a été tenace et l'attente a été longue à Miami, mais il ne flottait pas seulement un parfum d'humidité sur la cité floridienne. L'atmosphère était également empreinte d'un air porteur d'histoire. Celle, croyait-on, de Novak Djokovic, prêt à rejoindre en grandes pompes Jimmy Connors et Roger Federer dans le cercle fermé des joueurs dotés d'un palmarès à trois chiffres. Ce 100e titre, le Serbe le voulait et, compte tenu de ce qu'il avait montré ces deux dernières semaines, il y croyait dur comme fer.
Mais s'est dessiné au bout de la nuit un autre évènement en forme d'avènement. Celui d'un phénomène de 19 ans, Jakub Mensik, vainqueur en deux heures, deux sets et deux tie-breaks (7-6, 7-6) de la légende de Belgrade, qui l'avait quelque peu pris sous son aile ces derniers mois, ne ratant jamais une occasion de souligner le talent du Tchèque et la promesse de son avenir. La dernière fois que Djokovic avait joué une finale de Masters 1000 contre un môme de 19 ans, c'était à Bercy, en 2022, contre Holger Rune. Il avait aussi rendu les armes.
Cette finale appelée à marquer le temps et les esprits a été retardée de près de six heures à cause des violents orages qui se sont abattus sur Miami. Après quoi c'est une tornade qui a déferlé sur le Hard Rock Stadium. Avant d'avoir le dernier mot, c'est déjà lui qui a frappé le premier en breakant d'entrée pour mener 3-0 puis 4-1. Le message était clair : s'il ne disputait que sa 2e finale et Djokovic sa 140e, il n'avait pas l'intention de souiller son short ou de baisser son pantalon par peur de l'enjeu ou de son immense adversaire, pourtant en mode John Isner au service ces derniers jours.
Et Djokovic s'effondra...
Mais à bientôt 37 ans, Djokovic reste le "Djoker", cet animal à sang froid, prédateur dans l'âme, toujours prêt à flairer l'odeur du sang. Cueilli à froid, le diesel serbe a repris ses esprits et remis les compteurs à zéro en mettant lui aussi à profit dans le 7e jeu sa première et…. dernière balle de break de la soirée. Voilà, ce fut tout pour ce qui est des pertes de service. Désormais, ces deux-là allaient lutter pied à pied et tout se jouerait sur une poignée de points. Lors de ceux-ci, c'est bien Mensik, de 18 ans le cadet du champion le plus bardé de titres, qui allait se montrer le plus solide sous la pression.
Ce fut déjà le cas lors du premier tie-break. Le Tchèque s'est envolé (5-0, puis 6-2) et si Djokovic a tenté de le faire trembler en recollant à 6-4, la troisième balle de set fut la bonne. Mensik venait de poser la première pierre. On a cru qu'il allait refermer pour de bon le couvercle dans le 5e jeu du second acte, mais Djokovic a écarté deux balles de break pour continuer de faire la course en tête. Les serveurs n'ont ensuite plus été menacés et c'est donc à nouveau au jeu décisif que cette affaire allait se régler.
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Jakub Mensik.
Crédit: Getty Images
Dans un 5e point d'une haute portée symbolique, le bras de fer s'est engagé et Novak Djokovic l'a perdu, son dernier coup droit (souvent sa faiblesse, ce dimanche soir) achevant sa course dans le filet. De dépit ou d'épuisement, peut-être un peu des deux, le Serbe s'est écroulé au sol. Trois minutes plus tard, c'est Jakub Mensik qui s'effondrait, mais cette fois emporté par son bonheur et sa propre sidération. Il venait de parachever son exploit d'une dernière première balle que Djokovic n'avait pu maîtriser.
Plutôt que le 100e titre de ce dernier, c'est donc le tout premier de ce garçon au talent déjà reconnu et au caractère déjà bien affirmé qui restera comme la grande histoire de cette édition 2025 du Masters 1000 floridien. À chaud, l'impact dans l'histoire est évidemment bien plus mineur. Mais dans quelques années, peut-être se souviendra-t-elle que cette finale si longtemps attendue a marqué le premier d'une longue série, face à la plus illustre des victimes. L'Histoire, la grande, prend parfois des visages surprenants.
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