Masters 1000 Monte-Carlo - Rodage et ambitions sous cloche : Novak Djokovic n'attend pas de miracle

C'est une curiosité et une rareté surtout. Novak Djokovic, qui entame naturellement chaque conquête avec l'appétit vorace qui le caractérise, se lance, à Monte-Carlo, dans un tournoi (à suivre en exclusivité sur Eurosport) dont il n'attend "pas grand-chose" selon ses propres termes. Le Serbe est en quête de repères après une sortie de route inattendue dès son deuxième match à Indian Wells face à Lucas Nardi le 12 mars dernier. Jusqu'ici, l'année du numéro 1 mondial se résume à deux tournois : l'Open d'Australie, conclue par une défaite assez cinglante en finale face à Jannik Sinner (6-1, 6-2, 6-7, 6-3), et donc le Masters 1000 d'Indian Wells. Un bilan loin des attentes de celui qui avait complètement dominé l'année 2023.

Mais, cette semaine, s'ouvre pour lui un tout nouveau chapitre avec sa reprise sur terre. Le Djoker nous a donc prévenus : il ne faut pas s'attendre à le voir proposer la meilleure version de lui-même : "Je n'attends pas grand-chose, en raison de la façon dont j'ai joué jusque-là cette saison et de mes derniers résultats ici (ndlr : il n'a plus dépassé les quarts depuis son deuxième titre en 2015). Donc je n'ai pas de grands objectifs et je suis là pour mettre mon jeu en place sur terre battue afin d'être à mon meilleur à Roland-Garros. Tous les éventuels bons résultats que j'aurai ici et dans les prochains tournois avant Roland-Garros, c'est du bonus."

Bluff ou prudence justifiée ? Le plateau titanesque à Monte-Carlo (Sinner, Alcaraz, Medvedev…) peut éventuellement expliquer l'excessive précaution. "Jannik est pour l'instant le meilleur joueur du monde", s'émerveille-t-il à propos de celui qui n'a perdu qu'un match cette saison. Mais comment imaginer Djokovic s'engager à Monte-Carlo avec un autre objectif que la victoire finale ? Voilà la seule et la vraie ADN de l'ogre qui ne laisse, habituellement, pas grand-chose derrière lui.

"Je suis un de ces joueurs qui a besoin de plus de matches, de semaines et de temps pour jouer mon meilleur tennis sur la terre battue, nous a-t-il encore confié. On verra comment ça se passe." Son historique va dans le sens de ses propos. Lorenzo Musetti, Alejandro Davidovich Fokina et Daniel Evans l'ont précipitamment sorti du tableau du tournoi monégasque ces trois dernières années avant qu'il aligne deux victoires et un quart de finale (perdu contre Rafael Nadal en 2022) dans la foulée Porte d’Auteuil.

Il ne faudra donc pas surinterpréter ses résultats de la semaine et prendre pas mal de recul. "J'espère anticiper mon meilleur tennis, me surprendre et jouer mon meilleur niveau ici à Monte-Carlo, a tout de même continué Djoko. Je connais tout le monde ici (ndlr : il habite à Monte-Carlo depuis 15 ans) ! Mais le fait de jouer à la maison rajoute peut-être un peu de pression... La terre battue est la surface la plus exigeante. Cela me demande plus de temps pour atteindre mon top." Sa vérité, Djokovic ne l'atteindra qu'à Roland-Garros pour le début de la séquence qui compte le plus pour lui.

"La période la plus importante de l'année, c'est Roland-Garros, Wimbledon, les Jeux olympiques et l'US Open, a-t-il encore rappelé. C'est lors de ces trois mois que j'aimerais être prêt mentalement et physiquement." Djokovic a encore une cinquantaine de jours pour régler la machine. Monte-Carlo est un moyen d'y arriver. Pas autre chose, sauf miracle. Mais s'il y a bien un joueur sur cette planète capable de merveilles, c'est bien lui.