La journée des Français : Gaël Monfils, Benjamin Bonzi et Arthur Fils sortis d'entrée, Ugo Humbert seul qualifié

Le temps des regrets pour Gaël Monfils. Auteur d’une belle fin de saison, titré à Stockholm il y a peu, le Français pourra se demander quelques temps comment il a fait pour ne pas dominer un Francisco Cerundolo certes 21e mondial mais très souvent à côté de la plaque sur le court central de Bercy. Battu en trois sets (4-6, 7-6, 7-5), le finaliste des éditions 2009 et 2010 prend déjà la porte, pour sa 11e apparition au Masters 1000 parisien.

L’Argentin a eu raison de se laisser tomber au sol au moment de célébrer ce succès, car les deux joueurs ont offert un beau spectacle aux spectateurs français, au cours de 2h40 décousues. Dans le premier set, le Tricolore, au-dessus, a lâché les deux premières fois qu’il a réussi à prendre le service de son adversaire. Avant de finalement faire la différence à 5-4.

Rapidement breaké dans la deuxième manche, il a réussi à revenir face à un Argentin toujours aussi maladroit et peu à l’aise sur la surface. Déjà sorti au premier tour l’an passé, Cerundolo a été proche de réitérer la performance mais Monfils a laissé passer sa chance sur sa balle de match à 5-4, avant de s’effondrer totalement dans le tie break. Et que dire du troisième acte où le protégé de Mikael Tillström a breaké, eu trois balles de 4-1 avant de finalement plonger pour laisser son adversaire lever les bras ? Après deux jours, Ugo Humbert est le seul rescapé français du tableau principal.

Sept de ses compatriotes ont donc sombré. En ce jour d'Halloween, il fallait une petite dose d'optimisme pour ne pas y voir une série noire et Ugo Humbert n'en manque pas. Face à Marcos Giron, 59e joueur mondial, le n°2 Français (26e à l'ATP) a enfin fait plaisir à un public de l'Accor Arena tout prêt à s'enflammer. Sa victoire en deux sets (6-4, 6-3) est un coin de ciel bleu appréciable dans une journée morose.

Solide est un mot qui correspond parfaitement à la performance d'Humbert ce mardi sur un court Central où Arthur Fils avait montré, quelques dizaines de minutes plus tôt, toute sa lassitude en cette fin de saison. Atteignant au moins les quarts de finale de ses trois derniers tournois disputés, le Messin est en confiance. Ses neuf petits points perdus sur son engagement mardi en sont la preuve.

Cinq seulement dans une première manche où il n'a jamais tremblé ni jamais surjoué. Le petit break arraché à Giron a suffi pour le mettre sur les bons rails. La seconde manche fut une copie-conforme avec même un point de moins lâché sur son engagement (4). Net et sans bavure, son succès l'emmène au 2e tour à Paris pour la première fois depuis 2020. Il y défiera Alexander Zverev, vainqueur difficile de Fucsovics un peu plus tôt.

C’est (déjà) terminé pour Arthur Fils à Paris. Attendu avec beaucoup d’espoir lors du Masters 1000 parisien, le 36e mondial a, , pris la porte d’entrée à Bercy, dominé en deux sets par l’Allemand Daniel Altmaier (6-2, 6-4). Une élimination qui pourra laisser beaucoup de regrets au Tricolore, passé à côté de son match face à un adversaire imperturbable, qui affrontera Taylor Fritz au prochain tour.

Il faut reconnaître au 54e mondial ce mental de fer qui lui a permis de réaliser une belle performance, dans un environnement hostile avec un public évidemment acquis à la cause du Français. Intraitable sur sa mise en jeu (69% de premiers services et 82% de point remportés derrière), celui qui s’était fait sortir d’entrée à Vienne par Monfils la semaine passée a fait dégoupiller Fils, dont on n’a pu apercevoir que sporadiquement les qualités dévastatrices en coup droit.

Auteur de trop nombreuses fautes, le nouveau protégé de Sébastien Grosjean a facilement lâché le premier acte, avant de rebondir dans le second, sur le seul trou d’air du match d’Altmaier au service. Mais il s’est s’abordé sur le jeu suivant en commettant trois double-fautes notamment, pour relancer son adversaire. Dépité, breaké à nouveau au pire moment, pour permettre à Altmaier de servir pour le match, Fils est ensuite sorti la tête basse du court Central.

Benjamin Bonzi avait un peu de pression sur les épaules. Lundi, le quatuor de Français en lice (Richard Gasquet, Adrian Mannarino, Alexandre Müller et Luca Van Assche) avait chuté dans son intégralité. En étant le premier représentant tricolore ce mardi, il avait pour but d'enrayer la série noire. Pari manqué face à Dusan Lajovic (7-5, 6-3).

Le 77e joueur mondial s'est pourtant accroché dans la première manche, résistant au premier break concédé en l'effaçant dans la foulée. Las, un jeu de service complètement caviardé à 6-5 pour son adversaire a sonné le glas de ses ambitions dans ce set. La suite a ressemblé à ce premier set, Bonzi se permettant même de prendre le premier l'avantage dans la seconde manche avant de le rendre et de... perdre son engagement à 4-3 pour Lajovic qui n'en demandait pas tant et qui affrontera Alex de Minaur au 2e tour.