Rolex Paris Masters I Arthur Cazaux, c'est le destin : "Je ne voulais pas aller sur le court et être un peintre"

C'est le genre d'histoire que le tennis est capable d'offrir. Le fameux lucky loser qui taille sa route dans le tournoi sans crier gare. Arthur Cazaux est dans ce cas-là. Il ne l'avait pas vu venir. Sorti par Fabio Fognini lors des qualifications (7-6, 4-6, 6-2), le Montpelliérain était déjà prêt à plier bagages et prendre la direction de Metz pour le tournoi de la semaine prochaine. Jannik Sinner forfait en raison d'un virus intestinal, il a été rappelé au pied levé pour remplacer le numéro un mondial. Et il le fait plutôt bien.

Sur ce Rolex Paris Masters dont il ne devait pas intégrer le tableau final, Cazaux disputera tout simplement le premier 8e de finale en Masters 1000 de sa carrière. L'Américain Ben Shelton n'a rien pu faire pour endiguer la furia du Français, vainqueur en deux manches (6-3, 7-6) et auteur d'une véritable démonstration. Il a commis seulement sept fautes directes, remporté 90% des points sur son premier service, 70% sur le deuxième, sauvé une balle de set dans la deuxième manche, qu'il a finalement remportée au tie-break après avoir eu un mini-break de retard.

Du grand art au bout d'une soirée qu'il n'est pas près d'oublier. "C'est fou, s'est-il enthousiasmé au micro d'Eurosport après la rencontre. Il y a deux jours, j'étais en mode préparation du tournoi de Metz. Quand j'ai su que je remplaçais Sinner, j'étais super excité. Mais j'avais envie de bien faire, je ne voulais pas juste aller sur le court et être un peintre. J'avais en tête de prendre du plaisir sur le court, de me donner à fond du premier au dernier point, de me battre et ça a payé."

Cela faisait justement plaisir de le voir se battre comme ça. Cazaux avait trop remué le coeur du tennis français en atteignant les 8es de finale à l'Open d'Australie en début d'année pour que sa longue disette passe totalement inaperçue. "Ça représente beaucoup de chose, j'ai eu des hauts et des bas durant la saison, des pépins physiques qui m'ont stoppé sur ma lancée, a-t-il expliqué. C'est comme ça, c'est la vie, c'est le tennis. Je suis toujours resté focus, j'ai essayé de trouver des solutions et de rebondir. J'ai fait des bons et des mauvais matches. Là c'était un bon match, je le prends."

Un autre l'attend jeudi en 8e de finale. Face à Holger Rune, un homme qui lui rappellera certainement de bons souvenirs. Le Français avait épinglé le Danois à son tableau de chasse lors de son épopée à Melbourne (7-6, 6-4, 4-6, 6-3). Un petit clin d'oeil du destin. "J'ai hâte de revenir sur le court, avec les mêmes intentions et les mêmes valeurs", a-t-il annoncé.

D'autres ont hâte de la voir. Probablement sa famille, initialement venue à Paris et qui avait quitté la capitale après son élimination en qualifications. "Ils sont revenus, ils ont repris un billet hier (mardi, NDLR), a raconté le Français. Je crois qu'ils ont pris le retour demain (jeudi, NDLR), j'espère qu'ils vont le modifier. Mais il y en qui bossent, je ne vais pas leur en vouloir. Même s'ils ne sont pas là, il y aura le public parisien sur le court 1, je vais en profiter au maximum." Son plaisir parisien est déjà du bonus. Alors autant le faire durer le plus longtemps possible.