Rolex Paris Masters - Robin Bertrand, dernier tombeur de Vacherot en Challenger : "Il me donne un espoir de dingue"

Robin Bertrand, 301e mondial, est le dernier joueur à avoir battu Valentin Vacherot sur le circuit Challenger. C’était à Saint-Tropez en septembre. Depuis, le Monégasque a remporté un Masters 1000 et jouera jeudi un 8e de finale du Paris Rolex Masters. Bertrand, lui, se débat dans la jungle du circuit secondaire. Mais le parcours de Vacherot a largement ouvert ses perspectives. Entretien.

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Video credit: Eurosport

Robin Bertrand est 301e joueur mondial au classement ATP. A 22 ans, il se débat dans la jungle des Challengers pour exister et tenter de rallier le top 100. Le 19 septembre dernier, dans l’anonymat du Challenger de Saint-Tropez, il signe un exploit retentissant mais personne ne réalise sur le coup. Au 1er tour, il vient à bout de Valentin Vacherot qui navigue alors autour de la 200e place mondiale. Sauf que depuis ce revers sur la Côte d’Azur, le Monégasque n’a perdu qu’un match, face à Taylor Fritz, a enchainé neuf succès pour remporter le Masters 1000 de Shanghaï et se hisser en 8e de finale du Rolex Paris Masters.
Vacherot est un autre homme, un autre joueur surtout. Alors qu’il a enchaîné les plus gros tournois du monde entre la Chine et Paris, son bourreau de Saint-Trop’ a continué à écumer le circuit secondaire entre Charm el-Cheikh et Monastir. De violentes intoxications alimentaires l’ont cloué au lit et il n’a pas pu capitaliser sur sa victoire face à Vacherot. Mais l’aventure inouïe du Monégasque a inspiré Robin Bertrand. Rencontre avec un jeune homme qui vit de façon forcément particulière l’ascension express de Vacherot.
Robin, racontez-nous le contexte de cette victoire sur Valentin Vacherot le 19 septembre dernier.
R.B. : Je sors juste d'une défaite contre Harold Mayot. Je me suis un peu crispé, un peu tendu, et je vois qu'en tenant la balle, ça ne suffit pas. Cette défaite me montre mes limites. Je m'entraîne toute la semaine à avancer dans la balle, à frapper, à rentrer dedans. Et puis, j'arrive sur ce match contre Vacherot, avec cette idée-là de vraiment essayer de faire mal dès que je peux, de prendre l'avantage sur les débuts de points, d'être vraiment super agressif. C'est la première fois de ma vie que j'ai réussi ça en match officiel. On joue trois sets, plus de deux heures et demie et je suis agressif du premier au dernier. C’est le meilleur match de mon année. Derrière, je joue le même tennis et je me prends une rouste contre Stanislas Wawrinka (6-2, 6-3).  
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Robin Bertrand

Crédit: Getty Images

Et si on vous avait dit, en sortant du match, que le joueur que vous veniez de battre gagnerait quelques jours plus tard le Masters 1000 de Shanghai et serait en 8e de finale du Rolex Paris Masters ?
R.B. : Je voyais qu'il jouait très, très bien. Il a fallu que je sorte un gros match pour gagner. Je savais qu'il avait un potentiel mais de là à gagner le Masters 1000 de Shanghai... Non, jamais de la vie ! Je pense que je ne l’aurais pas cru. Même si bon, quand tu le vois servir, tu vois qu'il a les armes pour aller loin. C'est un des meilleurs serveurs que j'ai joués. Et même dans le jeu, il n'est pas en reste. Il frappe très fort, les deux côtés. Il fait tout bien. Tu sens qu'il est costaud.
Comment avez-vous vécu son parcours à Shanghaï ?
R.B. : J'étais trop content pour lui parce que j'adore Val. C’est vraiment un mec bien, sympa. Et du coup, j'étais super content pour lui. Chaque tour qu'il passait, chaque match qu'il gagnait, je me disais : ’Putain, c'est bon, ça, c'est bien !’ Et après, quand il a mis 3 et 4 à Djoko, là, je me suis dit : ‘waouh….’
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Quelle leçon tirez-vous de son parcours ?
R.B. : Ah purée, ça donne un espoir de dingue. Parce que là, je suis dans le trou quand même (défaite au 1er tour au Challenger de Monastir), je ne suis pas au max mais de voir que le gars contre qui j’ai gagné, bat tout le monde… Au final, tu te dis : ‘mais pourquoi pas moi ?’ Je vais pousser, ça va le faire. Je n'ai peut-être pas ses armes au service, mais j'ai d'autres armes qui m'ont permis de le battre. Pourquoi je ne pourrais pas être là-haut moi aussi ?
C'est ce qui vous fait avancer aujourd’hui ?
R.B. : Oui, ça aide. Tu te rappelles tes bonnes victoires, et ça te permet de retourner à l'entraînement et puis voilà, d'avancer.
Entre vous, 301e joueur mondial, et Vacherot, 40e aujourd’hui, on a l’impression qu’il n’y a pas un monde d’écart. Ça se joue beaucoup à la confiance…
R.B. : Il y a un peu de ça. Il suffit de réussir à faire péter un tournoi. En fait, on n'est pas si loin quand on est 300e ou 200e. Tu fais ‘péter’ 2 ou 3 tournois, et puis tu te retrouves 150, 140, 130. Et tu es tout proche du top. 
Une carrière peut se jouer sur un match gagné, une bonne sensation sur un tournoi particulier, de la confiance qui s’accumule…
R.B. : Oui. En fait, quand on est joueur de tennis, on doit être prêt opérationnel toute l'année, parce qu'on fait des tournois quasiment toutes les semaines, et si ce n'est pas des tournois, c'est des semaines d'entraînement, et du coup, ça nous oblige à tous les jours à être rigoureux dans ce qu'on fait, essayer de se coucher tôt. En tout cas moi de mon côté, essayer de faire le mieux possible les choses, pour maximiser les chances d'y arriver le plus souvent possible. C’est facile de plonger quand tu perds. On est dans des hôtels resorts où les joueurs à côté de toi ne sont pas forcément très sérieux. Donc, tu peux vite tomber dans un truc où tu perds ton match et tu sors le soir. Et au final, au lieu de rester sérieux, de croire en toi, de continuer à pousser et de monter au classement, tu t’effondres. Une histoire comme celle de Valentin aide à maintenir le cap.
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Aujourd’hui, vous vous sentez prêt ou vous rêvez à un destin à la Vacherot ?
Il suffit d’un déclic. Le niveau devient de plus en plus homogène parce qu'on commence tous à avoir des coachs qui nous suivent. On a des préparateurs physiques, mentaux. La différence c’est la constance tout au long de l’année…
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