ATP Shanghai : Sebastian Korda arrache sa 1re demi-finale en M1000 en battant Ben Shelton (6-7, 6-2, 7-6)

Sur le papier, l'affiche faisait saliver. Et Sebastian Korda et Ben Shelton ont plus que répondu aux attentes jeudi à Shanghai, pour le premier quart de finale 100 % américain en Masters 1000 depuis six ans (John Isner - Jared Donaldson à Cincinnati en 2017). L'opposition de styles a été savoureuse jusqu'au bout, le plus expérimenté des deux s'imposant finalement en trois manches (6-7, 6-2, 7-6) et à sa 6e balle de match en près de trois heures de jeu (2h55 précisément). Korda sera opposé à Hubert Hurkacz pour sa première demie dans cette catégorie de tournoi.

Le tennis US peut décidément se frotter les mains. Sauf accident, son avenir s'annonce plus que brillant. Et pour cause, son présent est déjà enthousiasmant. Deux de ses pépites les plus prometteuses ont livré ce jeudi un duel haletant, tant en termes de suspense que de qualité de jeu. Entre le droitier Sebastian Korda et son extraordinaire fluidité et l'explosivité démentielle du gaucher Ben Shelton, les spectateurs chinois se sont régalés du premier au dernier point.

Le mérite en revient évidemment aux deux protagonistes. Tour à tour, ils ont fait preuve d'un caractère et de ressources assez exceptionnelles. D'abord, Sebastian Korda s'est superbement révolté après la perte difficile du premier set au tie-break, 11 points à 9. Il ne le savait pas - et sans doute heureusement - mais en accordant un ace à son jeune rival en plein jeu décisif, et ce alors que la balle avait été annoncée faute et qu'elle l'était effectivement, il s'était peut-être privé d'un point fondamental.

Il faut dire que le fair play entre les deux joueurs était assez remarquable. Car la concession de Korda répondait au geste de Shelton qui lui avait permis de recourir au "hawk-eye" alors que l'arbitre le lui avait refusé. Cet épisode passé, le fils de Petr s'est donc replongé de plus belle dans le combat, survolant le deuxième acte. Shelton, de son côté, subissait un réel coup de pompe physique. A tel point que quand il s'est fait breaker d'entrée de troisième set (6-7, 6-2, 2-0), les carottes semblaient cuites pour lui. Mais au caractère, le jeunot a retrouvé toute sa fougue et son explosivité pour écarter d'abord deux balles de K.-O. à 4-2, et refaire son retard (6-7, 6-2, 4-4).

La pression a donc à nouveau changé de camp, d'autant que Korda n'a pu convertir deux nouvelles occasions de ravir l'engagement adverse dans le 9e jeu. Parfois susceptible de flancher nerveusement, allait-il le regretter ? On l'a sérieusement envisagé, surtout quand il a gâché cinq balles de match (dont une sur une volée toute faite) dans un ultime tie-break qu'il dominait totalement 6 points à 1. Tout portait donc à croire qu'il allait s'effondrer, mais après avoir changé de côté, c'est bien lui qui a eu le dernier mot 8 points à 6, notamment grâce à son exceptionnelle qualité de relance. Ce premier duel exceptionnel en appelle d'autres, le tennis ne s'en portera que mieux.