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ATP Washington - Andy Murray, le physique réinventé : "J'ai tout fait pour m'adapter à l'humidité américaine"

Maxime Battistella

Mis à jour 02/08/2023 à 21:45 GMT+2

Malgré une hanche en métal qui limite ses ambitions depuis plus de quatre ans, Andy Murray a franchi un cap indéniable sur le plan physique en cette saison 2023. L'ex-numéro 1 mondial de 36 ans ne laisse rien au hasard de ce point de vue pour espérer encore une belle aventure en Grand Chelem. A Washington et lors de cette préparation pour l'US Open, il espère encore montrer ses progrès.

Andy Murray à Washington en 2023

Crédit: Getty Images

Il repart au combat. Inlassablement. Pourtant, il aurait pu accuser le coup pour de bon. Voici un mois, Andy Murray abordait Wimbledon avec des ambitions inédites depuis sa lourde opération à la hanche en 2019. Pour la première fois dans sa seconde carrière, l'Ecossais se sentait capable d'aller loin au All England Club et pourquoi pas faire rêver un peuple britannique toujours acquis à sa cause. Mais l'aventure s'est arrêtée trop tôt, dès le 2e tour, après une défaite épique contre le numéro 5 mondial Stefanos Tsitsipas en cinq sets et deux jours.
La désillusion était d'autant plus cruelle que l'ex-numéro 1 mondial menait deux sets à un avant l'interruption du match due au couvre-feu. Puis, dans le 4e set, une erreur d'arbitrage l'avait privé de deux balles de break à 4-4, accentuant son abattement en conférence de presse d'après-match. Sa première victoire sur un Top 10 en Grand Chelem depuis 2017 lui a donc échappé d'un rien, ses espoirs se brisant à nouveau sur ce plafond de verre au meilleur des cinq sets. Oui, mais voilà, il a aussi mis les choses en perspective et su en tirer du positif pour se relancer sur la tournée américaine estivale qui commence pour lui à Washington ce mercredi contre Brandon Nakashima au 2e tour.
J'ai fait des sessions de vélo à 35 degrés et 70 % d'humidité
"A Wimbledon, ce n'est pas comme si j'avais joué un très mauvais match contre Tsitsipas. Quand je prends du recul sur ce tournoi, je suis déçu par le résultat. Mais il y a quand même des signes pour moi d'un point de vue tennis que je peux encore rivaliser et même gagner contre les meilleurs joueurs du monde, même si j'ai perdu ce match. Si j'avais été sorti 6-1, 6-1, 6-1 en jouant terriblement mal, à ce stade de ma carrière, peut-être que je regarderais un peu les choses différemment", a-t-il ainsi expliqué à l'ATP.
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Andy Murray, l'échec de trop à Wimbledon ?

Et pour cause, s'il n'a toujours pas regoûté à une seconde semaine en Grand Chelem depuis son come-back, il n'en a peut-être jamais été aussi proche aussi bien tennistiquement que… physiquement. Après un gros travail hivernal, Murray n'a pas connu de blessure ou de gêne préoccupante cette saison. A tel point que son corps, dont il a cerné les nouvelles limites tout en les repoussant, est redevenu un atout. Miné par les crampes dans la moiteur de l'été américain l'an dernier, il avait regretté un manque de travail. Chat échaudé craint l'eau froide : cette fois, c'est tout l'inverse.
"Je suis arrivé ici (à Washington, NDLR) assez tôt, le mardi avant le tournoi pour essayer de m'habituer à l'humidité", a-t-il relevé en conférence de presse. Et d'ajouter : "Avant de venir aux Etats-Unis, j'ai fait beaucoup de sessions de vélo à la maison dans une pièce où je peux utiliser des radiateurs et j'ai un sauna à côté. Ce n'était pas fait pour ça au départ, mais j'ai mis le vélo là et j'ai ouvert un petit peu le sauna pour augmenter l'humidité et les radiateurs ont réchauffé la pièce évidemment. J'ai réglé le tout à 35 degrés et 70 % d'humidité pendant mes sessions de vélo. Et puis, on passait aussi 20 à 30 minutes dans le sauna pour essayer de bien s'adapter aux conditions américaines."

Un nouvel équilibre à exploiter à fond

Difficile de mettre davantage d'atouts de son côté avant ces trois semaines de compétition qui doivent le mener au dernier Majeur de l'année. Car Murray, 44e mondial cette semaine, sait qu'une tournée réussie pourrait lui ouvrir un horizon qui lui échappe depuis Wimbledon 2017 : celui réservé aux têtes de séries davantage protégées en Grand Chelem, du moins dans les deux premiers tours sur le papier. A la même époque en 2022, il n'avait gagné qu'un match en trois tournois (Washington, Montréal et Cincinnati). L'occasion est donc belle d'engranger des points pour décrocher le précieux sésame.
"Évidemment, le jeu continue à évoluer, à s'améliorer, et il faut aussi le faire en tant que joueur. C'est une des choses qui me motivent que ce soit sur le court ou quand je travaille en salle. Voir que j'améliore mes records et que ma vitesse progresse un peu, ou que je sers à un plus haut pourcentage ou plus fort, j'adore ça. Je peux faire ces changements si je le veux, si j'ai la volonté de travailler, et j'en profite. Je sens vraiment que si je m'occupe bien de ma condition physique et que je suis en bonne forme, je peux en tirer de grands bénéfices sur cette série de tournois. Si vous faites ce travail et pas votre adversaire, ça peut vous donner un petit avantage physique et psychologique et j'aime ça", a-t-il encore estimé dans des propos rapportés par l'ATP.
Gêné pendant des mois avec sa hanche en métal, y compris dans d'autres parties de son corps à cause de compensations liées à sa nouvelle posture, "Sir Andy" a fini par trouver un nouvel équilibre et des certitudes dont il manquait cruellement. Avec toujours la même obsession : devenir le meilleur joueur de tennis possible avec les moyens dont il dispose. Si ces derniers sont indubitablement moins importants que du temps de sa splendeur, ils pourraient toutefois encore lui permettre de décrocher bien des victoires inattendues. C'est ce qui le fait toujours courir. Inlassablement.
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