Nadal ne se "trompe pas"

Interrogé par L'Equipe, Rafael Nadal a défendu son calendrier et justifié son profil assez bas dans la presse. Présent à Barcelone malgré un programme déjà très chargé de Monte-Carlo à Wimbledon, le N.1 mondial explique son choix avec une sincérité désarmante : "Il faut regarder les choses simplement. J'ai été blessé à l'Open d'Australie, ce qui m'a éloigné du circuit pendant un mois. Donc je n'ai pas tant joué que ça en 2011" (28 matches précise L'Equipe).

Les Nadal, Rafa et Toni, pensent la saison dans sa totalité : "Je ne crois pas que je me trompe sur l'établissement de mon calendrier. Je ne dispute pas non plus vingt-cinq tournois par an, mais dix-huit ou dix-neuf." Reste à essayer d'en gagner le maximum avec "humilité".

"Je vous jure que quand j'ai repris l'entraînement à Majorque, trois jours avant le début de Monte-Carlo, je n'étais pas sûr de ce qui allait se passer. Je ne sais jamais si je vais être prêt à bien jouer et à gagner à nouveau, même si je fais tout pour." Mais si, nous on sait Rafa, a-t-on avant envie de dire à la lecture de ses lignes... Il insiste pourtant : "C'est plus facile à dire que ce que j'ai réussi l'an dernier est quelque chose d'impossible".

Impossible mais tout à fait réel. Comme sa volonté de tout donner sur le court : "J'ai toujours dit que j'arrêterai quand j'aurai l'impression de ne plus progresser, quand j'aurai perdu l'envie de continuer à me battre sur le court." En attendant, il faut faire avec la forme du moment. Ah, ces imperfections que l'on a vues à Monte-Carlo... Pour décrocher un septième titre de suite !

Le Majorquin recadre tout une dernière fois : "Le plus important, c'est que j'ai remporté Monte-Carlo en ne jouant pas du tout à la perfection". Nous en parlons ailleurs (voir l'article : Djokovic, mieux qu'un grain de sable). Ce n'est pas la perfection qui motive Nadal, c'est jouer mieux que ses rivaux directs. Et celui qui l'inquiète le plus en ce moment, c'est celui qui vient de le battre deux fois de suite en finale, Novak Djokovic. Et Nadal est très motivé...

Barcelone, c'est "spécial", dit Rafael Nadal. Et "cette année, il y a de nombreux top 10 dans le tableau", argumente-t-il pour justifier sa présence dans un tournoi qui semble moins important que les trois Masters 1000 joués sur terre (Monte-Carlo, Madrid et Rome), mais qui compte énormément dans l'affectif des Nadal.

Et puis que les observateurs cessent de tout confondre : "Barcelone n'est pas un entraînement pour Roland-Garros". Là, c'est un peu gros. Toni Nadal lui-même après Monte-Carlo expliquait : "Il nous reste du temps pour progresser avant Roland-Garros." Prendre des points et de la confiance, c'est un objectif raisonnable pour le N.1 mondial, qui vit chaque printemps le moment le plus important de sa saison sur terre. Mais ce n'est pas tout. Dans Marca, Nadal précise qu'il ne suffit pas d'être un spécialiste de terre battue pour rester dans le top 5.

En Catalogne, il veut donc préserver des points ATP même s'il n'en a pas besoin immédiatement: "Si je perds au premier tour, je ne perdrai pas de points, mais il faut penser à s'économiser. Il y a 500 points à prendre, et il n'y a que trois tournois à faire dans l'année. Barcelone est celui qui a le plus d'histoire et qui est le plus important."