Ferrer balaie Djokovic

David Ferrer a permis à Novak Djokovic de savoir réellement où il en était dans ce Masters 2011. Mercredi soir à Londres, le n°5 espagnol n'a pas eu de pitié pour le revenant serbe, n°1 mondial, en le renvoyant au vestiaire après une heure et quinze minutes d'échanges et deux sets soldés 6-3, 6-1. En six confrontations, Ferrer ne l'avait emporté qu'une fois sur dur, 6-4, 6-4, en 2007 à Shanghai. Lundi, il avait battu un Andy Murray physiquement diminué par une blessure à l'aine, côté gauche. Cette deuxième victoire en deux rencontres lui vaudra de jouer les demi-finales du tournoi des Maîtres, pour la deuxième fois de sa carrière. En 2007, il avait atteint la finale à Shanghai, où Roger Federer l'avait empêché de soulever le trophée. Et l'histoire n'est peut-être pas terminée entre les deux hommes : tous deux qualifées du groupe B, ils pourraient se retrouver dimanche, avec le titre en jeu.

"J'ai fait mon meilleur match de la saison, a jugé Ferrer. Novak était fatigué après une longue saison, mais j'ai très bien joué. Je me sentais bien avant le match. La clé a peut-être été mon service. J'ai beaucoup amélioré mon pourcentage en premières balles. C'est une belle victoire, mais pas la plus importante. J'ai aussi battu Agassi et Nadal quand ils étaient n°1 mondiaux. Le meilleur tournoi de ma carrière, c'est quand j'ai fait la finale du Masters à Shanghai (en 2007)", a-t-il complété. L'entame de première manche a été très équilibrée, Djokovic répondant à la puissance de Ferrer. Mais le "Joker" a connu une notable baisse de régime dont Ferrer a aussitôt tiré parti, breakant à 4-3 et marquant 11 points sur 12 possibles pour mener 4-3, 30-0. La suite fut une formalité, conclue 6-3 sur une remise de Djokovic dans le filet.

La première manche avait été finalement disputée, car la seconde fut à sens unique. Assez démonstratif, Ferrer s'est vite envolé (3-0), profitant au passage d'erreurs de jugement de "Nole", comme cette impasse sur une volée à 3-0, 15-0, finalement retombée dans les limites du court. Avant que l'Ibère n'achève la punition (6-1). On pourra citer deux statistiques pour illustrer les faiblesses du Belgradois : 54% de premières balles et 33 fautes directes. Le réalisme ne l'aura pas non plus sauvé : il a échoué à convertir sa seule balle de break, au quatrième jeu, alors que le natif d'Alicante a tourné à 4 sur 7. Auparavant, Novak Djokovic n'avait véritablement effectué que deux faux-pas cette saison : contre Roger Federer à Roland-Garros et face à Kei Nishikori à Bâle. Il avait par ailleurs abandonné à deux reprises.

"C'est mon pire match de la saison", a estimé Djokovic, qui a enregistré sa 5e défaite en 75 matches saisonniers. "Je n'étais pas là. J'ai fait beaucoup trop de fautes. C'est difficile de trouver quelque chose que j'ai bien fait ce soir. J'ai fait un match horrible. C'est le sport, il faut accepter la défaite. Je n'ai pas de mots pour l'expliquer. Rien n'a marché. C'est peut-être à cause de la longueur de la saison. J'ai peut-être eu tort de jouer la Coupe Davis après l'US Open. J'ai toujours une chance, mais il faudra que je joue au moins 50% mieux que cela. On espère toujours que le lendemain sera meilleur. David a bien joué, ça ne fait aucun doute, mais je ne lui ai pas offert beaucoup de résistance. Il a joué intelligemment en changeant de rythme."

Avec une victoire en trois sets et une défaite en deux manches, Djokovic n'est plus maître de son destin : un succès contre son compatriote Janko Tipsarevic, le remplaçant de Andy Murray, vendredi, ne sera pas forcément suffisant pour intégrer le dernier carré.