Les Français en Masters Cup : de Pierre Barthes à Richard Gasquet

Avec quatre participations (1983, 1984, janvier 86 et décembre 86), Noah est le joueur français qui compte le plus grand nombre de participations. Et encore, il aurait pu porter ce nombre à six s'il n'avait pas raté les éditions 85 et 87 sur forfait. Il n'est pas pour autant celui qui a remporté le plus de matches. Noah accuse même un ratio d'une victoire pour six défaites. Un seul succès, son tout premier face à l'Américain Vitas Gerulaitis, qui lui a permis de jouer un quart de finale (perdu face à Ivan Lendl) en 1982, à une époque où les matches de poule n'étaient pas encore instaurés (à partir de décembre 1986). Il ne fera jamais mieux.

Le Manceau a été proche cette saison de rejoindre Noah au nombre de participation. Blessé à Wimbledon, Tsonga n'est pas parvenu à enregistrer une quatrième participation malgré une fin de saison intéressante. JWT a tout connu au Masters. Une première en 2008 lors de la saison de sa révélation sur le circuit à Shanghai. Il perd les deux premières rencontres très accrochées contre Nikolay Davydenko et Juan Martin Del Potro, mais parvient à remporter son troisième match face à... Novak Djokovic, qui sera quand même le futur vainqueur. Une finale à Londres en 2011 avec trois victoires sur Fish et Nadal en phase de poules et Berdych en demie, mais au final une défaite face à Roger Federer, dans la foulée de sa finale à Paris-Bercy. 2012 a été l'année de sa troisième et dernière participation, où il n'a pas remporté un match.

Il est à l'heure actuelle le troisième Français le plus assidû avec trois participations (janvier 1986, décembre 1986 et 1988). Sa présence dans les deux éditions de 1986 permet d'avoir deux Français au Masters pour la première fois de l'épreuve. Fin 1986, le Français pointe au cinquième rang mondial, ce qui restera le meilleur classement de sa carrière, grâce à deux demi-finales jouées à Roland-Garros et Wimbledon et un quart à l'US Open. C'est cette année que le Masters change de formule en passant d'un mode tournoi joué en début d'année à un mode par groupes qui clôture la saison. Dans cette nouvelle formule, toujours en vigueur, ni lui ni Noah en remportent une seule victoire. En 1988, l'année de sa finale à Roland-Garros, Leconte revient au Masters une dernière fois et remporte une victoire - sa seule de la compétition - face à Stefan Edberg.

L'année suivant la création des Masters, un Français joue déjà l'épreuve. Pierre Barthes. Nous sommes en 1971, deux ans avant qu'un classement mondial ne soit instauré par l'ATP, association de joueurs elle-même créée en 1972. A cette époque, le Français, originaire de Béziers comme Richard Gasquet, est un professionnel présent sur le circuit World Championship Tennis, ancêtre de l'ATP Tour, qui regroupe 21 tournois dont l'Open d'Australie. Ses résultats lui permettent de terminer parmi les sept meilleurs joueurs, retenus cette saison-là pour disputer le Masters qui est organisé à Paris au Stade Pierre de Coubertin, sous forme d'un championnat. Barthes finit avec trois victoires pour trois défaites, dont une sur forfait face au Roumain Ilie Nastase, futur vainqueur de l'épreuve.

Dix ans après Forget, Sébastien Grosjean est le cinquième Français à disputer le Masters. Comme son aîné, le Marseillais, demi-finaliste à l'Open d'Australie et Roland-Garros, vient de remporter le Masters Series de Bercy pour assurer sa présence dans le Top 8 et s'apprête à jouer une finale de Coupe Davis à Melbourne. Une chance, le Masters a lieu cette année-là en Australie, à Sydney. Mais au contraire de Forget, Grosjean réalise un magnifique parcours en atteignant la finale. Avec deux victoires en matches de poule face à Pat Rafter et Andre Agassi, et une victoire en demi-finale sur Evgeny Kafelnikov, Grosjean est le premier Tricolore à viser la victoire au Masters. Mais le septième mondial s'incline face au numéro deux qui l'avait déjà battu en match de poule, Lleyton Hewitt. Un adversaire qu'il retrouvera en finale de Coupe Davis quinze jours plus tard... avec une nouvelle défaite à la clé dans le quatrième match, avant que Nicolas Escudé ne permette aux Bleus de remporter leur neuvième et dernière Coupe Davis.

2008 sera une année faste pour le tennis tricolore qui se conclut avec deux Français présents en Masters Cup, encore jouée à Shanghai, une première depuis l'époque Noah-Leconte. Jo-Wilfried Tsonga a gagné sa place en remportant le Masters 1000 de Bercy. Gilles Simon, lui, a profité du forfait de Rafael Nadal pour être parmi les Maîtres. Le Niçois, vainqueur de trois titres cette saison-là et finaliste au Masters 1000 de Madrid, profitera pleinement de l'occasion en atteignant les demi-finales. Vainqueur de Roger Federer à Toronto un peu plus tôt, Simon réitère sa performance face au Suisse lors de son premier match de poule. Après une défaite face à Andy Murray et une deuxième victoire sur Radek Stepanek, Simon est le deuxième Français à jouer les demi-finales des Masters après Sébastien Grosjean. Une défaite face à Novak Djokovic (5-7 dans le dernier set) ne permettra pas à Simon de faire aussi bien que le Marseillais, si ce n'est de terminer à la septième place mondiale.

L'année 1991 est sans conteste la meilleure saison pour Guy Forget. Il atteindra la quatrième place mondiale au mois de mars après le gain de deux titres (Sydney et Bruxelles), d'une finale à Indian Wells et d'un quart de finale à l'Open d'Australie. Plus tard dans la saison, il soulève quatre autres trophées dont les Masters de Cincinnati et Paris-Bercy en battant à chaque fois Pete Sampras en finale. La tête ailleurs avant de jouer la Coupe Davis face aux Etats-Unis, il joue le Masters à Francfort sans trop donner de sa personne. Alors sixième joueur mondial, il remporte un seul match face à Karel Novacek et perd les deux autres face à Ivan Lendl et Jim Courier. Cela ne l'empêchera pas de soulever le Saladier d'Argent à Lyon quinze jours plus tard.

Avant de retrouver cette compétition en 2013, Richard Gasquet a connu cette compétition en 2007. Il décroche son billet pour les Masters en atteignant les demi-finales du Masters de Paris-Bercy. Septième mondial pendant la saison, le Biterrois jouera la Masters Cup à Shanghai dans la peau du huitième et dernier qualifié. C'est avec ce rang qu'il terminera cette saison qui est sa plus aboutie jusqu'ici. Tout le monde se souvient de son parcours à Wimbledon, son meilleur résultat en Grand Chelem dans sa carrière, et un succès 8-6 au dernier set en quart de finale face à Andy Roddick, troisième mondial à l'époque. Moins de son parcours au Masters, où il ne passera pas les poules. Il s'incline face à Rafael Nadal et David Ferrer et remporte tout de même une victoire face à Novak Djokovic.