Murray, Londres du doute

Sale journée pour Andy Murray. Pour ses débuts dans ce Masters, devant ce public qui n'a d'yeux que pour lui, le Britannique espérait évidemment autre chose qu'une défaite en deux sets face à David Ferrer (6-4, 7-5). Le voilà déjà en sursis. A double titre même puisque, au-delà de sa défaite, le numéro trois mondial, blessé à l'aine du côté gauche, n'est même pas sûr de pouvoir finir le tournoi. Pour lui, il n'est plus question de penser au titre à Londres pour le moment. Il va voir au jour le jour. Pas plus loin.

Il n'en avait rien dit, sans doute parce qu'il espérait pouvoir passer outre, mais Murray souffre depuis plus d'une semaine de cette blessure. "J'ai un problème à l'aine. Je me suis fait ça à l'entraînement quelques jours après Paris, a-t-il expliqué devant les journalistes après sa défaite. Je n'ai pas pu m'entraîner beaucoup cette semaine et je ne savais pas comment j'allais me sentir sur le court." Il a vite eu la réponse et son adversaire avec lui. "J'ai vu qu'il avait un problème", avoue David Ferrer. Lent, gêné sur tous ses déplacements, notamment latéraux, l'Ecossais n'a été que l'ombre de lui-même. "Je ne me sentais pas très bien, a-t-il admis. Je n'ai pas particulièrement bien bougé." C'est un euphémisme.

Si Murray a lutté jusqu'au bout, il a multiplié les fautes et son service l'a abandonné d'un bout à l'autre du match. C'est décevant, a-t-il concédé. Pourtant j'ai quand même eu quelques occasions. J'ai eu un break d'avance dans les deux sets mais je n'ai pas réussi à concrétiser. Je n'ai pas fait un grand match, et j'ai raté quasiment toutes les chances que j'ai eues. David, lui, a été très solide." Murray doit disputer son deuxième match mercredi contre le perdant de la rencontre entre le Serbe Novak Djokovic et le Tchèque Tomas Berdych, au programme lundi soir. "Avec le système des poules, on peut parfois passer même en gagnant un seul match, donc j'ai encore une chance", tente-t-il de se convaincre.

Mais pour l'instant, il n'est même pas assuré de pouvoir tenir sa place dans 48 heures. "Si ça n'avait pas été le Masters ou un tournoi du Grand Chelem, je n'aurais pas joué", a confié Murray, qui se veut tout de même optimiste quant à l'évolution de sa blessure dans les prochains jours. "Il faut voir comment ça va évoluer, dit-il simplement. Je peux prendre un bain glacé, me faire masser, faire de l'acupuncture. Parfois ce genre de choses permet de se sentir mieux." Il le faudra, car s'il ne retrouve pas son vrai visage, l'Ecossais n'aura aucune chance de s'en sortir dans ce groupe A où il est passé en une journée du statut de co-favori à celui de sursitaire.