Bercy parie sur Forget

C'était dans l'air depuis le début de la semaine. Les couloirs de Bercy bruissaient de cette rumeur. Elle n'en est plus une. C'est désormais une information et pas vraiment une grande surprise: Guy Forget sera bien le nouveau directeur du tournoi de Paris-Bercy l'an prochain. Il va succéder à Jean-François Caujolle, dont le mandat prendra fin dimanche soir au terme de cette édition 2011 après un "règne" de cinq ans.

L'annonce a été faite samedi midi au POPB, en présence du futur patron du tournoi et de son prédécesseur, et de Gilbert Ysern, le directeur général de la Fédération française. "Nous avions imaginé annoncer l'arrivée de Guy dans d'autres circonstances, a expliqué Ysern, mais beaucoup d'entre vous avaient deviné depuis un moment, alors nous avons décidé d'être plus directs !" Capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis depuis 1999, Forget le restera en 2012, cumulant cette fonction avec son poste à Bercy et celui d'ambassadeur du tournoi de Roland-Garros, dont il intègre le comité de pilotage.

Toutefois, l'ancien numéro 4 mondial ne devrait pas conserver toutes ces fonctions au-delà de 2012. Gylbert Ysern l'a laissé entendre, même si aucune annonce officielle n'est intervenue sur ce sujet: "Nous n'avons vu aucune incompatibilité entre le fait d'être directeur du tournoi de Bercy et le capitanat. En tout cas pour l'an prochain. A long terme, oui, peut-être. Mais il est vraisemblable que ce soit la dernière campagne de Guy en Coupe Davis et il est vraisemblable qu'il y ait un nouveau capitaine en 2013." Guy Forget s'est dit de son côté "très honoré" de prendre les rênes du tournoi parisien, qu'il a remporté il y a tout juste vingt ans. "Vous le savez, c'est un tournoi auquel je suis très attaché, a-t-il confié. J'ai beaucoup de bons souvenirs en tant que joueur. Je suis très excité à l'idée de contribuer à faire progresser ce tournoi."

Contrairement à son prédécesseur, il n'a pas signé de contrat longue durée. Pour l'heure, son engagement ne porte que sur 2012. "Avec le principe du capitanat, Guy a été habitué à raisonner à court terme, a précisé Gilbert Ysern. Nous ne nous sommes pas posé ce genre de questions. Mais ce serait faire injure à Guy que de penser que ça ne va pas bien se passer." Même s'il aura de gros défis à relever (surface, positionnement du tournoi dans le calendrier), il arrive dans un contexte un peu plus confortable que Caujolle en 2006. Ce dernier avait trouvé une situation critique après une édition catastrophique, les meilleurs joueurs du monde ayant déserté le tournoi. "Quand je vois ce qu'il était il y a vingt ans et ce qu'il est aujourd'hui, je mesure le chemin parcouru. Les joueurs sont des éternels insatisfaits, ils se plaignent sur des détails et c'est normal, mais c'est un tournoi extraordinaire. Il ne faut pas le faire descendre de son piédestal. Je vais apprendre petit à petit mon métier de directeur d'un tournoi de cette envergure. Mon but sera surtout de ne pas faire moins bien que Jean-François."