Coupe Davis, France - Allemagne : Jo-Wilfried Tsonga à la recherche du temps perdu

Jo-Wilfried Tsonga n'a pas eu le début de saison qu'il aurait aimé avoir. Aucun titre, aucune victoire sur un joueur du Top 10 et une seule sur un Top 20 (Gilles Simon à Melbourne) et quelques contre-performances font penser que le Manceau est encore loin de son meilleur niveau après trois mois de compétition. Si la situation est loin d'être catastrophique, celle-ci interpelle : le numéro deux tricolore a signé deux huitièmes de finale à l'Open d'Australie et au Masters 1000 d'Indian Wells et a perdu une finale à Marseille où il était vainqueur l'an passé.

De dixième mondial, le voici deux crans plus bas en ce début avril. Et là encore, cette douzième place est son plus mauvais classement depuis août 2011 où il pointait au seizième rang mondial. Pas de doute : JWT vit l'une de ses pires saisons depuis son éclosion en 2008. A Nancy cette semaine, le Manceau aura l'occasion de mettre ce premier bilan entre parenthèses avec l'équipe de France qui affronte l'Allemagne en quarts de finale de Coupe Davis. Propulsé numéro un de la formation d'Arnaud Clément en l'absence de Richard Gasquet, touché au dos, Tsonga prendra son rôle à bras le corps, lui qui est l'un des plus fidèles lieutenants des Bleus dans cette compétition.

Après un changement de structure en fin de saison dernière, l'ancien finaliste de l'Open d'Australie cherche toujours le bon équilibre. Il est désormais flanqué de Nicolas Escudé et Thierry Ascione, qui accompagnent également Nicolas Mahut et qui se relayent aux côtés de Tsonga sur le circuit. Un choix qui, pour le moment, a beaucoup de mal à trouver de la crédibilité au vu des résultats que le trio présente. Le temps presse et JWT, qui affiche toujours des envies de victoires en Grand Chelem à 28 ans, n'en a pas tant que ça. Même s'il est vrai que se précipiter ou changer maintenant n'arrangerait sans doute pas les choses...

Si des revers face à des joueurs moins bien classés (comme Julien Benneteau d'entrée à Miami ou Ernests Gulbis en finale de Marseille) ont pu inquiéter son clan, ce sont les deux défaites sèches face à Federer à Melbourne et Berdych à Dubaï, qui marquent une régression, le Français restant sur une victoire face à eux au moment de les retrouver cette saison. On pourrait dire la même chose de son revers face à Murray à Miami, l'Ecossais étant encore loin de son meilleur niveau en ce début de saison, mais avec neuf défaites en dix matches face à l'actuel huitième mondial, le Manceau a toujours eu du mal à bien jouer face à lui.

Malgré ces problèmes, le capitaine Arnaud Clément devrait logiquement le mettre en avant ce week-end, même si ce quart de finale ne devrait pas trop poser de problèmes, tout du moins sur le papier. Car, malgré un calendrier chargé, le Français a besoin de jouer pour se rassurer. Avec 18 victoires en 21 matches disputés en Coupe Davis, c'est lui qui devrait guider les Bleus vers les demi-finales.

"J'adore cette compétition, a lâché un Tsonga enthousiaste à la République Lorraine cette semaine. C'est autre chose dans la mesure où je ne joue pas pour moi. Sur le circuit, on a des états d'âme qui t'empêchent de donner le meilleur de toi-même, mais quand je joue pour les autres, je me surpasse. Je suis toujours mieux, ça me motive car c'est plus attractif".

Il faut dire que si les quarts de finale se passent bien, les demi-finales se joueraient ensuite en France si la République tchèque, tenante du titre, élimine le Japon privé de Kei Nishikori. Puis éventuellement la Suisse de Federer et Wawrinka en finale, là aussi en France... De quoi trouver plus de motivation en Coupe Davis que sur le circuit cette année.

Les Allemands, qui restent sur six défaites de suite face aux Français depuis 1953, devraient opposer peu de résistance avec Jan-Lennard Struff (93e mondial) et Tobias Kamke (96e) en fers de lance germaniques, au lieu des Haas, Kohlschreiber ou encore Mayer, tous absents sur blessure. Ce ne seront pas des oppositions de prestige, mais au moins des matches qui pourraient permettre au Français de recharger les batteries avant de s'attaquer à plus lourd plus tard.