Tsonga "n'a pas le choix"

"Je ne pourrai pas jouer Bercy et la Coupe Davis à cause de la blessure de Montpellier"... Lors d'une conférence de presse tenue mercredi dans un grand hôtel parisien, Jo-Wilfried Tsonga n'a pas fait durer un mystère qui n'en était plus un, confirmant que le réveil de sa blessure au tendon rotulien du genou gauche mettait un terme à sa saison et l'obligeait à renoncer à disputer Bercy, et surtout la finale de la Coupe Davis. Depuis le début de sa carrière, le Manceau n'a jamais caché que la compétition par équipe demeurait une priorité, c'est pourquoi ce forfait est "un des moments les plus durs" qu'il a eu à vivre. "Le plus dur de ma carrière professionnelle pour l'instant. J'avais aussi eu un coup dur avec les JO, j'aurais voulu faire partie d'une aventure comme ça. Ce n'est pas évident mais je n'ai pas le choix", a-t-il ainsi lancé, espérant cependant qu'une autre opportunité se présentera. "La Coupe Davis est quelque chose qu'on pourra rééditer, il y a une belle équipe, j'aurai l'occasion de rattraper ça".

Le rendez-vous de Belgrade se fera donc sans le numéro un tricolore. Le protégé d'Eric Winogradsky aurait pu tenter le coup, mais il aurait alors mis en danger son intégrité physique et vraisemblablement compromis sa saison 2011. "Je ne sais pas à quelle hauteur je me serais pénalisé. J'aurais pu peut-être jouer avec des anti-inflammatoires, mais je prenais le risque de ne pas rejouer pendant six mois ou plus et c'est un risque que je ne pouvais pas prendre", a-t-il reconnu. "Même pour la finale de la Coupe Davis", d'autant plus que le corps médical a su trouver les mots pour le convaincre de se montrer raisonnable. "Les médecins m'ont dit : 'stop, c'est dangereux'", a avoué JWT précisant que désormais, le meilleur remède pour retrouver l'intégralité de ses moyens était le repos. "Pour guérir, le temps suffit, mais il faut prendre ce temps, je ne l'avais pas la dernière fois car il y avait la finale de Coupe Davis. La suite, c'est du repos pendant trois semaines, des soins. Je vais prendre le temps de me préparer".

Hors-course pour une place en finale de la Coupe Davis, Jo-Wilfried Tsonga compte malgré tout jouer à plein son rôle de premier supporter, se déclarant "à la disposition de Guy Forget et de (ses) potes", prêt à tenir n'importe quel rôle pour aider l'équipe de France à rejoindre dans l'histoire la génération Noah. "Je suis au service de l'équipe. S'ils veulent que je sois le cuisinier, je le serai. J'ai envie de me sentir utile. En début de saison, on signe un contrat : être au service de l'équipe, j'irai au bout. S'ils veulent que je sois au stage, j'y serai", a affirmé le Manceau, soucieux également de pas gêner la préparation ses équipiers s'il pressent que le mieux sera de s'effacer.

Malgré l'immense déception, il s'efforce à rester positif et tire même un bilan positif de l'exercice 2010, pourtant largement tronqué. "Je vais finir dans les 13 ou 14 premiers en ratant quatre mois sur dix, je n'ai pas grand chose à regretter. J'ai été bon dans les grands chelems, régulier dans les Masters 1000. J'ai passé un petit cap", assure Jo en portant un regard ambitieux sur 2011. "Si tout se passe bien, j'entamerai 2011 avec de la fraîcheur. Je n'ai pas fait une "sur-saison", je n'ai pas joué au-dessus de mon niveau. Mais j'ai retrouvé un tennis qui est le mien. Je reste persuadé que dans cette voie là, de belles choses m'attendent dans l'avenir. Je vais faire le maximum pour réaliser mes rêves"... même si l'un d'entre eux vient de se briser.