Coupe Davis - Un double, trois possibilités pour les Français face aux Tchèques

Après le scénario de vendredi, c'est une quasi-certitude que les Tchèques aligneront leur meilleure paire de double samedi : Berdych et Stepanek, qui n'ont perdu qu'une seule rencontre ensemble dans cette compétition en seize matches. C'était face aux Espagnols en finale 2009. En face, les Français n'ont qu'une seule certitude : Monfils ne sera pas de la partie samedi non plus, même s'il avait été annoncé en double lors du tirage au sort. Le capitaine tricolore l'a encore répété vendredi. Voici donc les trois possibilités qui s'imposent à Arnaud Clément, de la plus probable à la moins évidente.

Voici la paire rêvée par Arnaud Clément. C'est lui qui les a lancés ensemble en Coupe Davis avec réussite lors du premier tour face à l'Australie en début d'année. Et il y a de fortes chances pour que le capitaine des Bleus fasse de nouveau appel à eux samedi. Dans cette demi-finale, les Français sont dans la même configuration qu'au premier tour : avec 2-0 à leur avantage vendredi soir résultant de deux victoires de Gasquet et Tsonga en trois sets. Avec Monfils et éventuellement Benneteau en renfort pour dimanche.

Clément avait misé sur les bonnes sensations de Richard et Jo pour les associer en double face à Hewitt et Guccione, paire alors invaincue en cinq matches de Coupe Davis depuis 2011. Résultat: une victoire en quatre sets pour les Français. Et le sentiment d'avoir trouvé une nouvelle arme performante. Un test grandeur nature face à la référence tchèque est donc plus que tentant.

"J'avais vraiment envie de le voir ce double, de me rendre compte de ce que cela pouvait donner dans des situations extrêmes de stress, expliquait Clément après la victoire face à l'Australie. On voit que cela fonctionne. Donc, c'est une possibilité qui sera très intéressante pour l'avenir." Déclaration qu'il a confirmée vendredi après les deux simples : "Jo et Richard ont très bien joué, et physiquement, ils peuvent être prêts pour jouer demain donc cette option est toujours possible."

L'idée de faire jouer Tsonga et Gasquet semble séduisante, mais elle comporte le risque de griller physiquement les deux joueurs en cas de match à rallonge samedi. Et notamment Tsonga qui sera le premier à jouer dimanche en cas de victoire tchèque en double la veille. Le remplacer par Benneteau est donc une idée plus que louable. Déjà parce que la paire qu'il forme avec Gasquet a déjà fait ses preuves. Pas en Coupe Davis mais aux J.O. de Londres par exemple. Et ensuite parce qu'elle permet de faire participer tout le monde dans cette rencontre.

Sélectionner des joueurs, c'est faire des choix et donc éliminer. Gilles Simon, cinquième roue du carrosse tricolore ce week-end une fois encore, rumine déjà dans son coin, pas la peine de contrarier aussi un Benneteau qui a un niveau de jeu tout aussi solide en double que ses partenaires. Sélectionner, c'est donc aussi gérer les égos de tout le monde. C'est-à-dire entendre les volontés de chacun, mais surtout écouter les leaders. Et qu'il le veuille ou non, malgré sa victoire à Roland-Garros avec Edouard Roger-Vasselin cette année, Benneteau ne fera pas le poids si Tsonga veut absolument jouer ce double.

"Nous savons que le capitaine a plusieurs possibilités. Toutes sont valables, mais ce sera à Arnaud de choisir, a déclaré un Gasquet volontairement consensuel. Il n'y a aucun problème pour que je joue, avec Jo ou avec Julien. Ils le savent. Moi, je me tiens prêt."

Cette paire a gagné un tournoi important sur le circuit ATP (Masters 1000 de Shanghai en 2009), mais n'a jamais été testée en Coupe Davis. Le problème est le même que pour le double Benneteau-Gasquet, nous direz-vous. Mais Benneteau et Tsonga n'ont plus joué ensemble depuis deux ans. Remettre cela au goût du jour alors que les Bleus vont se frotter au duo le plus performant de ces dernières années en compétition semble trop risqué, vu les autres possibilités évoquées plus haut.

D'autant que Tsonga n'a jamais caché son affinité particulière avec Gasquet. "On joue ensemble depuis que l'on est tout jeunes. On se connaît très bien, affirmait Tsonga après l'épisode australien. Ritchie, c'est un génie. C'est mon petit Mozart à moi. Avant chaque balle, souvent, je lui dis: 'Vas-y Richard, fais moi rêver!'. On croit que le point est fichu et puis finalement, il sort un coup exceptionnel. C'est rassurant et super agréable de jouer à ses côtés."

Depuis le début de la saison, Gasquet et Tsonga semblent avoir pris la main sur le leadership de l'équipe de France. Bien sûr, c'est Arnaud Clément qui décide, mais il reste très influencé par ce que lui racontent les joueurs. "Tout le monde a envie de jouer, moi le premier, a encore affirmé Tsonga ce vendredi. Dès qu'il s'agit d'aller au combat, je suis en première ligne. J'aime ça me castagner avec des adversaires". Avant d'offrir une quatrième possibilité de double, avec un sourire qui en dit long : "Je suis sûr qu'avec le capitaine, on ferait un double encore très crédible..."