Avec ce Gasquet-là, rien ne peut arriver aux Bleus

Ce sera l'une des images fortes de ce week-end de Coupe Davis entre la France et la République tchèque. Richard Gasquet à genoux sur le court central de Roland-Garros après sa victoire en trois sets sur Tomas Berdych. Pardon, sa démonstration. Vendredi sur le court Chatrier, le Biterrois a signé une prestation qui a époustouflé les spectateurs de l'enceinte parisienne et le clan tricolore tout entier. 

Qu'il semble loin, le joueur réservé de Winston-Salem en 2008, mort de trouille à l'idée d'affronter les Américains en quarts de finale. Depuis qu'il joue cette compétition, jamais il n'avait semblé si facile, si sûr de lui, si conquérant sur un court de tennis. Vendredi à Paris, il a expédié Tomas Berdych en deux heures de jeu avec une facilité déconcertante en signant sa plus belle victoire de la saison, sa plus belle en Coupe Davis. Et sans doute l'une des plus marquantes de sa carrière.

"Je ne pense pas qu'il y ait un avant et un après ce match, tempère toutefois Arnaud Clément. C'est une suite logique : Richard a déjà signé des belles victoires dans sa carrière, face à de grands joueurs. Je savais qu'il était prêt à se battre physiquement et mentalement. C'est aussi pour cela que j'étais sûr de moi en le faisant ce match au lieu de Gaël Monfils, qui n'est pas encore au meilleur de sa forme." Ce succès est tout de même loin d'être anodin : Gasquet vient de s'offrir sa première victoire sur un joueur du Top 10 depuis son succès sur David Ferrer à Pékin, début octobre 2013.

En Coupe Davis, il faut même remonter à 2011 lors d'un quart de finale en Allemagne et une victoire sur le 20e mondial d'alors Florian Mayer en cinq sets pour trouver trace de sa meilleure performance dans cette compétition. Mais jamais il n'avait battu un Top 10 en Coupe Davis jusqu'alors. A fortiori en trois sets. "C'est sûr que c'est une très belle victoire. Maintenant dire que c'est la plus belle, c'est difficile, relativise à son tour Gasquet. Je savais que j'étais prêt et que les conditions étaient idéales pour bien jouer ici. Je l'ai battu trois fois lors de nos quatre dernières rencontres, ce n'est pas une première pour moi."

De plus, il est vrai que Tomas Berdych n'était pas dans une forme olympique. Il était encore à New York la semaine dernière et n'a eu que quelques jours pour faire la transition entre la surface dure de l'US Open et la terre battue parisienne. Et débuter une rencontre à 10h30 n'a pas dû être une partie de plaisir pour ce joueur qui n'est pas du matin. Au contraire de Gasquet qui, par contre, était même "prêt à jouer dès sept heures s'il avait fallu"... Il n'empêche que pour dominer le sixième mondial, demi-finaliste à Roland-Garros il y a quatre ans, il fallait bien plus que de la motivation.

S'il n'est pas du genre à le crier sur tous les toits, le Tricolore sait qu'il a frappé un grand coup. Tsonga l'a reconnu pour lui après sa victoire toute aussi expéditive face à Lukas Rosol. "Entrer en jeu avec 1-0 pour nous, c'était la meilleure configuration possible. Son match m'a motivé encore plus pour bien faire." Avec un Tsonga en forme, un Gasquet avec une confiance au top et un Monfils en pleine possession de ses moyens, les Bleus d'Arnaud Clément ont très fière allure. Quelle meilleure nouvelle pour cette équipe de France à l'heure de viser une place en finale ?