Croatie-France : Comme redouté, Marin Cilic sera un poison jusqu'au bout en demi-finale

Marin Cilic sait recevoir. A Zadar, la star, c'est lui et il porte cette pression à merveille sur ses épaules. Vendredi, le leader de l'équipe croate ne s'est pas fait embarquer par la jeunesse insouciante de Lucas Pouille qui, malgré toute sa bonne volonté, n'a pas été en mesure de le renverser (6-1, 7-6, 2-6, 6-2). Et il compte bien continuer tout le week-end sur le même rythme.

Il faut dire que la tâche était rude pour le Nordiste : en Coupe Davis, Cilic, c'est du solide avec 26 victoires en 41 matches. D'autant plus en dur indoor, une surface qui convient parfaitement à son jeu de puncheur. Lui en tout cas est prêt à donner de sa personne les trois jours pour emmener les siens vers une première finale depuis 2005, année de l'unique titre de son jeune pays.

"Je suis content de ma première rencontre. J'ai perdu un set en raison d'un manque de concentration, mais physiquement, je me sens bien, a assuré Cilic. J’ai juste eu une mauvaise sensation aux adducteurs de ma jambe droite, mais cela n'a pas duré. Samedi nous déciderons si je joue ou non le double. En tout cas, je ne me sens pas lessivé."

Avec Dodig comme coéquipier, le bilan comptable est honnête sans être transcendant (2 victoires/2 défaites). Toutefois, leur fait d'armes est d'avoir battu les frères Bryan, légendes vivantes américaines du double, en quart de finale cette année. Mais leur point faible est justement de jouer assez peu ensemble, aussi bien en Coupe Davis que sur le circuit ATP.

"Le double croate sera dangereux, tempère Noah, d'abord parce que Dodig joue régulièrement en double (il est le 8e mondial dans cette discipline et vient de remporter les deux derniers Masters 1000 à Toronto et Cincinnati avec le Brésilien Marcelo Melo, NDLR). Ensuite parce que Cilic a un jeu naturellement d'attaque, il a un énorme service, il prend de la place à la volée, il va peser. Il aura seulement besoin de quelqu'un de solide à ses côtés qui n'aura pas besoin de faire plus que ça. Cela dit, samedi, on aura deux joueurs frais, alors que Cilic a trois matches à jouer."

Clairement, il faudra passer sur le corps de Cilic au moins une fois dans le week-end pour espérer décrocher une qualification pour la finale. Et encore, cela peut ne pas suffire, Borna Coric ayant lui-même qualifié son pays lors du cinquième simple décisif au premier tour face à la Belgique comme en quart de finale face aux USA. Mais si cela ne garantira pas une qualification, cela pourra y contribuer. Samedi semble le jour le plus approprié au moment d'affronter la paire tricolore Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert, meilleur tandem du monde à l'heure actuelle.

Leur dernière sortie à l'US Open n'a, certes, pas été auréolée d'un deuxième titre à New York, mais les deux Français ont toute la confiance de leur capitaine pour apporter ce point primordial, comme ils l'avaient fait en quart de finale en République tchèque, lors de leur grande première dans cette compétition. Ils étaient entrés en lice dans la même configuration que ce week-end, à 1-1 à l'issue de la première journée. Avec réussite.

Le combat a été intense face à Stepanek et Rosol (cinq sets et trois heures de jeu), mais ils sont sortis vainqueurs leur baptême du feu avec du cran. Leur attitude, pleine de maîtrise quand il a fallu serrer le jeu, et leur amour du maillot ont plu à Noah, même s'il a tremblé avec eux à Trinec. Et cela est fondamental pour leur épanouissement dans le groupe. Le classement mondial en Coupe Davis, ça pèse peu de poids en Coupe Davis, mais au moins, ça rassure quand l'expérience doit parler. Les Français se diront sans doute cela samedi dans les moments chauds... Marin Cilic également.