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Du moins marquant au plus mythique, nous avons classé les 34 duels de la rivalité Sampras-Agassi

Maxime Battistella

Mis à jour 12/08/2021 à 16:53 GMT+2

A l'occasion du 50e anniversaire de Pete Sampras ce jeudi 12 août, nous vous proposons de revisiter sa rivalité avec Andre Agassi. Retour sur les 34 duels (20-14 pour Sampras) entre les deux Américains aux styles si complémentaires.

Andre Agassi et Pete Sampras.

Crédit: AFP

Une ambiance électrique pour un match… de bienfaisance. Ce vendredi 12 mars 2010, 44 titres du Grand Chelem sont réunis sur le court principal d’Indian Wells pour un double de légendes entre la paire Pete Sampras/Roger Federer et l’attelage Andre Agassi/Rafael Nadal. L’objectif ? Lever des fonds pour Haïti, fatalement touché par un séisme aux conséquences humaines et matérielles catastrophiques (environ 300 000 morts). Equipés de micros, les quatre hommes font le spectacle sur le court et commentent leurs échanges pour le plus grand bonheur du public.
Quand, à 4 jeux partout, Sampras se lance dans une imitation de la démarche de son ancien rival avant de servir. Pas connu pour être le plus extraverti sur un court quand il était joueur, le Californien saisit l’occasion de ce match-exhibition pour se dérider un peu, et force volontairement le trait. Les spectateurs sont hilares. Mais de l’autre côté du filet, Agassi rit jaune. En guise de réponse, il montre ses poches vides et s’exclame : "Je suis désolé, je n’ai pas d’argent !" Référence claire à la supposée pingrerie de son compatriote, décrit comme avare en pourboires dans l’autobiographie d’Agassi, Open.
Malgré les tentatives de Federer de détendre l’atmosphère, c’en est trop pour "Pistol Pete" qui envoie un missile au service, droit sur son meilleur ennemi. De l’eau avait pourtant coulé sous les ponts depuis leurs retraites respectives. La séquence a fait le tour du monde et donne une idée de l’intensité de leur antagonisme. Pas les meilleurs amis du monde hors court – contrairement à la relation affichée par Federer et Nadal par exemple –, Sampras et Agassi n’ont pourtant jamais manqué une occasion de se complimenter lorsqu’ils se faisaient face. Il faut dire qu’entre l’un des meilleurs serveurs et l’un des plus grands relanceurs du tennis moderne, les ingrédients étaient réunis pour une rivalité explosive et spectaculaire en 34 actes.

34. Rome 1989 (2e tour)

Agassi bat Sampras 6-2, 6-1
Si on nous avait dit après ce premier duel que la rivalité entre les deux Américains serait l’une des plus haletantes et spectaculaires du tennis moderne, on ne l’aurait peut-être pas cru. Bien plus précoce et à l’aise sur l’ocre, Agassi inflige une correction à son compatriote, impuissant. Un monde les sépare alors aussi bien dans le jeu qu’au classement (le premier est 5e, le second 92e).

33. Masters 1996 (poules)

Sampras bat Agassi 6-2, 6-1
Sept ans plus tard, le rapport de forces a quelque peu évolué. Cette fois, c’est Sampras qui administre la fessée. "Pistol Pete" est au sommet de son art et de sa domination sur le circuit en cette saison 1996. Il ne laisse que trois petits jeux à son rival en phase de poules du Masters. Grippé, Agassi n’avait de toute façon pas les moyens de rivaliser.

32. Masters 1999 (poules)

Agassi bat Sampras 6-2, 6-2
Retour à l’envoyeur. La rivalité Agassi-Sampras a connu beaucoup de hauts, mais pas de mal de bas aussi. Et le rendez-vous des Maîtres en a été le théâtre pour le moins inattendu. Sur moquette et en indoor, dans des conditions ultra-rapides parfaites pour lui, Sampras aura rarement été aussi laminé. Une véritable claque en guise de réveil décisif, on le verra plus tard, pour la suite du tournoi…

31. Osaka 1994 (demi-finale)

Sampras bat Agassi 6-3, 6-1
Jamais deux sans trois. Pour la première fois depuis qu'ils s'affrontent, l’un des chouchous du public américain bat trois fois consécutivement son rival. Si le "Kid de Las Vegas" est clairement sur le retour après une saison 1993 décevante, Sampras a repris l’avantage psychologique. En 55 petites minutes, l’affaire est pliée sans qu’il ait eu à sauver la moindre balle de break. Mais sa série s’arrêtera là.

30. San José 1996 (finale)

Sampras bat Agassi 6-2, 6-3
Il fallait pas l’énerver, Pete. Et même si le pauvre "Dédé" n’y était pour rien, il a payé pour tout le monde ce 18 février 1996. Vexé par sa sortie précoce et surprise au 3e tour de l’Open d’Australie quelques semaines plus tôt, Sampras a des choses à prouver de retour dans sa chère Californie. Pourtant, seulement 47 % de premières pour lui ce jour-là, mais Agassi ne trouve pas la solution à la relance.

29. Stuttgart 1996 (quart de finale)

Sampras bat Agassi 6-4, 6-1
On prend les mêmes et on recommence… ou presque. En 1996, Agassi n’a jamais vu le jour contre son meilleur ennemi. Pourtant en cette fin de saison, il parvient à mieux lire le service adverse, surtout sur seconde balle. A la clé trois breaks réussis. Le problème, c’est qu’il ne tient son propre service qu’à... deux reprises dans le même temps. Difficile d’espérer quoi que ce soit dans ces conditions.

28. Masters 1990 (poules)

Agassi bat Sampras 6-4, 6-2
On l’avouera volontiers, dans cette série de matches à sens unique, les places sont assez interchangeables. Le nombre de jeux et l’occasion sont des critères qui peuvent faire la différence. Tout jeunes mais déjà tout proches des sommets du classement, Agassi et Sampras disputent leur premier Masters commun en 1990. "Pistol Pete" n’a alors pas vraiment digéré son premier titre en Grand Chelem à Flushing Meadows et passe à côté de son sujet. Le Kid et sa longue tignasse iront eux au bout du tournoi.

27. San José 1998 (finale)

Agassi bat Sampras 6-2, 6-4
Battre son grand rival, c’est toujours spécial. Mais le faire sur ses propres terres après trois ans de disette rend la performance encore plus savoureuse. Au fond du trou la saison précédente – descendu à la 140e place mondiale, il avouera dans son autobiographie être devenu accro la méthamphétamine –, Agassi accomplit un retour spectaculaire au premier plan à San José où il remporte son premier titre depuis août 1996, et ce sans perdre le moindre set. Défait devant son public par celui qui n’est que 71e à l’ATP, le numéro 1 mondial n’a pas existé.

26. Los Angeles 2001 (finale)

Agassi bat Sampras 6-4, 6-2
Encore un titre en Californie pour "Dédé". Symbolique de la trajectoire des deux hommes qui plus est. Sampras a amorcé un lent déclin (il n’est plus que 12e), alors qu’Agassi a trouvé son second souffle dans une fin de carrière prolifique qui durera encore cinq ans. Dans cette finale, Agassi sert 80 % de premières balles, contre seulement 54 % pour son adversaire, une rareté dans leurs face-à-face. Rédhibitoire pour un Sampras sans jambes, mais qui ne perdra plus contre son rival ensuite.

25. Houston 2002 (demi-finale)

Sampras bat Agassi 6-1, 7-5
La promenade (ou presque) la plus inattendue de toutes. "Pistol Pete" vit alors ses derniers mois de joueur de tennis professionnel et n’a plus remporté le moindre titre depuis près de deux ans (Wimbledon 2000). Si la terre battue américaine n’a pas grand-chose à voir avec celle du Vieux Continent, peu importe pour Sampras qui n’a jamais su l’apprivoiser (seulement 3 titres sur 64 sur brique pilée). Et pourtant, la magie opère. Comme si le simple fait de voir Agassi de l’autre côté du filet suffisait à le surmotiver.

24. Philadelphie 1990 (huitième de finale)

Sampras bat Agassi 5-7, 7-5, ab.
Ce deuxième Sampras-Agassi de l'Histoire fait figure d’exception. C'est le seul qui n'est pas allé à son terme, le "Kid de Las Vegas" jetant l’éponge après avoir été rejoint au score. Inachevé, ce match aurait pu figurer plus bas dans notre hiérarchie, mais le score serré des deux premiers sets est le premier indice de la progression fulgurante de "Pistol Pete", humilié quelques mois avant par son jeune rival. Le début d'une semaine inoubliable pour lui qui ira chercher dans la foulée son premier titre à 18 ans.

23. Monte-Carlo 1998 (2e tour)

Sampras bat Agassi 6-4, 7-5
En trois précédentes apparitions à Monte-Carlo, Sampras n’y avait pas remporté le moindre match. Mais quand il s’agit réaffirmer sa suprématie sur Agassi contre lequel il restait sur un revers à San José, peu importe la surface, même s’il avait toujours perdu contre son rival sur brique pilée auparavant. "Je considère la terre battue comme un défi et j’ai besoin de défis à ce stade de ma carrière", lâchera-t-il, avant de faire de se faire punir par… Fabrice Santoro (6-1, 6-1) au tour suivant.

22. Atlanta 1992 (finale)

Agassi bat Sampras 7-5, 6-4
De terre, il est encore question ici. Mais grise, et six ans plus tôt outre-Atlantique. Moins exigeante et lente que l’ocre européen, la surface permet à Sampras de pratiquer son jeu d’attaquant, de quoi espérer peut-être chaparder le titre. Les enchaînements service-volée fonctionnent à merveille mais Agassi se règle à la relance et l’emporte logiquement, sans concéder la moindre balle de break du match.

21. Roland-Garros 1992 (quart de finale)

Agassi bat Sampras 7-6(6), 6-2, 6-1
Peut-être la moins connue de leurs neuf joutes en Grand Chelem. Démarrée avec une heure et demie de retard à cause de la pluie, elle n’aura tenu ses promesses que l’espace d’un set, le premier, durant lequel le "gentleman" Sampras tient le choc jusqu’au tie-break contre "le corsaire" Agassi, selon les mots de Jean-Paul Loth. Mais sur ocre, le sale gosse du Nevada est de loin le plus fort et les deuxième et troisième sets filent à la vitesse de l’éclair. Il repasse ainsi devant dans leurs duels (4-3), ce sera la dernière fois.

20. Paris-Bercy 1994 (quart de finale)

Agassi bat Sampras 7-6(6), 7-5
Pour tenir le rôle de l’Américain à Paris, n’hésitez pas, c’est vers Agassi qu’il faut se tourner. Dans la capitale française, il est invaincu contre son cadet. Et si sa supériorité ne surprend guère du côté de Roland-Garros, le voir prendre le meilleur sur Sampras sur la moquette indoor rapide de Bercy, c'est autre chose. Tout juste auréolé de son deuxième titre du Grand Chelem à l’US Open, "Dédé" est sur son nuage et, malgré les 17 aces adverses, trouve l’ouverture. Deux jours plus tard, il ira chercher le trophée.

19. Cincinnati 1999 (demi-finale)

Sampras bat Agassi 7-6(7), 6-4
La dernière victoire de Sampras sur Agassi avec le dossard 1 dans le dos. Pour la troisième fois dans leur histoire commune, "Pistol Pete" enchaîne trois victoires face à son meilleur ennemi après Wimbledon et Los Angeles. Mieux, il complète une série de 7 sets gagnés depuis le premier de leur finale sur le gazon anglais. Rien ne semble pouvoir lui arriver en vue de l’US Open mais une hernie discale en décidera autrement, laissant le champ libre à Flushing à un certain… Andre Agassi.

18. Los Angeles 1999 (finale)

Sampras bat Agassi 7-6(3), 7-6(1)
Un autre classique entre les deux poids lourds des années 1990. Porté par ses fans californiens, Sampras est assuré, avant même le début de la finale, de retrouver la première place mondiale. Le duel est intense, surtout au service où Agassi rivalise avec pas moins de 10 aces (contre 11). Mais dans chaque tie-break, il ne parvient à relancer qu’une seule fois les coups de canon adverses. "Le match aurait pu tourner dans les deux sens, si on pouvait le jouer 10 fois, nous aurions 5 victoires chacun", estime "Dédé" pour faire passer la pilule.

17. Indian Wells 2001 (finale)

Agassi bat Sampras 7-6(5), 7-5, 6-1
Plus d’un an s’est écoulé depuis leur dernière empoignade. A Indian Wells, la finale se joue alors en trois sets gagnants et Agassi a le vent en poupe après son sacre à Melbourne. Sampras, qui restait sur trois défaites consécutives avant son voyage en Californie, résiste bien dans les deux premiers sets, mais s’écroule dans le troisième. Après deux finales perdues en 1990 et 1995, Agassi s’impose enfin à Indian Wells, validant sa deuxième victoire d’affilée sur son rival. Avant de tripler la mise à Los Angeles quelques mois plus tard.

16. Masters 1991 (poules)

Sampras bat Agassi 6-3, 1-6, 6-3
Complètement dépassé par l’événement l'année précédente, Sampras a, cette fois, pris la mesure de ce tournoi d’élite si particulier. En poules, il fait à nouveau face à Agassi, tenant du titre. C’est le première bataille serrée entre les deux hommes : sur moquette, le jeu explosif et puissant du plus jeune des deux Américains finit par payer. Dans la foulée, "Pistol Pete" ira conquérir le premier de ses cinq titres au Masters. Une performance qui lui vaudra la sélection avec Agassi pour la finale de la Coupe Davis contre la France, de sinistre mémoire pour lui.

15. US Open 1990 (finale)

Sampras bat Agassi 6-4, 6-3, 6-2
Aussi surprenante et magnifique pour l’un, que décevante et préoccupante pour l’autre. La première des cinq finales de Grand Chelem entre les deux Américains dessine un rapport de forces. A 19 ans et 28 jours, Sampras, tête de série numéro 12, devient le plus jeune lauréat de l’histoire de Flushing Meadows. Une divine surprise pour le jeune homme qui s’offre successivement Thomas Muster, Ivan Lendl et John McEnroe avant de retrouver Agassi pour une finale qui consacre la génération montante du tennis américain. Déjà finaliste à Roland-Garros quelques mois plus tôt, le "Kid de Las Vegas" part grand favori mais se liquéfie, une mauvaise habitude alors. Sampras, lui, vit un rêve éveillé. "C'était comme si je pouvais sortir un ace dès que je le voulais", commentera-t-il.

14. Toronto 1998 (quart de finale)

Agassi bat Sampras 6-7(5), 6-1, 6-2
Mission "remontada" accomplie : 1998 marque le grand réveil de "Dédé". Seulement 110e mondial en début de saison, il a rangé ses démons au placard pour retrouver un rang digne de son talent. Son entame d’été américain est parfaite : après deux titres consécutifs à Washington puis Los Angeles, il retrouve son rival préféré en quart de finale au Canada. Les deux compères ont dû jouer deux matches dans la même journée à cause de la pluie, Agassi récupère mieux et punit Sampras dans les deux derniers sets. Il fait ainsi d’une pierre deux coups : tout en faisant perdre la première place mondiale à Sampras, il assure son retour dans le top 10. What else ?

13. Indian Wells 1995 (finale)

Sampras bat Agassi 7-5, 6-3, 7-5
Epicentre de la rivalité Sampras-Agassi, la saison 1995 a accouché de plusieurs morceaux de bravoure. Vainqueurs respectifs de Stefan Edberg et Boris Becker en demi-finales, les frères ennemis font honneur à leur rang de têtes de série 1 et 2 à Indian Wells. Et si "Pistol Pete" l’emporte en trois sets secs, la qualité du tennis pratiqué fait tourner les têtes. Même du fond, Sampras fait mieux que rivaliser, monstrueux en défense. "Quand on joue à 98 % de ses moyens contre un Sampras à 100 %, on donne toujours l'impression de n'être qu'à 60 %. Je me sens super bien en ce moment, il n’y a qu’un gars qui me tape sur le système", constate Agassi, dépité bien que brillant lui aussi.

12. Masters 1999 (finale)

Sampras bat Agassi 6-1, 7-5, 6-4
Difficile d’être plus "clutch" que Pete Sampras ce 28 novembre 1999. Quelques jours plus tôt (voir plus haut) en poules déjà contre Agassi, il n’avait été que l’ombre de lui-même, reparti du court aussi vite qu’il s’y était installé, les fesses toutes rouges. Victime d’une hernie discale qui l’avait privé de l’US Open l’été précédent, le Californien était plutôt rouillé après plusieurs semaines sans compétition. Mais remis dans le bain, il sort son meilleur tennis quand il le faut pour s’adjuger son cinquième et dernier sacre au Masters, égalant Lendl. Une démonstration en forme de pied de nez à son rival qui lui a subtilisé "sa" place de numéro 1 mondial, mettant fin à sa série de six saisons terminées au top. Très frustré, Agassi ne daignera même pas prendre le micro lors de la remise des trophées.

11. Masters 1994 (demi-finale)

Sampras bat Agassi 4-6, 7-6(5), 6-3
Un bonbon à savourer sans modération. Le seul défaut de ce match ? C’est qu’il n’ait été qu’une demi-finale jouée au meilleur des trois sets. Mais s’il ne fallait garder qu’un Sampras-Agassi au Masters, ce serait indubitablement celui-ci. Totalement reconcentré sur le tennis, le "Kid", tout juste sacré à Flushing, finit l’année en trombe et devient le dauphin de son compatriote au classement après sa victoire à Paris-Bercy. Aces, retours gagnants, échanges à grande vitesse du fond, tout y passe. Si un point devait résumer la partie, ce serait cette passe d’armes ahurissante au filet qui donne trois balles de set à Sampras dans le tie-break du deuxième set : passing dans les pieds, demi-volée amortie, remise croisée courte et revers joué derrière lui par le Californien pour conclure. Du grand art.

10. Wimbledon 1999 (finale)

Sampras bat Agassi 6-3, 6-4, 7-5
A-t-on un jour mieux joué sur gazon que Sampras lors de cette finale ? Après un début de saison compliqué, il retrouve la forme au meilleur des moments pour lui grâce à une victoire au Queen’s. Mais si quelqu’un peut bien le contrarier dans son jardin de Wimbledon (il y a remporté 5 des 6 derniers titres), c’est l’ami "Dédé". Enfin allé au bout de sa quête à Roland, ce dernier peut rêver d’imiter Björn Borg en réalisant le doublé au All England Club. Oui, mais voilà, Sampras est en état de grâce, il n’y a rien à faire. "J’ai fait le break au début du deuxième set et je rentrais dans la zone, cet endroit où vous jouez comme si vous étiez clairvoyant, dans une légère transe, et où vous avez tout votre temps pour jouer chaque coup. (…) J’étais plus près de l’invincibilité que jamais", écrira-t-il dans son autobiographie. Avec 12 ttires du Grand Chelem, il égale alors le record de Roy Emerson.

9. Montréal 1995 (finale)

Agassi bat Sampras 3-6, 6-2, 6-3
Une fois n'est pas coutume, c’est Agassi qui aborde ce rendez-vous en patron du tennis mondial. Acharnée depuis la fin de la saison précédente, la rivalité est à son paroxysme entre les deux joueurs. Sampras a beau sortir d’un troisième sacre consécutif à Wimbledon, il n’est plus le favori quand il s’agit de croiser le fer face à son compatriote. Malgré un meilleur départ, son service le lâche peu à peu (48 % de premières balles). Il n’en fallait pas plus à Agassi pour reprendre le contrôle et soulever son troisième trophée au Canada. "C’est en gagnant ce genre de tournois qu’on devient vraiment numéro 1", estimera-t-il. Il revient ainsi à 8 victoires partout dans son bilan contre Sampras, poursuivant un été de folie qui le voit enchaîner 26 victoires (dont 4 titres : Washington, Montréal, Cincinnati, New Haven).

8. Miami 1994 (finale)

Sampras bat Agassi (5-7, 6-3, 6-3)
Le vainqueur n’est pas toujours celui qu’on croit. Car si c’est bien Sampras qui s’offre le seul doublé Indian Wells-Miami de sa carrière ce, le souvenir de ce duel floridien reste attaché à la classe d’Agassi. Alors que les deux hommes doivent se présenter sur le court, "Dédé" retrouve un Sampras livide dans les vestiaires. Pris de nausées, ce dernier n’est pas prêt au combat et alors qu’il devrait être contraint au forfait, son rival accepte de décaler quelque peu le début de la finale. Retapé et réhydraté par intraveineuse, "Pistol Pete" est finalement opérationnel une heure plus tard et ne fait pas de sentiments, se payant même le luxe d’une remontée après avoir perdu le premier set. "Si je ne peux pas battre le numéro 1 mondial malade, alors je ne mérite pas le titre", déclarera Agassi. Sampras, lui, saluera le geste. "Je ne l’oublierai jamais."

7. Miami 1995 (finale)

Agassi bat Sampras 3-6, 6-2, 7-6(3)
Même lieu, mêmes acteurs, mais vainqueur différent. Remis dans le droit chemin par l’actrice américaine Brooke Shields avec laquelle il forme un couple très suivi par les médias, débarrassé de sa perruque – comme il l’avouera dans son autobiographie –, Agassi a une double revanche à prendre. Deux semaines plus tôt, il n’a rien pu faire face à un Sampras transcendé dans le désert californien. Surtout, "Dédé" veut laver l’affront de l’année précédente, quand sa sportivité lui avait coûté le trophée. Mal parti, Agassi se rebelle, marquant notamment 19 points consécutifs en fin de deuxième set. Et il rend finalement la monnaie de sa pièce à Sampras en le renversant à son tour au tie-brak décisif de la troisième manche. Un triomphé libérateur qui lui permettra de ravir le trône à son cadet deux semaines plus tard, pour la première fois de sa carrière.

6. Wimbledon 1993 (quart de finale)

Sampras bat Agassi 6-2, 6-2, 3-6, 3-6, 6-4
Le jour où Agassi a fait trembler Sampras sur gazon. Tenant du titre au All England Club où il a brisé sa malédiction en Grand Chelem, le "Kid de Las Vegas" ne parvient pourtant pas à confirmer en 1993. Mais de retour sur le lieu de ses exploits, la flamme se ranime après deux premiers sets totalement dominés par son rival. "Andre était un peu tendu au début et manquait pas mal de coups faciles pour lui. Dans les troisième et quatrième sets, le public s’est mis à pousser derrière lui et il a mieux lu mon service", analyse Sampras. Tout se joue donc sur un cinquième set indécis. Rapidement devant, puis rejoint, le Californien parvient à donner un ultime coup de collier pour rafler la mise. Une victoire-déclic qui va forger son destin exceptionnel sur l’herbe britannique.

5. Open d’Australie 1995 (finale)

Agassi bat Sampras 4-6, 6-1, 7-6(6), 6-4

"Dédé" ne s’est pas déplacé pour rien. Pour la première fois depuis le début de sa carrière, il fait le voyage aux antipodes. "Je ne sais pas pourquoi j’ai attendu aussi longtemps avant de venir ici : j’aime la surface, le site, la chaleur. Ayant grandi à Vegas, ça me convient parfaitement", confie-t-il alors. Coup d’essai, coup de maître, puisqu’il s’offre son premier titre en Australie, le troisième de sa carrière en Grand Chelem, et même le deuxième consécutif après l’US Open en 1994. Cerise sur le gâteau, il se paie le numéro 1 mondial en finale dans des circonstances certes particulières.
Très affecté par l’attaque cérébrale dont a été victime son entraîneur Tim Gullikson, Sampras avait fondu en larmes en fin de quart de finale contre Jim Courier. Mais aussi motivé à l’idée de jouer pour son coach, il se hisse en finale et prend même le meilleur départ. Alors qu’il n’avait concédé aucun set jusqu’ici, Agassi, piqué au vif, réagit et fait basculer la partie en gagnant le tie-break du troisième set. Plus frais que son adversaire, il conclut en quatre pour ce qui restera sa seule victoire en finale de Majeur face à Sampras (6-3 pour le Californien en Grand Chelem dont 4 victoires sur 5 en finale).

4. US Open 1995 (finale)

Sampras bat Agassi 6-4, 6-3, 4-6, 7-5
Sans doute le tournant de leur rivalité. Après 1990 et avant 2002, c’est la deuxième finale new-yorkaise entre les deux hommes, leur 17e face-à-face. Chacun en a gagné huit. Agassi est tenant du titre, numéro 1 mondial et reste sur une série de 26 victoires. Vainqueur de trois de leurs quatre derniers duels, il semble enfin avoir trouvé la clé face à Sampras. Il est prêt à reprendre la main. Tout Flushing, mis en bouche par l'exceptionnelle finale dames entre Graf et Seles, attend le choc. "L'excitation médiatique était plus forte qu'elle ne l'avait jamais été et qu'elle ne le serait jamais entre nous deux", racontera Sampras dans son autobiographie.
Un point résume ce match : la balle de premier set. Vingt-deux frappes de balle et un revers gagnant de Pistol Pete pour finir avant de chauffer le public. Sampras s'impose en quatre sets, malgré la pression mise par Agassi à mi-match. Le "Kid de Las Vegas" décrira sa défaite comme le moment "le plus dévastateur" de toute sa carrière. "Jamais je ne me suis senti aussi seul sur un court qu'à la fin de cette finale." Une frustration d’autant plus intense qu’il n’aura pas joué cette finale à 100 % de ses moyens, gêné par une blessure aux côtes et ainsi contraint à servir moins fort. Il mettra près de trois ans à s’en remettre, laissant les rênes du tennis mondial à un Sampras ultra-dominateur.

3. US Open 2002 (finale)

Sampras bat Agassi 6-3, 6-4, 5-7, 6-4
C'est le genre de sortie dont n'importe quel joueur rêve. Et pourtant… Eliminé piteusement au 2e tour de Wimbledon deux mois plus tôt, et tête de série numéro 17 à Flushing, Sampras n’est plus que l’ombre de l’ogre qu’il a été. Greg Rusedski, sa victime en cinq sets au 3e tour de cet US Open, ne le voit pas dépasser les huitièmes de finale ? Qu’à cela ne tienne, Sampras va mettre un point d’honneur à lui donner tort. Après chaque victoire, le Californien semble rajeunir. Et en finale, qui d’autre pour lui faire face lors du dernier match (même s'il ne le savait pas encore) de sa fabuleuse carrière qu’Andre Agassi ? Son alter ego.
Ce match, Sampras l'a gagné. Gagner une finale de Grand Chelem pour son dernier match, c'est si exceptionnel que personne d'autre ne l'a fait à part lui au cours des 50 dernières années. "Pistol Pete" vole pendant les deux premiers sets (6-3, 6-4). Mais Agassi pousse son rival à la faute en fin de troisième, hissant la qualité de ses retours. Physiquement, on se dit alors que le temps joue contre Sampras. S'il doit y avoir un cinquième set, il ne sera pas à l'avantage de Pete. Sous pression sur son service, Sampras tient bon. Puis il porte l'estocade, avec un froid réalisme, pour breaker à 4-4, avant de conclure dans la foulée, s'adjugeant son 14e Majeur et sa 20e et dernière victoire sur Agassi. "Pete a l'art de jouer un peu mieux les points importants que tous les autres. Il a toujours été comme ça", souligne Agassi. Le rideau se baisse sur la carrière d'un des plus grands champions de l'histoire de ce sport. Sur un ultime récital.

2. Open d’Australie 2000 (demi-finale)

Agassi bat Sampras 6-4, 3-6, 6-7(0), 7-6(5), 6-1
Ils s’étaient quittés deux mois plus tôt pour conclure en beauté la saison 1999 en finale du Masters. Ils se retrouvent face-à-face pour entamer l’exercice 2000 aux antipodes dans une demi-finale à couper le souffle. Si Agassi n’a jamais battu Sampras ni à Flushing Meadows ni sur le gazon de Wimbledon, l’inverse est aussi vrai en Australie et sur la terre battue de Roland-Garros. Pourtant, Pistol Pete est passé tout près. Devant les 15 000 spectateurs d’un court central tout juste renommé Rod Laver Arena, les deux rivaux s’en donnent à cœur-joie, cette demi-finale a des allures de finale.
Le Russe Yevgeny Kafelnikov lui-même, pourtant tête de série numéro 2 et finaliste de l’épreuve, le reconnaît. "Les réels numéros 1 et 2 mondiaux sont Sampras et Agassi." Dans un grand jour au service (37 aces !), malgré la perte du premier set, Pistol Pete parvient à s’adjuger les deux manches suivantes dans des conditions rendues fraîches par le vent. Mais le match prend une dimension supérieure dans le tie-break du quatrième set, somptueux. Sur 12 points, les deux hommes frappent 11 coups gagnants. Et malgré deux aces sur seconde balle et un passing de coup droit croisé en bout de course irréel, Sampras cède et s’écroule dans l’ultime acte. Agassi devient ainsi le premier joueur à atteindre quatre finales consécutives en Grand Chelem depuis un certain… Rod Laver en 1969.

1. US Open 2001 (quart de finale)

Sampras bat Agassi 6-7(7), 7-6(2), 7-6(2), 7-6(5)
Un chef d’œuvre. Le rêve éveillé de tout amateur de tennis. La rivalité Sampras-Agassi, c’est comme le bon vin : avec l’âge, elle gagne en caractère, en saveur et en qualité. A respectivement 30 et 31 ans lors de ce quart de finale légendaire, les deux hommes donnent leur pleine mesure. L’un arborant une tenue blanche immaculée, l’autre tout de noir vêtu, le décor est planté, le contraste saisissant. Et pourtant, ce n’est plus le gentleman qui fait face au "bad boy", comme au début de leurs carrières. Ce sont deux sages, deux monstres, deux géants du jeu qui électrisent la nuit new-yorkaise. Un choc de titans.
Aux premières loges dans l’immense court Arthur-Ashe, 23 033 spectateurs sont témoins d’un spectacle de trois heures et demie proche de la perfection. Dans des conditions pourtant venteuses, aucun des deux joueurs ne veut lâcher la moindre parcelle de terrain. Et pour cause, nul ne parviendra à réaliser le moindre break. L’agression est constante, du service à la relance, des volées de Sampras aux passings d’Agassi, c’est à celui qui produira le coup dur. La recherche du KO est permanente. Après avoir perdu le premier tie-break, "Pistol Pete" parvient à remporter les trois suivants, frappant pas moins de 80 coups gagnants.
De cette pluie de points remarquables, il en est un qui pourrait symboliser à lui seul l’intensité et la dramaturgie de cette soirée. Celui qui a permis à Sampras d’égaliser à un set partout. L’échange s’engage alors à vive allure, Agassi accélère en coup droit long de ligne, Sampras lui répond d’un revers croisé, puis prend le filet d’assaut et exécute une volée réflexe sur un passing-missile au corps. Le poing rageur, il retourne sur sa chaise sous les vivats d’une foule déchaînée. Ironie du sort, c’est sur une faute en coup droit d’Agassi, une rareté, que se terminera cette folle empoignade. "Win the thing !" ("Gagne le trophée !"), glissera-t-il, pas amer pour deux sous, à son vieux rival au filet. Sampras tombera face à Lleyton Hewitt en finale, mais certaines joutes valent bien des titres.
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