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Gabriel Debru : "Avec Riccardo Piatti, l'ancien coach de Jannik Sinner, on se dit qu'on peut y arriver"

Maxime Battistella

Mis à jour 02/02/2024 à 16:06 GMT+1

Quelques jours après avoir officialisé sa nouvelle collaboration avec Riccardo Piatti, ancien mentor de Jannik Sinner notamment, Gabriel Debru a accordé un entretien à plusieurs médias français dont Eurosport. Le jeune Français a expliqué son choix et ce qu'il en attendait. Il s'est dit aussi inspiré par la réussite de la nouvelle génération et a dévoilé un regard déjà aiguisé sur le jeu.

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Il n'a que 18 ans, mais Gabriel Debru est déjà à un tournant important de sa jeune carrière. Alors qu'il connaît un début de saison 2024 compliqué en termes de résultats – trois défaites d'entrée en Challengers en janvier –, le champion de Roland-Garros chez les juniors en 2022 s'est séparé de son ancien entraîneur Boris Vallejo en novembre dernier et a décidé de travailler avec Riccardo Piatti il y a quelques jours. Après avoir passé son permis à Grenoble, il rejoindra à la mi-février l'académie de l'Italien, ancien coach de Richard Gasquet qu'il avait quitté fin 2013 entre autres pour former et entraîner Jannik Sinner jusqu'en 2022. Debru y entamera un bloc d'entraînement de trois à quatre semaines avant de reprendre la compétition. Entretien.
Comment avez-vous choisi Riccardo Piatti comme nouveau coach ?
Gabriel Debru : C'était beaucoup de réflexion, forcément, avec la Fédération française de tennis (FFT). Ivan Ljubicic (qui a eu Piatti comme entraîneur puis a entraîné avec lui Milos Raonic, NDLR) y a participé, vu qu'il travaille avec la FFT pour aider les jeunes comme Arthur Fils, Luca Van Assche ou moi à se développer. J'ai discuté avec lui et il a aidé à prendre cette décision, bien entendu. J'ai décidé de prendre en main ma structure, de fonder ma propre équipe autour de moi. J'ai fait plusieurs tests différents. J'ai débuté l'année aux Etats-Unis en jouant deux tournois Challengers à Indian Wells et après des discussions avec Ivan, Riccardo, ma famille et mes agents, j'ai pris la décision de rentrer plus tôt en Europe pour faire une bonne préparation pour être prêt à gagner et à continuer à progresser en tournoi. Je pense que c'est le plus important.
Quels ont été ces différents tests et serez-vous souvent à l'académie Piatti ?
G. D. : J'ai fait des tests à la Rafa Nadal Academy à Majorque (en décembre dernier, NDLR). Sur place, les infrastructures sont incroyables, il y a énormément de courts, les personnes qui y travaillent sont très accueillantes. Ils m'ont permis de jouer avec Rafael Nadal, m'entraîner à ses côtés, voir comment les coaches fonctionnent. Avec celle de Piatti, ça a été les deux tests principaux. Et je me suis senti un peu mieux dans l'académie Piatti, il y a un côté un peu plus familial : il n'y a que quatre courts – deux en dur intérieur, deux en dur extérieur – et un club à côté pour jouer sur terre, mais c'est un projet centré sur la personne et c'est ce qui m'a vraiment plu.
L'exemple de Jannik Sinner, qui s'est développé avec Piatti, et sa réussite actuelle vous parlent-ils ?
G. D. : Forcément, quand on sait que l'entraîneur qui va m'entraîner a eu de très grands joueurs, ça donne encore plus envie de donner le meilleur de soi-même. On se dit que si on s'entraîne bien, on peut y arriver. Après, chacun est différent. Je n'ai pas vraiment le même style de jeu que celui de Sinner. Mais oui, c'est un exemple ! C'est quelqu'un qui vient de gagner un Grand Chelem avec les meilleurs au monde dans le tableau, ça reste une source d'inspiration. Et ça me donne envie de commencer avec Riccardo et de continuer à progresser.
Qu'est-ce qui vous a marqué dans ces premiers jours de travail avec Piatti ?
G. D. : Je pense qu'il y a trois axes principaux de travail pour un joueur de tennis : la technique, le physique et la capacité mentale. Riccardo est très centré sur la technique, c'est quelqu'un qui a une faculté hors norme à trouver les petites erreurs et imperfections qu'il y a dans ton jeu, ce qu'il faut changer sur la position, le placement. Quand on voit Sinner jouer, on le voit faire très peu de fautes de placement, son corps part systématiquement du bon côté. Et c'est quelque chose qu'il a travaillé tout au long de son développement. Et avec l'équipe que Riccardo a, on travaille les autres aspects.
L'académie Piatti travaille avec la structure Formula Medicine sur l'aspect mental, cette approche vous a-t-elle séduit aussi ?
G. D. : Ce sont de petits exercices de concentration, comme une "fitness" de concentration pour ainsi dire. Ça permet de garder ton stress sous contrôle pour qu'il soit moteur et de ne pas monter dans les tours, ce qui te ferait perdre de l'énergie. En d'autres termes, travailler sur la concentration le plus longtemps possible en perdant le moins d'énergie possible. C'est très intéressant pour moi aussi.
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Quel type de joueur avez-vous envie de devenir ?
G. D. : J'ai envie d'être un joueur qui sait tout faire ! (Rires.) Les meilleurs sont capables de tout faire. Sinner, par exemple, a été capable de très, très bien servir sur tout un tournoi du Grand Chelem en Australie, alors qu'avant il péchait dans ce secteur sur certains tournois. On a vu aussi un Daniil Medvedev qui n'était pas forcément habitué à aller au filet et qui l'a fait sur ce tournoi. Je veux aussi bien défendre qu'attaquer en continuant de m'appuyer sur un très bon service. Mon jeu est à développer de manière globale, rien n'est acquis. Je veux être plus explosif en coup droit, jouer plus long et trouver de meilleures zones en revers, avoir un meilleur pourcentage de premières balles au service et être plus précis.
Aimez-vous regarder les matches et analyser le jeu ?
G. D. : Je mange beaucoup de tennis ! En plus d'en faire tous les jours, j'adore en regarder. Je pense que c'est très important. D'ailleurs, il y a 25 minutes, je regardais un match entre Sinner et Alcaraz il y a trois ans en Challenger ! Il y a certains moments-clés à analyser. En finale de l'Open d'Australie, quand Sinner perd deux sets à rien et est à 4-4 40/40 sur son service, c'est très intéressant de voir comment il gère le moment, comment il pense. C'est à ce moment que le niveau de force mentale se révèle : arriver à renverser la balance dans cette situation, je trouve que c'est magnifique et ça encourage à donner plus sur le terrain.
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Beaucoup de jeunes Français se distinguent en ce moment, profitez-vous aussi de cette émulation ?
G. D. : Il y a une nouvelle vague qui arrive avec Arthur Fils, Lucas Van Assche, Arthur Cazaux, Harold Mayot, Giovanni Mpetschi Perricard, Arthur Géa… C'est super pour les gens qui regardent le tennis français comme pour nous les jeunes, et ça nous pousse à nous donner les moyens d'y arriver. Ce qu'a fait Arthur (Cazaux) en Australie, ce n'était pas vraiment une surprise à mon sens : il avait bien fini 2023 et a continué en 2024. Il a franchi des étapes.
Avez-vous des objectifs précis en termes de résultats ou de classement à atteindre en fin de saison ?
G. D. : C'est très dur de se fixer un objectif en termes de classement, parce que dès qu'on essaie de s'en donner un, on ne va plus penser qu'à ça. Il faut penser d'abord à la progression. Je me fixe des objectifs de progression dans mon jeu, dans mes qualités physiques, dans ma tête. Et si cet ensemble se renforce, petit à petit, mon classement va progresser et je vais continuer à monter.
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