Federer en a besoin

Federer-Nadal, acte 28. La plus grande rivalité tennistique du XXIe siècle va connaitre un nouvel épisode samedi à Indian Wells, sur une scène où les deux champions n'ont encore jamais croisé le fer. Bien sur, l'enjeu est moindre que lors de leur précédente confrontation, déjà en demi-finales, fin janvier, à l'Open d'Australie. Reste que pour Roger Federer, plus que pour Rafael Nadal, une victoire serait particulièrement bienvenue. Pour diverses raisons, le Suisse a besoin de gagner ce match.

D'abord parce que Federer a besoin de matérialiser son retour aux affaires, réel dans les résultats depuis six mois, par une victoire dans un tournoi important contre un des deux joueurs qui le devancent au classement, à savoir Nadal et Djokovic. Oui, le Bâlois a battu Nadal au Masters fin 2011, mais il y avait un monde entre la condition physique du Suisse et celle de son adversaire. Surtout, cette victoire a été acquise en indoor. En extérieur, là où se disputent tous les tournois du Grand Chelem, Federer n'a plus battu Nadal depuis près de trois ans. Et sur dur, son dernier succès contre le Majorquin remonte à... mars 2005, lors de la finale de Miami. C'était le deuxième duel entre les deux hommes.

Hors Coupe Davis, Roger Federer a remporté 39 de ses 41 derniers matches sur le circuit. Ses deux défaites, il les a concédées face à Novak Djokovic et Rafael Nadal. S'il parvenait à s'imposer samedi contre son meilleur ennemi et, pourquoi pas, dans la foulée, contre Djokovic en finale, son retour au premier plan prendrait une autre dimension. Sur ce qu'il a montré ces derniers temps comme depuis le début de la semaine, le numéro trois mondial a sans conteste les moyens de gagner ce pari. Et même quand la mécanique s'enraie, comme contre Bellucci, elle repart de plus belle. Del Potro peut en témoigner. "Je m'attendais à faire un très bon match contre Juan Martin parce que je joue rarement deux mauvais matches de suite", a expliqué Federer avec une belle assurance après sa victoire convaincante contre l'Argentin.

Mais Nadal lui pose évidemment un tout autre problème que Del Potro, que Federer a battu neuf fois en onze confrontations, dont quatre fois sur cette seule année 2012. Face à Rafa, le rapport de forces est totalement inversé. Mais il se veut confiant quant à sa capacité à trouver les clés. "Je suis sur une très bonne voie depuis quelques mois. Je dois simplement continuer comme ça, rester agressif et déterminé", note l'homme aux 16 victoires en Grand Chelem. Le format d'Indian Wells (deux sets gagnants) sert aussi ses desseins. Son problème, contre un Nadal ou Djokovic, a souvent été de tenir la distance sur une rencontre au meilleur des cinq sets. Alors l'heure est peut-être venu pour Federer de marquer les esprits encore un peu plus qu'il ne l'a fait ces derniers mois.