Petites piques entre amis

Huit ans, vingt-sept affrontements. Des années à parcourir le circuit, à se disputer les plus grands titres, le haut de l'affiche. Rafael Nadal et Roger Federer n'ont sans doute plus de secret l'un pour l'autre. Leurs affrontements sont pour la plupart devenus des classiques. Des matchs à part, pour l'un comme pour l'autre. "J'ai peut-être joué les matches les plus importants de ma carrière contre lui et vice versa", reconnaissait l'Espagnol après sa victoire contre David Nalbandian. "Nous avons joué de superbes matches l'un contre l'autre partout dans le monde depuis le temps", a lancé de son côté le Suisse avant leur première rencontre à Indian Wells.

De part leur talent et leur palmarès, les deux hommes ont développé un profond respect l'un envers l'autre. Quand il s'agit d'évoquer le "meilleur ennemi", ils rivalisent parfois de compliments. Ce fût encore le cas après leurs victoires respectives en quart de finale dans le désert californien. "Contre Roger, c'est toujours un match spécial, avoue Nadal. Jouer contre lui est toujours un peu plus significatif que contre d'autres adversaires car il s'agit probablement du meilleur joueur de l'histoire". Même son de cloche chez Federer. "C'est un des plus grands joueurs de tous les temps, avec une éthique de travail exemplaire".

Cette routine, il faut pourtant la casser de temps en temps. Un peu comme un vieux couple qui aurait besoin de pimenter sa vie après plusieurs années. Les deux hommes ont déjà, par presse interposée, affiché leurs désaccords mi-janvier. C'était au sujet du calendrier que Nadal trouvait trop chargé alors que Federer ne s'en plaignait pas. L'Espagnol avait alors eu cette phrase pour exprimer son désaccord. "C'est beaucoup trop facile de dire que tout va très bien et de passer pour le gentleman du circuit. Lorsque je vais finir ma carrière, mon corps va me faire souffrir. Et ça n'a rien de positif."

En début de semaine, Federer a repris les hostilités en remettant sur le tapis le temps - trop long à son goût - que prend l'Espagnol entre deux points quand il sert. "Je ne me plains pas beaucoup, mais je ne comprends pas comment on peut jouer un match de quatre heures avec Rafa sans qu'il ne soit jamais sanctionné pour dépassement de temps", avait-il dit avant le début du tournoi. L'Espagnol avait répondu expliquant que c'était une règle à l'appréciation de l'arbitre. Mais il en a remis une petite couche ce vendredi. "Cette semaine, j'ai eu plein d'avertissements pour dépassement de temps, c'est la vérité", a-t-il glissé en conférence de presse.

Autre sujet de discorde, la lenteur des courts à Indian Wells qui réussit mieux à Nadal ces derniers temps (sept demies, deux titres et une finale perdue depuis 2006). Federer: "Indian Wells et Miami sont les courts en dur les plus favorables à Rafa parce qu'ils sont lents. Comme il se déplace super bien, ça lui convient bien". Réponse du Majorquin: "Moi je trouve que cette surface n'est pas plus lente que la plupart des autres courts en dur du circuit. La balle vole et va vite. Peut-être que l'année prochaine, ça sera plus rapide ici, si Roger a dit ça", rappelant qu'il a été sanctionné sur sa lenteur suite à la sortie du Suisse. Avantage Nadal. Au service Federer?