Simon, divine surprise

Malgré quatre balles de match au deuxième set dont trois sur son service, Gilles Simon (N.13) a joué la prolongation, mercredi, pour accéder aux quarts de finale d'Indian Wells. Le Français, dernier rescapé tricolore du tableau après l'élimination de Tsonga par Nalbandian, a bataillé pendant près de trois heures pour sortir l'Américain Ryan Harrison, 7-6 (7/0), 5-7, 6-1, et avant de retrouver un autre chouchou du public local, John Isner (N.11) qui l'avait battu en huitième de finale de l'US Open après un combat de plus de 3h30.

Simon passe de frayeur en frayeur au tournoi d'Indian Wells. Au deuxième tour face à l'Israélien Dudi Sela, le natif de Nice avait déjà mené 5-2 au deuxième set, comme contre Harrison, et eu deux balles de match dans ce même set, mais il s'était là aussi embarqué dans une troisième manche. "C'était un peu le même scénario, confirme Simon. J'avais remarqué que Sela s'était fatigué au dernier set et c'est aussi ce qui est arrivé à Ryan. J'ai gagné ce match au physique, point. Il a accumulé les erreurs à la fin." Simon a défendu trois balles de break à 1-1. Le moral brisé, l'Américain n'a plus gagné un jeu, abusant de son amortie de coup droit (4 erreurs), et le Français a parachevé son succès à l'usure avec un break blanc. "Tennistiquement, je peux faire mieux que ça, je ne peux pas servir moins bien que ça en tout cas", a conclu Simon en souriant sur sa "super attitude" du moment.

Gagner les matches au physique, le Niçois n'y croyait plus après un mois de février catastrophique, en grosse partie en raison de douleurs au dos permanentes. "Au moins là, il y match, ce qui n'était pas le cas pour moi ces derniers temps. Je reprends du plaisir à sentir que je peux courir après la balle" relève-t-il. Après l'élimination de Tsonga, qui a eu lui aussi l'occasion de conclure contre Nalbandian au deuxième set, mais qui a chuté contre l'Argentin, Simon rappelle que ses "attentes étaient très très basses" avant son arrivée à Indian Wells.

Tout le contraire d'un Jo-Wilfrid Tsonga, qui se voyait bien cumuler confiance et points ATP avant la saison sur terre battue. "C'est toujours un peu pénible de perdre comme ça après avoir eu toutes les occasions de finir le match. Je fais des efforts au jour le jour pour aller le plus loin possibles dans ce genre de tournoi et quand on perd de cette façon, on se dit: 'Tout ça pour rien', enrage Tsonga. Je perds un match que je dois gagner mille fois. Il ne me manque qu'un point." Le bilan du tournoi ressemble à celui de Melbourne après une défaite décevante contre le Japonais Nishikori, où la résistance à la chaleur avait été mise sur la tableau après coup. "Je pense que j'ai peut-être payé contre Nalbandian le fait d'être resté un peu plus longtemps sur le court que je ne l'aurais dû face à Stepanek (2h18), dit JWT. J'ai eu un petite crampe en début de troisième set (contre Nalbandian), ce que ne m'arrive pas normalement après aussi peu de temps de jeu. Il y a quelque chose que j'ai peut-être mal géré."