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Le meldonium, la substance venue de l'Est qui empoisonne la vie des agences antidopage

Nicolas Buzdugan

Mis à jour 08/03/2016 à 08:36 GMT+1

DOPAGE - Maria Sharapova a été contrôlée positive au meldonium, un médicament qu'elle utilisait depuis dix ans et devenu illicite depuis le mois de janvier. Cette substance revient depuis le début de l'année dans plusieurs cas de dopage. A quoi sert-elle ? Quelles sont ses origines ?

Echantillons sanguins pendant un contrôle anti-dopage

Crédit: AFP

Maria Sharapova a été contrôlée positive durant le dernier Open d'Australie pour l'utilisation d'un médicament qu'elle consomme depuis dix ans mais qui figure depuis le 1er janvier sur la liste des produits interdits. Le médicament en question, le meldonium (ou mildronate), lui est prescrit depuis 2006 pour "traiter des problèmes de santé récurrents, un déficit en magnésium, une arythmie cardiaque et des cas de diabète dans (sa) famille".
Principalement utilisé dans la prévention des infarctus du myocarde et le traitement de ses éventuelles séquelles, il est classé parmi les hormones et modulateurs métaboliques (groupe S4) depuis le 1er janvier 2016 car considéré par l'AMA (Agence mondiale antidopage) comme un produit qui permet, notamment, d'augmenter les capacités du muscle cardiaque et donc d'améliorer les performances (comme l'agence l'indiquait dans son rapport sur la nouvelle liste de produits dopants à l'automne 2015).
C'est également ce que relevait une étude allemande réalisée l'an passée et évoquée ces derniers jours par l'entraineur de sprint Pierre-Jean Vazel sur son blog (hebergé par Le Monde) "Plus vite, plus haut, plus fort" dans un billet intitulé : "Le meldonium : quand un médicament détourné devient dopage". Un billet qui prévient aussi que les cas de contrôles positifs à cette substance risquent de se multiplier "dans les semaines à venir".

"C'est de la foutaise"

Le meldonium, mis au point en 1975 - et toujours produit aujourd'hui - en Lettonie (ex-URSS), n'est commercialisé que dans les pays de l'Est (faute d'accord pour être vendu sur les marchés européen et américain, même s'il est bien entendu trouvable sur le marché noir). Il agite depuis plusieurs semaines les autorités antidopage : l'athlète suédoise Abeba Aregawi, championne du monde 2013 du 1500 m, la patineuse russe Ekaterina Bobrova, la biathlète ukrainienne Olga Abramova ou le coureur de la formation cycliste russe Katusha Edouard Vorganov ont, entre autres, tous été contrôlés positifs à cette substance.
La Fédération internationale de tennis a annoncé quelques minutes après la fin de sa conférence de presse que Sharapova était "suspendue à titre provisoire à partir du 12 mars en attendant le déroulement de la procédure". Le président de la Fédération russe de tennis, Shamil Tarpichev, a aussitôt apporté son soutien à sa star : "Je crois que c'est de la foutaise, rien de plus (...) les athlètes prennent les médicaments sur ordonnance médicale", a-t-il asséné alors que la Russie est dans le collimateur de l'Agence mondiale antidopage depuis plusieurs mois après qu'une commission indépendante a mis à jour un système de dopage institutionnalisé dans l'athlétisme russe.
(Avec AFP)
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