Masters 1000 Cincinnati - Si Murray n'a fait que vaciller, Nadal est bien tombé

Il n'y aura pas de 34e affrontement sur le circuit ATP entre Rafael Nadal et Roger Federer. Pas tout de suite, en tout cas. Si le Suisse a rempli sa part du contrat en dominant aisément Kevin Anderson en 8e de finale du Masters 1000 de Cincinnati jeudi (6-1, 6-1), l'Espagnol n'en a pas fait de même. En dépit du gain du premier set, il s'est incliné en trois manches face à son compatriote Feliciano Lopez (5-7, 6-4, 7-6). Le 8e joueur mondial ne (se) rassure pas vraiment, après sa lourde défaite en quart à Montréal contre Kei Nishikori et à une dizaine de jours du coup d'envoi de l'US Open.

Comme souvent ces derniers mois, tout aura été compliqué pour Nadal. Il a d'abord dû attendre sa sixième balle de set pour empocher la première manche. L'homme de Manacor a ensuite concédé rapidement son engagement dans la deuxième, pour ne plus jamais revoir Lopez au score. Il s'est enfin accroché tant bien que mal dans le set décisif, les deux joueurs conservant précieusement leur service jusqu'au tie-break. C'est là que le 23e à l'ATP a fait la différence, concluant sur un ace, son 14e de la partie. Une issue logique néanmoins, Lopez terminant avec 43 coups gagnants pour 27 à Nadal.

Le nonuple vainqueur de Roland-Garros ne se laisse pas abattre pour autant. Il veut voir du positif dans sa prestation du soir. "J'ai été présent durant tout le match, avec la bonne intensité et la bonne attitude, réalisant les choses que je dois faire, essayant d'être plus agressif, de monter au filet. C'est ce que j'ai fait. Mais mon adversaire a joué un match fantastique. C'était sa meilleure prestation contre moi, sans aucun doute." L'effet mariage peut-être, comme l'a écrit Lopez sur la caméra après la rencontre après avoir convolé en justes noces avec Alba Carrillo en juillet.

Il faudra que la magie opère à nouveau au prochain tour pour le natif de Tolède, déjà tombeur de Milos Raonic et Andreas Seppi dans ce tournoi. En effet, il n'a jamais battu Federer en 11 confrontations avec le Suisse. Le tenant du titre à Cincinnati abordera ce duel en pleine confiance, après sa démonstration contre Anderson. 23 coups gagnants pour 8 fautes directes, un match bouclé en 54 minutes face au Sud-Africain : le N.3 mondial arrive lancé. Ce n'était pourtant pas gagné d'avance. "Je m'étais entraîné avec Kevin la semaine dernière ici, a soufflé Federer. J'avais perdu les deux sets d'entraînement contre lui, je suis donc vraiment content d'avoir pu changer la donne." Comme quoi, la vérité d'un jour n'est pas celle du lendemain.

Grigor Dimitrov aimerait certainement que la maxime s'applique pour lui. Le Bulgare est toujours en quête d'une victoire de référence sur le circuit cette saison, Stan Wawrinka étant le seul Top 10 à son tableau de chasse (deux fois). Il croyait bien la tenir ce jeudi, avant de se faire renverser en trois sets par Andy Murray (4-6, 7-6, 7-5). Le Britannique est revenu de nulle part pour décrocher un succès inespéré. Il a été mené une manche à rien, a concédé un double break dans la deuxième, où Dimitrov a servi pour le match, et s'est retrouvé mené 5-2 dans le troisième set. C'est sur son propre service, à 5-4, que le récent vainqueur de Montréal a même sauvé une balle de match.

Tout ça avant de remporter les trois derniers jeux et de s'envoler vers la victoire. Celle-ci démontre bien l'état de confiance dans lequel évolue le tout nouveau N.2 mondial. "Si vous voulez gagner des grands tournois, il faut se sortir de situations difficiles, a lâché Murray après le match. L'année dernière, je ne l'avais pas fait assez. J'ai perdu beaucoup de matches où j'étais en position pour m'imposer. J'ai été capable de changer les choses cette année, c'est très positif". Richard Gasquet, son adversaire en quart de finale, est prévenu. Avec Murray, le plus dur est encore d'achever la bête blessée.