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On achève bien les "Top 20

Eurosport
ParEurosport

Publié 16/10/2009 à 18:05 GMT+2

Comme à chaque fin de saison, joueurs et joueuses tombent les uns après les autres sur les brancards des infirmeries du circuit. Le débat sur les calendriers est relancé. D'Andy Roddick à Marat Safin, en passant par Andre Agassi, voici ce que le petit monde du tennis en pense.

Andy Roddick of the U.S. supports himself after falling and injuring himself during a match against Stanislas Wawrinka of Switzerland REUTERS

Crédit: Reuters

UN CONSTAT
Huit abandons au Masters de Shanghai, des défections de poids (Roger Federer et Andy Murray avaient déclaré forfait pour la tournée asiatique, Rafael Nadal en Thaïlande), la fin de saison ATP (et dans une moindre mesure WTA) est encore marquée par la fragilité des organismes des joueurs. Cela fait des années que cela dure, et cela fait des années que les mêmes arguments sont avancés par chacun des acteurs du circuit:
. Les joueurs ont mal et veulent plus de souplesse dans la gestion de leur calendrier.
. Les directeurs de tournois veulent les meilleurs joueurs.
. Les responsables des institutions encadrent tout ce beau monde en optimisant les paramètres.
Visiblement, il y a des facteurs qui échappent à tout le monde.
LES COUPS DE GUEULE
Une saison de tennis, c'est quatre sprints (quatre tournois du Grand Chelem), des temps de pause ponctuels, et un sprint final épuisant pour les meilleurs. Fin novembre, ils peuvent souffler...S'ils ne sont pas en finale de Coupe Davis. Devant un programme qui ne permet pas de descendre en dessous de 18 tournois (sinon amendes et manque de points à gagner), les joueurs aménagent leur temps. Quand tout va bien, on choisit, comme Roger Federer. Pour les autres, c'est-à-dire la majorité, on subit un peu les événements. Et les événements en pâtissent puisque les joueurs se blessent, abandonnent, déclarent forfait ou simplement ne jouent pas leur meilleur tennis.
Andy Roddick, avec un souci de prévention certainement, le dit souvent: "Je ne connais pas la solution mais cela doit changer et vite. C'est ridicule de penser qu'un sport pro n'ait pas une trêve légitimement dédiée au repos, à la remise en forme et à la préparation de la saison d'après." Enfin, c'est ce qu'il disait, deux jours avant de se torde le genou à Shanghai, comme pour illustrer son propos.
Il y aussi la méthode Safin. Le grand Marat a réagi à sa manière: "En 2004 aux Jeux Olympiques nous avons déjà eu cette discussion avec Roddick ! Et lui et les autres m'étaient tombés dessus en me disant que je jouais trop. Déjà je leur avais répondu que la saison était trop longue et qu'il fallait la raccourcir. Mais non, tout le monde m'est tombé dessus et c'était moi qui était en tort. Mais regardez-les aujourd'hui ! Tout le monde s'effondre, tout le monde se blesse et les voilà tous à se plaindre que la saison est trop longue. Cela leur a pris six ans pour s'en rendre compte ? Ils doivent faire avec, pas seulement quand ils ont 21 ans et sont ambitieux et veulent gagner beaucoup d'argent. Ils doivent se servir un peu de leur tête s'ils veulent essayer d'allonger leurs carrières." Marat, lui, a décidé non pas d'allonger mais de raccourcir sa carrière. Le futur retrait pointe les contradictions des joueurs. Mais ces derniers sont pris entre le marteau des tournois et l'enclume des institutions. La WTA a réduit le nombre de tournois obligatoires, mais cela ne suffit pas encore. L'ATP se contente de faire plaisir à tout le monde, c'est-à-dire de satisfaire les intérêts des marchés les plus compétitifs (européens, américains et asiatiques, dans le désordre et selon la période de l'année).
Andre Agassi, qui apporte la bonne parole à ce débat enflammé et douloureux, a déclaré ce vendredi : "L'intersaison est profitable pour les joueurs comme pour les spectateurs. Cela crée de l'attente chez les fans. Je pense que (l'ATP) devrait resserrer son calendrier afin que les meilleurs joueurs jouent plus souvent sur une période de temps plus courte. J'aimerais que tout le monde se mette autour d'une table et prépare un calendrier qui conviendrait à tous."
PAS D'EXCEPTION POUR LE TENNIS
Le problème est-il uniquement une question de trêve ou d'intersaison ? N'est-il pas plutôt celui d'un conflit d'intérêts entre des circuits (ATP et WTA) et les organisateurs des tournois du Grand Chelem, sans parler de l'autorité de l'ITF qui vient délimiter l'ensemble de ses acteurs ? A quel saint les joueurs peuvent-ils se vouer ? Seuls, ils prennent rarement les décisions qui ménagent leurs organismes. Représentés, ils arrivent à trouver des compromis, mais ces derniers ne sont visiblement pas suffisants pour éviter la casse. Cela n'est pas exclusif au tennis bien entendu, et les conséquences dépassent largement le cadre sportif (économie du sport, dopage, etc...).
Les réponses aux questions que posent les joueurs ne viendront pas uniquement du monde du tennis. Cela suppose un débat public qui est loin d'être une priorité aujourd'hui. On peut toutefois émettre des propositions appropriées au tennis. Sachant qu'il y a quatre temps forts dans la saison, sans compter la Coupe Davis ni la Masters Cup, on pourrait, reprenant la formule des US Open Series, établir quatre "Séries" de tournois. Quatre séries identifiables, étalées dans le temps, avec la possibilité d'offrir un choix de tournois selon le niveau de chaque joueur.
Imaginez donc quatre séries de tournois (du Challenger au Masters Series) dont chaque épreuve offrirait un nombre de points pour établir les têtes de série avant chaque tournoi du Grand Chelem. Il faudrait peut-être faire le deuil "complet"de la Race (qui apparaît encore ici et là alors que l'ATP la fait officiellement disparaître en débuit d'année), et faire de la fin de saison, un Masters plus en relation aux "Majeurs". Plus un condensé de la saison qu'une course d'éclopés...
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